Au sud de Nevers à quelques 25 km de la capitale de la Nièvres, se dresse un des temples du sport automobile français.

On a pu critiquer à l’époque le caractère politique de certains travaux pharaoniques de quelque Président en mal de marquer leur époque, il faut reconnaître que pour nous, sportifs égoïstes, le circuit de Magny-Cours est un des grands moments de nos années automobiles et de la saison 1995 en particulier, tant par ses installations que part la beauté de son tracé.

Seuls le Bugatti et le circuit du Val de Vienne en mal de devenir, pourraient lui disputer la palme.
Il faut dire aussi que nous vivions à l’époque bénite où le mot « crise » n’était pas encore dans notre vocabulaire.

Année bénite aussi où la France avait son Grand Prix de Formule 1.

Et justement c’est un mois en avance de ce Grand Prix que la poignée de panhardistes, de Débéistes et de Mépistes s’étaient rassemblée sous la férule de l’incontournable ASAVE qui régentait les courses de VHC.
Alors, entrez mes seigneurs…

Le clou de la manifestation était bien sûr, pour nous, le plateau des monoplaces à moteur Panhard et Citroën, même si Christophe Guerrier sur sa 24 poursuivait son championnat en « Tourisme » et si les Philippe renouaient avec la compétition dans la catégorie « Saloon-Cars » où deux 24 (ex-Rampal et ex-Perroton) prolongeaient leur aventure sportive aux mains de Denise et Christophe Philippe.

LE PLATEAU MEP-RACERS

Impeccable dans leur présentation les Racers DB du Valnay-Club d’Alain Gawski pouvaient s’aligner devant le Barnum dressé par Denis Payen, que l’on voit à gauche d’Alain Gawski sur la photo :.

Dès lors Alain Gawski pouvait apporter à chaque voiture son complément de mise au point pour une parfaite prestation et une égalité des chances de son Fan-Club.

Après avoir tous survécu aux contrôles techniques, place aux vrais débats, à commencer par les essais chrono.

LES ESSAIS

Aux essais déjà, Christian Farin fut la bonne surprise du samedi en venant bousculer la hiérarchie établie par Gawski.

Résultat : meilleur temps des Racers et 3ème sur la grille, à peine devancé par la X27 de Philippe Gayraud, tandis que logiquement une Lotus 20 réalisait la pole.

Il méritait bien son n°1. La mission accomplie, il pouvait se consacrer à peaufiner ses réglages sous les directives d’Alain Gawski :

Jacques Apied et son célèbre Racer jaune « Janiaud » réalisera le 5ème temps juste derrière Alain Gawski et devant Bernard Leprince : l’exploit était de taille !

Suivaient Claude Gayraud sur X27 et P.M. Fournier sur son Racer d’un joli vert anglais.

Mais la grosse déception venait une fois encore de PM Fournier qui reprenait du service après son gros crash aux sports d’hiver. Il sortira de la piste violemment, l’obligeant à remiser son Racer DB à la grande colère de son préparateur. : Alain Gawski !

En l’absence de Serge Mace, je réussis à hisser ma MEP X2 juste derrière Fournier et devant le rapide Marpinard, soit à la 9ème position, devant bien des Racers et autres X27.

Anne-Marie Gawski fermant la marche en 17ème position.

LA COURSE

Déjà, la mise en place sur la grille se dégageait une atmosphère de tension générale.

En première ligne d’abord, où Philippe Gayraud n’avait pas apprécié de se faire voler sa position favorite de pole man par cet « étranger » à la monture prestigieuse.

Même regard noir en deuxième ligne, car si on est copain devant un barbecue, une fois la visière baissée, ce n’est plus la même chanson : le naturel reprenant le dessus.

Il en sera de même tout au long de la grille. Tout ce petit monde allait voir de quel bois on se chauffait !

Au feu vert, la meute s’élança. Et comme prévu, les 2 premiers jouèrent de leur puissance pour prendre quelques longueurs d’avance.

On savait que Philippe allait batailler ferme avec la Lotus 20.

Au 2ème tour, la Lotus pousse Philippe qui doit manger de l’herbe.

Mais Philippe, la rejoint et pendant toute la course, il va rouler le nez dans la boite de vitesse Hewland de la Lotus, sa visière maculé des vapeurs d’huile dispersées par ses échappements.

Il guette le moindre faux pas du pilote anglais qui finit par céder à la pression en commettant une faute à 10 mètres du drapeau à damiers et son impeccable MEP X27 allait avoir raison de la Lotus 20 pour quelques mètres !

Philippe remporte la victoire et ce n’est que justice après la manœuvre peu fair play du départ !

Derrière, peu échappèrent aux têtes à queue ou au bac à sable !

Mais la bonne surprise venait de Christian Farin qui en montant sur le podium, ne se posait pas de question : il était heureux.

En ces lieux chargés d’histoire, il mettait fin à la domination d’Alain Gawski qui lui disputa toujours la victoire, mais de façon moins marquée.

L’agilité, la conduite coulée et le poids plume de jockey de Farin allaient avoir raison d’une piste très humide et glissante à souhait.

Pour ma part, sur la seule MEP X2 face à l’armada des Racers (7) et es X27 (5), je confirmais mon bon chrono des essais malgré des basculeurs arrières tordus et des amortisseurs de 2cv !

Sur le mouillé et malgré un inévitable tête à queue (pour tester la limite), je progressais encore pour finir 7ème !

A noter encore la brillante prestation de Jacques Apied : 5ème aux essais et en course : un sans faute !

Et la malchance d’Anne-Marie Gawski sur problème mécanique qui avait pourtant pris un excellent départ !

Au final, la famille Gayraud pouvait rejoindre Albi la tête haute, avec leur deux magnifiques MEP X27, très bien préparées et excellemment conduites.

CLASSEMENT FINAL SCRATCH

CLASSEMENT PAR CATEGORIE

GROSSE OPPOSITION POUR GUERRIER

Aux essais sous la pluie, on espérait que Christophe renouvela sa prestation de Croix.
Hélas, sur un circuit ultra rapide, la 24 montrera ses limites.
Une opposition musclée à tous les sens du terme, le relégua en fin de grille : la première Alfa était à 4 secondes.

A noter la présence d’un 4cv 1063… loin derrière.

Charly RAMPAL

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