Au niveau de l’insolite, on ne fait pas mieux, concernant les modèles dérivés des mécaniques et éléments badgés Panhard.

Nous sommes en 2005 et au salon Rétromobile correspondant à ce millésime, au détour d’une allée et au fond d’un stand, je fus interpellé visuellement par une voiture amphibie en forme de baignoire en tôle d’aluminium grossièrement pliée, qui passait inaperçue à côté d’une 2 CV en bois !

Pourquoi s’y arrêter alors ? Un élément particulier allait attire mon attention sous la forme d’un levier de commande de changement de vitesses, typique aux Dyna X !

Alors en compagnie de Jean-Pierre Allain, on se fit ouvrir le capot de cette bizarrerie sur 4 roues et là, surprise, notre flair avait vu juste : un ensemble moteur/ boite Panhard équipait l’engin !

Nous venions de découvrir l’existence d’une voiture Voisin-Panhard peu orthodoxe dont personne n’avait eu connaissance auparavant.

Après renseignement, il s’agirait du T.E.P., réalisé par Gabriel Voisin et voulant dire : Transport Estafette Parachutable.

Cet engin avait la particularité d’être à la fois à quatre roues motrices et amphibie. Quelques photos valant mieux qu’un long discours, je m’empressais à user de mon appareil pour immortaliser la découverte.

Le moteur Panhard ne peut trahir son origine Dyna X : il trouve sa place naturellement dans la voiture.

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Le refroidissement est assuré per deux ventilateurs comme sur les premiers modèles.

Chaque cylindre est alimenté par un carburateur simple corps placé très bas en dessous du cylindre qu’il alimente.

La boite est naturellement dans le prolongement du moteur et vient traverser le tablier du tableau de bord pour montrer le bout de sa queue dans l’habitacle, solidement boulonné au châssis.

Le dépresseur a disparu 

et on remarque sur la photo ci-dessous, l’échappement dirigé directement du cylindre dans une superposition de 3 tubes parallèles.

Du tube inférieur, les gaz sont conduits à travers et à l’intérieur de l’habitacle jusqu’au sommet des parois  latérales de la carrosserie arrière.

En sorti de l’arbre de transmission, des chaînes assurent soit la traction terrestre, soit l’entrainement de l’hélice

A l’arrière, on aperçoit tout naturellement le gouvernail devant l’hélice et la transmission par chaine et sans différentiel.

Il en découle un système de transmission d’une complexité peu courante, à l’image de Gabriel Voisin : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, un peut la même philosophie que Panhard !

Il y a deux volants : celui plus près du tableau de bord garde sa position tandis que celui qui le superpose coulisse sur un arbre cannelé.

Dans la position ci-dessus (accolé), l’ensemble commande les roues directrices

Dans la position séparée, le volant près du conducteur commande le gouvernail.

En ce qui concerne la caisse, faire plus simple : tu meurs ! Une baignoire en aluminium et à fond plat, afin de lui procurer une bonne flottabilité.

Le capot moteur est fixé par des attaches rapides peut s’enlever rapidement, car il n’est qu’emboité à la base du pare-brise.

A l’intérieur, le dépouillement est extrême, aucun instrument de contrôle.

Côté commandes, si le levier de changement de vitesses planté dans la planche de bord est une vieille connaissance, il n’en est pas de même pour les leviers noirs situés dans les jambes du pilote, dont nous n’avons pas pu savoir leur destination. Une commande de frein à main et 4 boutons poussoirs se perdent dans le désert du tableau de bord.

Charly  RAMPAL