Pour une deuxième année consécutive, Le Mans Classic s’est tenu du 29 juin au 2 juillet 2023 sur le légendaire circuit des 24 Heures, afin de célébrer le centenaire de la plus emblématique des courses d’endurance au monde. 

A cette occasion unique, le nombre de spectateurs a atteint les 235.000 , un record absolu pour ce rassemblement : comme quoi la voiture ancienne attirent encore beaucoup de passionnés, malgré la chape de plomb qu’on veut lui mettre dessus.

Entre les baptêmes de piste, parades, expositions, enchères et autres animations, seule la piste, la course de nos Panhard mérite cet article pour se souvenir à jamais des brillantes prestations du passé.

Remercions Patrick Peter, le patron de l’agence Peter Auto, qui a toujours su tendre la main à notre marque et qui, cette année a apporté plusieurs aménagements comme des passages piétons ou le déplacement des commerçants qui étaient jusqu’ici sur les trottoirs avaient été installés pour fluidifier et sécuriser le trafic à l’intérieur du circuit.

Hélas, et là, il n’y peut rien, reste la problématique des accès au circuit, engorgés notamment samedi matin et pénalisé en plus par  l’arrêt des tramwas dès le vendredi 30 juin suite aux tensions urbaines.

LES PANHARD DE NOUVEAU EN FORCE

On prend les mêmes qu’en 2022, et on recommence…

C’est dans le plateau 2 que l’on retrouve :

  • La petite Dyna X des Ascension de 1950
  • La D.B. HBR de 1954 des Blanchard
  • La Monopole-Panhard X86 de 1956 de la famille Gaillard
  • La D.B. HBR de 1960 pilotée par  de Bories/Dupin/Boutevin
  • La D.B. HBR5 surbaissée de 1960 pilotée par Dore/Hoyau
  • La D.B. « camionnette » pilotée de 1958 pilotée par Fouquet-Hatevilain/Bousquet
  • La D.B. Trouis de 1952 de la famille Gayraud
  • La D.B. HBR5 de 1957 Palanque
  • La barquette D.B. de 1959 d’Antoine Laureau (petit-fils de Gérard)  
  • La Callista de 1951 pilotée par Tavano/Agostini.
  • La D.B. Renault 1066

Et dans la plateau 3, l’unique, mais performante CD de mon ami Jacky Laguerre, Pierre-Henri Mahul ayant décidé de tourner la page Panhard pour se consacrer à une autre compétition : la course nautique.

LE TOUR DU PADDOCK PANHARD ET D.B.

… et son assistance :

…et sa mécanique sans problème.

BEAUCOUP DE PROBLEMES MECANIQUES

Alors que la D.B. camionnette sera la mieux classée, elle restera la mieux préparée puisque le capot ne sera jamais ouvert que pour vérifier les niveaux entre chaque course !

Idem pour la D.B. des Blanchard, la Monopole et l’HBR de Laurent Palanque dont le moteur réalisé par mon ami Bertrand Hervouet qui me préparait les miens et qui sont très fiables et performants, car bien monté avec un arbre à cames « T » et une compression de 8,5 qui autorise les 6.500 t/mn, mais une 4ème un peu trop longue : c’est tout ! Les autres eurent beaucoup trop d’ennuis et lorsqu’on connait le montant de l’engagement et les frais annexes, le rapport Finances /Plaisir s’en trouve affecté.

LA DYNA X :

Problème d’embrayage lors des essais du vendredi.

Sans pièce de rechange, la réparation était impossible. Pour honorer leur engagement, les Ascension ont essayé de faire la première course en passant les vitesses à la volée, mais ça ne pouvait pas tenir… ils ont du abandonner rapidement et la Dyna rentrera sur un plateau !

Le D.B. HBR surbaissé n°52

Piston percé aux essais du vendredi obligeant le changement du moteur avec l’aide de Jean-Marc Carré

Il a pu reprendre les courses, mais du abandonner lors de l’épreuve du samedi.

La D.B. HBR de 1960 de Boutevin

Changement du moteur après les essais du vendredi, puis des problèmes avec le démarreur, ça continuera avec la pompe à essence pour se terminer avec la rupture de l’arbre auxiliaire… Fin Réparation 4h du matin !

La galère continuera avec des problèmes d’alimentation lors de la deuxième course. Tout cela pour abandonner lors de dernière épreuve.

Il restera quand même une belle photo souvenir avec les copains :

La Barquette D.B. d’Antoine Laureau

Pas de gros soucis mais changement de la dynamo suite à un problème de charge, petite prise d’air qu’il a fallu résorber, mais rien d’autre avec ce bon moteur de l’an dernier.

Pour la prochaine épreuve dans 2 ans, ils comptent sur un moteur de « course » : attention de ne pas aller trop loin  pour grapiller quelques places… (voir la catastrophe des Gayraud !). Jouer plutôt la fiabilité (Voir le CD du plateau 3, encore sur le podium !).

D.B. ANTEM TROUIS

Ce fut la grosse catastrophe ! Le moteur a été changé après les essais du vendredi qui s’est résumé à un tour !

Puis ce sera au tour de la boite.

Week-end presque uniquement mécanique et toute une nuit à la lampe de poche…!

Par contre, les pneus sont repartis tout neuf… presque pas roulé !!! La galère quoi… Attention la mécanique Panhard n’est pas celle des MEP X27 !

LES TEMOIGNAGES :

MATTHIEU DORE :

« Arrivés par la route depuis Tours mercredi après-midi, nous avons pu nous préparer tranquillement pour les essais du vendredi

Vendredi après-midi, la voiture entre enfin sur la piste, mais pas pour très longtemps. La voiture perd de la puissance dès le premier tour après la deuxième chicane des Hunaudières…

Pied au plancher, je ne dépasse pas les 60km. Je décide donc de me garer sur le bas-côté. Les commissaires mettent la voiture a l’abris en attendant la fin de la session. 

Retour au paddock sur la dépanneuse et toute notre équipe ainsi que les amateurs DB Panhard présents se penchent sur notre moteur.  

Le moteur ne tourne plus que sur un seul cylindre… nous soupçonnons un piston fondu probablement dû à une carburation trop pauvre. Une seule solution : changer le moteur et tenter d’améliorer la carburation. 

Nous avons la chance d’avoir une assistance technique exceptionnelle : Le garage de la Choletterie. Tous les mécaniciens se mettent en action.

Ils sont 6 ou 7 les mains dans le moteur et 2 sous la voiture pour les échappements ! En moins de 2 heures tout est remonté et nous sommes prêts pour les essais de nuit. 

Nous découvrons donc le circuit de nuit… et sous la pluie ! Quelle expérience, la piste est très glissante et Franck rattrape la voiture de justesse dans deux virages. Je reprends la voiture après quelques tours mais nous devons rentrer aux paddocks suite à un drapeau rouge indiquant la fin de la session. 

La voiture a marché, nous sommes prêts pour la course. 

Nous partons en fond de grille à la suite de nos problèmes pendant les essais.

La course se déroule bien et nous progressons bien, commençant à mieux connaitre la piste. Nous finissons 62eme sur 85 au scratch et 34eme a l’indice de performance. 

Pour la deuxième course (de nuit), nous partons en 71eme position, progressant d’une dizaine de place. La course se passe sans problèmes, nous réalisons notre meilleur temps. Nous sommes 51eme au général et 19eme a l’indice. 

Nous sommes super motivés pour la dernière course, bien décidés à continuer notre progression.

Nous sommes désormais en 54eme position sur ligne de départ.

Le premier tour se passe bien et nous dépassons la D.B HBR5 placée devant nous sur la grille, la voiture roule bien jusqu’au deuxième tour.

Dans Indianapolis, je perds l’accélération… le moteur ne répond plus, c’est la fin du week-end pour nous. 

De retour au paddock les mécaniciens détectent un problème de tête d’allumage. Cela sera finalement résolu… plus de courses mais je peux ramener la voiture à Tours par la route sans aucuns problèmes. 

C’était une première fois pour les pilotes et la voiture.

Nous avons beaucoup appris sur la voiture et sur le circuit.

Une chose est sure, nous serons là pour la prochaine édition pour finir le travail !  » 

PHILIPPE GAYRAUD :

«  Beaucoup de problèmes techniques ….

casse moteur

casse de la boite (plus de troisième )

disque d’embrayage pulvérisé

la voiture fonctionnait à merveille ,un culbuteur a lâché pour le premier, pour le second …..une soupape ou un siège

Bernard Marpinard, José Ramos (le tigre) et Alain Roumanet m’ont soutenu et aidé tout au long du week-end, heureusement .

Mon père fatigué n’a pas pu effectuer le voyage .

Nous avons fait le spectacle dans les stands avec nos mécanos . »

LES RESULTATS A L’INDICE

Dans le plateau 2 :

PLATEAU 3 : Jacky Laguerre et son CD sur le podium = 3ème

Vous remarquerez que ce CD porte le numéro 53 demandé par Jacky. Pourquoi ? Pour rappeler cette association historique avec le CD victorieux en 1962.

« Pour le centenaire du Mans Classic nous reconduisons le même équipage qu’en 2022 avec mon coéquipier Yann et mon fils Adrien.

Ma Panhard CD n’a pas tourné depuis l’an dernier et quelques jours avant le départ j’effectue une révision complète avec vérification de tous les serrages.

Bien m’en a pris car aux premiers essais de roulage, panne de pompe à essence.

Le fil de masse s’est dévissé avec les vibrations du flatwin.

Tout le reste est OK. Moteur et boîte de vitesse sont inchangés avec pour tout rodage la course de 2022.

Pour le contrôle technique contrairement à l’an passé je tombe sur contrôleur tatillon et je dois passer deux fois devant la commission technique pour avoir le feu vert.

En effet on ne peut pas monter un arceau de sécurité règlementaire sur un CD.

Nous écopons quand même d’une pénalité : départ en fond de grille.

Pénalité peu gênante dans la mesure ou avons la plus petite auto.

Pour l’épreuve nous avons opté pour l’essence de synthèse, certes plus écologique mais surtout censée offrir un bonus à l’indice de performance.

Essence généreusement commercialisée à 5€ le litre comme l’essence classique à 102 octanes.

Nous apprendrons que la moitié des concurrents l’ont utilisé et qu’elle sera obligatoire en 2025.

Les essais de jour nous permettent de reprendre l’auto en main.

La pluie s’invite pour les essais de nuit avec une piste bien glissante.

Pour la première manche Yann ouvre le bal puis je prends le relais.

Nous terminons 53ième sur 75 au scratch et 3ième à l’indice de performance derrière une Lotus 11 et la Lotus Élite de Pierre Fillon président de l’ACO.

Pour l’épreuve de nuit ce sont Adrien et Yann qui pilotent.

Grande confusion, le Pace Car roule trop vite pendant le tour de mise en grille. 

Les autos plus petites sont larguées, drapeau jaune avec slow zone sur toute la ligne des Hunaudières.

Résultat, la moitié du peloton vient à peine de passer Mulsanne quand les premiers prennent le départ.

Résultat 51ièmeau scratch et 13ième à l’indice (Fillon 15ième).

Pour la dernière manche je pars la rage au ventre.

J’ai donné le feu vert pour dépasser 6000 tours dans la mesure ou le moteur tourne comme une montre.

Yan prend le relais et malgré l’absence de tour vraiment clair sans drapeau jaune ou blanc, nous effectuons de très bons chronos.

Nous terminons 40ième sur 80 au scratch et 3ième à l’indice.

Malgré cela il est peu probable que notre classement final nous permette de remonter sur le podium comme en 2022.

Curieusement tous les résultats des différents plateaux sont publiés à l’exception de l’Indice de performance de notre plateau 3.

Nous décidons quand même d’aller jeter un coup d’œil à la cérémonie de remise des prix au Drivers Club et là surprise le classement tombe et nous sommes bien 3ième et donc sur le podium.

Manifestement les disfonctionnements de l’épreuve de nuit ont été pris en compte.

En conclusion, grande satisfaction pour toute l’équipe avec notamment mon épouse Jacqueline et mon cousin Michel qui ont géré l’assistance pendant toute l’épreuve.Grande satisfaction personnelle également pour avoir préparé la mécanique et n’avoir pas eu le moindre problème comme en 2022. »

LES PHOTOS EN COURSE :

UNE SOIREE AVEC L’AMICALE D.B.

Comme à chaque rendez-vous manceau, l’Amicale D.B. avait organisé la soirée du samedi soir à une réunion de passionnés D.B. autour d’un méchoui sous la férule de son nouveau Président : Michel Germaine.

Charly  RAMPAL 

Photos Paddock : Stéphane Droulers,

Photos course : Peter-Auto,

Informations course et photos pannes mécaniques : David Deroy,

Jacky Laguerre, Philippe Gayraud et Matthieu Dore pour leur témoignage