Je vous ai relaté dans plusieurs articles la fabuleuse histoire des MEP X2 à moteur Panhard, cœur de cible de mon site et de ses différentes prestations sportives qui avaient donné lieux à une éclosion de pilotes pour une modique somme : ce fut la Formule bleue, véritable école de pilotage.

Mais aussi de Jean-Paul Cardinal, véritable clé de voûte de cette Formule, dans la rubrique « Les hommes ».

Après nos saisons MEP-Monomill en championnat de France des circuits, les Mépistes se réunissent encore au gré des démonstrations.

Et force est de constater que les X27 à moteur Citroën, dominent le plateau : chacun voulant céder au chant de la puissance.

Cet état des lieux me pousse à rédiger cet article sur cette dernière « bleue » même si les chevrons ostentatoires de Citroën ornent de plus belle son capot : ne soyons pas sectaires !

POURQUOI LA X27 ?

Maurice Emile Pezous (d’où les initiales MEP) avait fait le tour des X2 à moteur Panhard limité dans son évolution et que Citroën allait abandonner : il voulait faire mieux et rajeunir sa monoplace.

Lorsqu’il entendit parler de la Citroën GS qui doit sortir en septembre 1970, il bondit de joie : voilà le moteur qu’il attendait, lui le fan de la marque aux chevrons.

 Ses premiers essais confirment ses espérances et séduit, il met en chantier une nouvelle monoplace : la MEP X27.

D’une conception différente de la MEP X2, la MEP X27 dépasse les 200 km/h : elle sera l’aboutissement de plusieurs années de recherches et d’expériences Pezousiennes.

Son châssis est un véritable treillis de tubes profilés à froid, de sections rectangulaires ou carrées.

Le cadre supérieur du berceau moteur est démontable, ce qui rend aisée la dépose de l’ensemble moteur-boite de vitesses.

La carrosserie est en polyester.

Son capot plongeant très effilé lui confère une ligne aigüe très pure, élégante et racée.

Son aérodynamique a été particulièrement étudié : tous les organes de suspensions sont placés à l’intérieur de la carrosserie : de ce fait, son CxS est extrêmement faible.

Son moteur est celui de la Citroën GS auquel quelques modifications ont été apportées afin d’obtenir un accroissement de puissance de 5,5 ch à 75 ch.

Aujourd’hui, la course à la puissance se poursuit pouvant atteindre et dépasser la 100 ch en travaillant l’AC en particulier et l’on note dans le plateau des MEP un écart important entre les X27 : il n’y a qu’à ouvrir les yeux !

Ce moteur, 4 cylindres à plat, permet d’obtenir un centre de gravité très bas et des régimes très élevés.

L’absence  de circuit de refroidissement par liquide ajoute un avantage très important à ses qualités, dont la voie avait été ouverte avec le moteur Panhard : pas de radiateur, pas de pompe à eau, pas de durites, donc pas de fuites d’eau et pas de détérioration de radiateur  en cas d’accident en course, comme il ce sera la cas pour les FF (Formules France).

Le concours financier des sociétés Citroën, Total et Michelin a permis de fixer le prix de vente de la nouvelle monoplace d’initiation à 9.000 F (hors taxes) des années 70.

Ce tarif particulièrement bas respecte le but que s’étaient fixées la F.F.S.A. et ces sociétés concernées.

Dans un premier temps, 20 MEP X27 seront construites en 1971 à laquelle suivra une seconde série en 1971 et une troisième en 1972.

CARACTERISTIQUES TECHNIQUES

Moteur : Citroën GS, 4 cylindres à plat opposés deux à deux.

Alésage : 74 mm / Course : 59 mm

Cylindrée : 1015 cc – Rapport volumétrique : 9,2 – Puissance : 72 ch

Couple : 9m/kg à 5.500 t /mn – 2 arbres à cames (AC) en tête (1 par culasse), commandés par courroie crantée.

2 carburateurs inversés Weber double corps 40 IDF

Commande accélérateur :

Transmission : Roues arrière motrices. Moteur central. Embrayage monodisque à sec à commande hydraulique. Boite Citroën GS adaptée. 4 vitesses synchronisées. Couple conique 9 x 33.

Châssis : En tubes profilés à froid de section rectangulaire ou carrée.

Entre les suspensions avant et le compartiment moteur sont placés latéralement 2 caissons formés de feuilles en métal léger rivées.

4 roues indépendantes. 4 bras de suspension à leviers triangulés d’inégales dimensions.

Les ressorts hélicoïdaux et les amortisseurs télescopiques hydrauliques sont disposés à l’intérieur de la carrosserie.

Les ressorts travaillent en compression. Barres antiroulis réglables à l’avant et à l’arrière.

Réservoir d’essence : 18,9 litres.

Direction : à crémaillère symétrique Citroën AMI 8 adaptée.

Volant de direction à trois branches gainé.

Pédalier :

Freins : 4 freins à disques diamètre = 240 mm à l’avant, placés dans les roues.

266 mm à l’arrière, accolés à la boite de vitesses.

Double circuit de freinage commandé par palonnier de sécurité à répartition réglable (2 maitres cylindres).

Roues et pneus : Roues en tôle emboutie Michelin. Pneus XAS avant : 14 x 13, arrière : 16 x 13.

Dimensions des roues : 5 x 13 avant, 6,5 x 13 arrière.

Côtes : empattement : 2,205 m à 2,240 m.

Voie avant : 1,239 m.  Voie arrière : 1,246 m

Poids à vide : 392 kg

Performances : vitesse maxi : 210 km/h.

Accessoires course :

Charly  RAMPAL   (Photos MEP que JP Cardinal m’avait offertes)