Si la victoire à la distance est allée à l’équipage de la jaguar 3,4 litres de Walter / Whitehead devant la Talbot de Rosier Meyrat / Mairesse, attachons nous aux prestations des voitures à mécanique Panhard.

Car cette année là, la mécanique Panhard était bien représentée au Mans !

Il y avait, la Dyna-Panhard de Gaillard-Chancel (3cv, 611 cm3), Elle a été construite à la fin de 1950 par Pierre Chancel. Ce dernier avait pris goût pour la course à travers la moto. Il avait acheté une mécanique Panhard, proche de la conception des moteurs de moto dont Louis Delagarde, le concepteur était lui aussi passionné, pour construire un Racer 500. Mais il change d’avis et préfère construire une barquette de sport.

Il s’y attelle au deuxième semestre de 1950

Elle n’est pas encore terminée quand Raymond Gaillard, le constructeur des Callista, vient lui proposer de courir les 24h du Mans 1951 avec lui.

L’équipe DB a 4 type Antem qui sont engagées en 851 cm3 et 745 cm3.).
Deux le seront directement par l’usine de Champigny, une de 1950 est engagée par André Beaulieux et la dernière par Georges Trouis qui était sur la liste d’attente et qui y restera.


Monopole avec Montrémy-Hémard qui avait déjà gagnée en 1950. Bien préparée dans les ateliers Monopole, elle n’eut aucun souci.

La Callista de Colas-Schelmann de 611 cm3,

Soit 6 voitures qui termineront toutes cette épreuve, dont la sévérité lui confère une réputation mondiale.

Rappelons que la Monopole de Montrémy-Hémard avait, l’an dernier, gagné la Coupe annuelle à l’indice de performance, avec un indice de 1,276. Cette année, elle a de nouveau triomphé dans ce classement particulier et s’est adjugé de surcroit la 17ème Coupe Biennale avec un indice nettement amélioré de 1,351.
C’est la première fois qu’au Mans la même voiture et le même équipage triomphent deux années de suite à l’indice de performance.

La n° 48 de Bonnet-Bayol sera longtemps en tête de l’indice de performance avec 2h d’avance surclassant son rival, la Panhard-Monopole. Hélas une culbuterie hors d’usage viendra annihiler tous les espoirs. Elle terminera 5ème à l’indice.

Cette répétition de succès et de places d’honneur montre à quel point la mécanique Panhard est fiable et performante en ce début des années cinquante. La mécanique Panhard assure à l’industrie française trois des cinq premières place, dont la 1ère et la 2ème. La moyenne du vainqueur étant de 109 km/h 540.

Gaillard et Chancel sur sa Dyna-Panhard termineront à le deuxième place non sans avoir eu un coup de chaleur, car Raymond Gaillard rate un ravitaillement à la 4ème heure et tombe en panne sèche, l’obligeant à faire une demi-tour du circuit à la poussette. Pour rattraper les 65 minutes perdues, Pierre Chancel, fin pilote, conservera le volant jusqu’à la fin. Ils termineront 2ème à l’indice juste derrière la Monopole.

Voici la voiture terminée au pesage quelques jours avant le départ. Pierre Chancel est au volant. On reconnaît à sa droite et debout, Raymon Gaillard.

Les performances d’ensemble du matériel Panhard aux 24H du Mans confirment celle que, depuis son apparition sur le marché mondial, la Dyna, qu’il s’agisse de la 3cv de 611 cm3, de la 4cv de 745 cm3 ou du nouveau moteur de 851 cm3, a réalisé, sous les latitudes et sur les terrains les plus divers, et conformément aux formules de compétition les plus variées.
Insensible aux grands froids et aux grandes chaleurs, du fait qu’elle est refroidie par l’air, la mécanique de la Dyna compte de nombreuses victoires dans les pays septentrionaux et dans les régions tropicales.

Dans les rallyes, courses de vitesses, courses de côtes,, épreuves d’endurance sur des terrains généralement forts difficiles et dans des conditions atmosphériques souvent épouvantables, la Dyna proprement dite ou « la Dyna adaptée » : DB, Monopole ou Callista, a toujours réalisé des exploits surprenants devant des voitures de toutes puissances et de toutes nationalités.

Par sa tenue de route extraordinaire, par la vigueur de ses reprises, par la résistance de son moteur, le concept Dyna est véritablement, à cette époque, la base solide qui fait gagner.
Cet ensemble de grande race, et Panhard, marque doyenne, a montré un esprit novateur, dont on ne saurait trop le louer, en créant une telle base, riche de formules techniques modernes et désormais porte-drapeau de l’industrie française.

Classement à l’indice de performance :

Les vainqueurs (Montrémy et Hémard) et leurs poursuivants (Gaillard et Pierre Chancel).

Pour résumer l’épopée de Monopole pour ces 24h Du Mans, je vous concocté un petit bijoux à partir d’un film d’époque tourné en super 8mm par un membre de cette écurie, au cœur des essais préparatoires à Monthléry et puis la course côté Montrémy-Hémard.

Charly RAMPAL