Comme l’an dernier, la saison V.E.C. s’ouvrait sur le circuit du Castelet les 30 et 31 mars 1991. Il est vrai qu’en cette sortie de longs mois d’hiver, il valait mieux commencer par une épreuve située tout près de la méditerranée.

La légende climatique du sud n’était pas usurpée puisque un soleil généreux accueillait motos et autos pour leurs joutes sportives.

Pendant trois jours, le circuit du plateau du Camp avait rangé ses cigales afin de faire place aux tumultueux vrombissements des chevaux vapeurs de diverses origines.

Cette année, l’absence de nos amis pilotes de Racers et autre Monomill avait teinté d’amertume les panhardistes venus nous encouragés.

C’est dans le plateau des Tourismes que 3 Panhard était engagées : la 24 CT rouge de votre serviteur,

une autre 24 CT nouvellement présente de Bruno Perroton, elle aussi préparée par Georges Philippe et la magnifique Dyna Z1 de Jean-Pierre Evrard toute de bleu vêtue.

Quant à Georges et Denise, ils avaient répondu présent toujours en GTS avec le DB Le Mans, pour l’un et la Barboni très affutée pour viser la coupe des Dames.
Par contre, on regrettait l’absence d’Alain Guénet avec son CD rouge.
Alors Président du DCPL, la préparation du centenaire Panhard avait eu le dernier mot sur ses loisirs sportifs de l’année.

Justement, en cette année du centenaire Panhard, l’ASAVE, sous l’impulsion d’Etienne de Valance, avait autorisé pendant la pause du samedi et du dimanche, un défilé de différents véhicules sportifs à mécanique Panhard.

C’est ainsi qu’un petit groupe de bicylindres, emmené par le CD n°53, vainqueur du Mans 1962 à l’indice de performance et le CD 1964 à ailerons, firent remonter au cœur des passionnés, un parfum de bonheur hélas éphémère.

Les supporters de l’époque n’auraient pas manqué ce rendez-vous pour rien au monde. Et bien vite je retrouvais cet accent de Pagnol qui avait bercé toute mon enfance marseillaise et cette odeur de pastis qui accompagne toujours soleil et cigales.

Les essais et courses allaient se succéder tout au long du week-end, à un rythme régulier permettant à nos fans de rester toujours en haleine.

Une nouvelle fois, Denise eut son lot de malheurs et sa course fut de nouveau arrêtée par un bris de soupape. Je ne vous raconte pas la volée de bois vert que ce pauvre Georges s’est pris à la descente de voiture par une Denise chauffée à blanc ! Mais Georges, avec son calme olympien légendaire, laissa passer l’orage, comprenant la colérique déception de son épouse.

Au championnat de France Tourisme, nous étions 4 à nous disputer la classe des moins de 1.100 : les deux 24, la Dyna Z1 et une magnifique Fiat Abarth du célèbre JP Carré, pilote habituel d’une Lotus Elite blanche à bandes bleues.

Séparée de 9/1000ème aux essais, l’Abarth prit peu à peu ses distances, en course, sur ma 24, suivie par celle de Bruno qui devançait de peu la Z1 d’Evrard.

En GTS, Georges, au milieu du plateau termina 15ème à quelques mètres d’une Triumph MK1.

LA COUPE D’EUROPE DES TOURISMES

L’autre gros évènement du week-end était la Coupe d’Europe des Tourismes, dans laquelle j’avais engagé ma 24 CT et demandé à Georges d’être mon coéquipier.

Vu le nombre élevé de participants, le plateau fut judicieusement coupé en deux : moins de 1600 cc et au-dessus de 1600 cc.

Cette Coupe d’Europe fêtait au Paul Ricard son premier anniversaire Elle se déroulait sur 2 fois une heure, avec changement de pilote à mi-course.

Dans notre classe, une Honda S800 faisait la loi au milieu des indéboulonnables Mini Cooper.

Mais la fiabilité de ma 24 CT et notre régularité dans des temps élevés, nous permirent de terminer 4ème au général derrière un trio de Mini-Cooper et devant une meute d’Alfa et la Honda !

Comme l’an dernier, la classe était à nous et c’est les bras chargés d’une coupe et des fleurs que nous avons rejoint nos amis pour une troisième mi-temps aussi arrosée que bruyante !

LES COURSES

Le dimanche se termina par des finales où les GTS étaient mélangées aux Proto moteur avant et les Tourismes aux R8 Gordini.

En course, la bagarre avec l’Abarth s’annonçait intéressante.

En effet, tout au long des 8 tours que comportait l’épreuve, la bagarre avec l’italienne à laquelle était venu se mêler une Volvo 122S, fut de toute beauté. Mais leur puissance allait avoir raison des qualités routière de la 24 et je terminer à quelque 8 secondes de l’Abarth et 3 secondes de la Volvo, mais devant mes autres petits camarades panhardistes : Bruno sur l’autre 24 terminant devant la Z1 de Jean-Pierre Evrard.

Comme à l’accoutumé, le week-end se termina par la traditionnelle remise des prix qui nous permit de constater la popularité de nos voitures et prestations si j’en juge l’applaudimètre.

SAVIGNY LES BEAUNES

Après le soleil du Castelet, les sportifs en Panhard se retrouvaient à Savigny les Beaunes les 4 et 5 Mai, pour la célèbre course de côte organisée de façon magistrale par le maitre des lieux : Michel Pont et sa remarquable collection d’avions et d’Abarth.

La route avait séchée quand fut donné à 10h le samedi matin, le départ des premiers essais libres.

A l’appel, il manquait beaucoup de Panhard pour cette épreuve inscrite au championnat de France VEC, car 8 jours après allait se dérouler une course à Croix en Ternois et le plateau des MEP-Monomill avait fort justement misé sur un circuit, plutôt que sur une course de côte même si le côté convivial de Michel Pont aurait pu les inciter à venir partager un bon Bourgogne.

Seuls Apied sur Monomill,

Laumonier sur une MEP, Evrard et sa Z1 et moi-même sur la 24.
Pour nous en berline, nous avons du affronter les affres des contrôles techniques.

Dur, dur.. car nos pare-brises en macrolon, autorisés pendant 3 ans à la place du verre feuilleté obligatoire en Tourisme, firent sortir des boutons aux responsables de la FFSA qui ne voulaient rien savoir, malgré mes explications, émettant même des doutes sur cette dérogation écrite sur le passeport technique par leurs homologues de la Fédération.

Ma colère me valut de voir notre problème à la fin des contrôles, c’est-à-dire vers 13h15, alors que les premiers essais officiels commençaient à 14h, ce qui n’était pas très bon pour la concentration.

Heureusement, l’intervention de M. Chambellan, un haut responsable de la FSA, réussit à calmer le jeu.
Nous fûmes autorisés à partir à condition de porter un casque intégral avec visière et une grosse mise en garde sur notre passeport.

Heureusement, les évènements sur la piste vont prendre le dessus et faire passer la pilule.

La pluie ne cessa pratiquement jamais sauf pour 2 de nos 7 montées !

Mis à part le Monomill,et la MEP, naturellement devant, c’est Jean-Pierre Evrard qui se montra à l’aise dans ces conditions.

La Z1 très agile sur le mouillé, était devant ma 24, plus lourde et glissant beaucoup de l’arrière, spectaculaire pour les spectateurs, mais inefficace pour les chronos.

Heureusement pour moi, seules les deux meilleures montées étaient retenues pour le classement final et sur le sec, je fis la différence.

Apied, sur son Monomill chaussé de Michelin XAS FF, était intouchable, devançant largement la MEP de Laumonier.

Dans ces conditions difficiles, nos Panhard n’étaient pas dernières : sur 62 classées, Apied finit 27ème, Laumonier 42ème, Charly Rampal 48ème et JP Evrard 56ème.

CROIX EN TERNOIS

Comme annoncé, le week-end suivant de ce mois de Mai, voyait le plateau des MEP-Monomill se rendre sur le circuit de Croix en Ternois que je vous avais présenté dans le compte-rendu de 1990.

Petit à petit, le plateau commence à s’étoffer et à fidéliser un noyau dur emmené par Alain Gawski qui commence à faire autorité dans le monde du VE.C.

Heureusement, car le plateau des monoplaces était uniquement constitué de 3 MEP (trois X27 et 1 X2) et 7 DB-Racers.
Seule une Cooper T43 jouait l’exception et qui monopolisera la première place, la mettant hors compétition.

Aux essais, les deux X27, de par leur puissance, trustaient les deux premières places. Puis les 3 clients habituels des podiums suivaient : Farin, Le Foll et Gawski.

La belle surprise vint de Serge Mace avec sa MEP X2 qui devançait une brochette de 4 DB-Racers.

La course se déroulera en 2 manches, donnant ainsi à certain une chance supplémentaire de se reprendre, comme Farin et Alain Gawski qui réussirent à s’intercaler entre les deux MEP X27, Claude Le Foll ayant lâché prise à cause d’ennuis mécaniques, alors que Serge Mace confirmait sa belle prestation.

Les deux manches cumulées donnant le classement définitif.

UNE PETITE VIDEO POUR RESUMER CE WEEK-END DANS LE NORD

Charly RAMPAL

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