MONOPLACE D.M.
LA MONOPLACE DM : UN BEAU CADEAU D’ANNIVERSAIRE !
Quatorze mois de travail acharné, y consacrant soirées et week-end, ont permis au seynois Michel DORE, de réaliser intégralement cette petite monoplace.
Débutée mi-avril 1996, elle fut terminée le 7 juin 1997, le jour de ses 58 ans.
Hasard ou respect d’un planning établi de longue date, cela restera probablement le plus beau cadeau de ses cadeaux d’anniversaire !
« La passion des voitures, avoue Michel, je l’ai toujours eu ! J’ai commencé par une petite Dyna X, suivie d’une Z alu, d’une autre bi-colore et de trois Junior. A l’époque, je vivais en Normandie, à 4 kilomètres du circuit de Rouen les Essarts. Depuis, je me suis installé sur la Côte d’Azur, pas très loin du circuit Paul Ricard. On ne se refait pas ! »
Déjà entouré d’une impressionnante collection de modèles réduits artisanaux ; une nouvelle passion l’anime alors, celle de constructeur.
« J’ai commencé, pour me faire la main, à construire une mini voiture de course inspirée des Ferrari des années 50. Longue de 2m20, elle était propulsée par un Vespa 125cc.
L’envie de franchir un pas de plus n’allait pas tarder. Je me décidais à réaliser une voiture grandeur nature avec laquelle le pourrai m’amuser un peu ! Une formule de petite cylindrée me semblait tout indiqué.
Le choix de la mécanique et des éléments était tout trouvé, me replongeant dans mes premières amours !
J’ai commencé par le châssis en tubes carrés pour les poutres moteur et en tubes ronds pour la partie avant.
Les triangles avant et arrière ont été réalisés en tubes spéciaux de 20 mm.
La commande de boite est mixte, comprenant un câble et un ensemble rigide, le tout associé à une commande de 205.
Le filtre à air utilise un couvercle de cigare. L’arceau est construit avec des pieds de table soudées bout à bout.
Les pots d’échappement sont des « Mégaphones » de moto et les combinés ressorts / amortisseurs viennent de Honda 750.
Moteur, boite, pivots, moyeux, disques, freins, compteur, compte-tours et pédalier ont été prélevés sur une 24 CT.
Les jantes proviennent de GS Citroën.
Le réservoir, en alu, est placé à l’avant et le remplissage est latéral.
Le plancher et la carrosserie sont également en alu. »
Après quelques essais sur le petit circuit Oreca du Paul Ricard lors d’un rassemblement des Racers 500, où Michel avait pu taquiner la Rombaldi de Jean-Pierre Hévrard, j’ai eu le plaisir d’essayer la voiture sur le circuit du Grand Sambuc, un circuit à « tripes » situé dans un superbe décor naturel au Nord de la montagne de Sainte Victoire.
Si la forme générale est voisine de la MEP, le cockpit s’avère autrement plus spacieux. Seule la position de conduite laisse un peu à désirer avec le dos en peu trop vertical et un saute vent symbolique.
Contact. On retrouve les vibrations bien classiques du berlingot Panhard, la fixation du moteur étant du même type que la MEP, et l’on a hâte d’aller chercher les tours pour calmer cet effet de « shaker ».
La commande des rapports n’est pas des plus aisée et nécessite une bonne dose de philosophie.
En ligne droite, à grande vitesse, des flottements du train avant se font ressentir : en fait, les mains de pivots supérieures Panhard, qui ne sont pas contraintes par les lames de ressorts et bien que bridées par la présence de quatre circlips au lieu d’un, oscillent verticalement et induisent des braquages parasites aux roues avant.
Mais c’est dans les courbes que la DM se révèle.
Très neutre, elle semble à priori mieux équilibrée que la MEP et s’avère tout aussi efficace dans les grandes courbes rapides que dans les épingles serrées. Il est vrai que des pneumatiques routiers de 145/15 ne permettent pas de tirer la quintessence de l’engin.
Le freinage provenant d’une 24 CT disques (quatre étriers à l’avant) est irréprochable.
Vue côté mécanicien, la réalisation est superbe ; et l’accessibilité des organes mécaniques fait rêver quand on a goûté aux joies de la MEP !
Il reste à notre constructeur seynois à améliorer le train avant, monter un moteur plus musclé et, c’est un avis personnel, affiner le capot avant en diminuant la hauteur de la prise d’air.
Charly RAMPAL