LE CHAUFFAGE AVIALEX DE LA DYNA Z1
Les Panhard équipées de notre bicylindre ont toujours eu en critique leur chauffage avec la prise de l’air chaud sur les cylindres à partir de janvier 1956, avec l’arrivée de la turbine, elle avait amélioré les choses.
Néanmoins, ce fut toujours inefficace.
Pour palier aux critiques encore plus fortes sur ce sujet concernant la Dyna X qui récupérait la chaleur des échappements, Panhard avait décidé de monter sur sa nouvelle Z1 un chauffage indépendant et instantané, fonctionnant à partir de l’essence.
Plutôt que des paroles inventées par ceux qui ne l’ont pas connu, regardons ce que disait la pub sur cet élément indispensable dans les contrées peu favorisées par le climat méditerranéen et avant le réchauffement climatique.
« Le chauffage « Avialex » est basé sur le même principe que celui adopté pour le chauffage des avions modernes.
Il permet d’envoyer instantanément (30 secondes) dans la voiture de l’air chaud, ceci indépendamment de la température du moteur et des gaz d’échappement, il en résulte un réchauffage très efficace en permanence et en particulier dans les conditions suivantes :
- Moteur à l’extrême ralenti
- En ville, pour les petits déplacements
- Lors d’une descente prolongée
Conditions dans les quelles les autres systèmes de chauffage sont généralement insuffisant.
La puissance calorifique de l’appareil permet de maintenir pratiquement dans la voiture, une température de l’ordre de 20°C par de très basse températures extérieures.
La consommation de l’appareil est très faible : 3 Amp sous 12 V et 1/6 de litre d’essence à l’heure.
Enfin, la disposition adoptée pour le circuit des gaz brûlés supprime tout risque d’introduction d’odeurs dans la voiture.
L’appareil est garanti six mois (garantie totale)
Principe de fonctionnement :
L’air de combustion et l’essence sont aspirés dans le foyer (1) par la dépression créée par une pompe (2) entraînée par le moteur de la voiture.
Ils sont enflammés par une bougie à incandescence (3) qui est coupée automatiquement lorsque la température du foyer est suffisante.
La combustion s’entretient alors d’elle-même.
Au bout de quelques secondes, le ventilateur (4) se met en route et souffle l’air chaud dans la voiture, en agissant sur la tirette de réglage (5), on peut doser la quantité d’air chaud, pour compenser le refroidissement de la voiture qui est fonction de la température extérieure, du nombre d’occupants, de l’ouverture des glaces, etc…
Un système de sécurité arrête le chauffage si, por une raison quelconque, la température de l’échangeur s’élève au-dessus de la température prévue.
Le conducteur a à sa disposition, deux manettes, donc la mise en marche ou l’arrêt du chauffage et l’aitre (5), permettant le réglage de la quantité d’air chaud introduit dans la voiture selon son désir. »
Comme toute démarche publicitaire, toujours élogieuse, ce chauffage répond-t-il vraiment au besoin demandé par la clientèle de la Dyna Z1.
L’AUTO-JOURNAL du 1er Février 1953, en a fait l’essai et connaissant son ADN critique, on peut lui faire confiance.
ESSAI CHAUFFAGE AVIALEX PAR L’AUTO-JOURNAL
RAPPEL DU PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT
« Le chauffage Avialex est un appareil autonome fonctionnant à l’esence.
Il se présente sous la forme d’un cylindre groupant 3 éléments : le ventilateur, la chambre de combustion avec bruleur supportant l’échangeur annulaire, le doseur et le distributeur orientable.
Le bruleur nécessite la présence d’un mélangeur analogue à un circuit de ralenti de carburateur avec sa cuve à niveau constant branché sur la pipe d’admission du moteur et alimenté en parallèle du carburateur du moteur.
La mise en service est assurée par électrovanne, l’allumage se fait par bougie commandée automatiquement par thermostat, et l’ensemble des opérations est contrôlé par deux lampes verte et rouge.
La combustion ayant lieu dans la chambre, les gaz sont asprés et passent dans l’échangeur.
Ils rejoignent l’électrovanne et entrent dans la pipe d’admission après le carburateur.
Dès que la température de l’échangeur atteint 40°, le thermostat met en marche le ventilateur.
L’air ainsi chauffé sera conditionné par une clé de réglage et passera dans un distributeur orientable permettant ainsi de diriger la veine d’air chaud dans la direction désirée.
A la partie supérieure du chauffage, une sortie est prévue pour alimenter les dégivreurs à air chaud.
Signalons que l’orifice d’arrivée d’ait situé avant le bruleur a un diamètre d’environ 2 mm, ce qui accélère légèrement le ralenti lors de la mise en marche du chauffage.
L’appareil de chauffage fonctionnant sur la dépression du moteur aura donc un rendement et une consommation maximum en décélération (frein moteur) et au ralenti.
C’est pour cette raison que nous avons additionné à nos essais la mesure de consommation du chauffage au ralenti.
Le chauffage était installé sous le tableau de bord avec l’orifice de sortie au centre, ce qui permet de distribuer l’air chaud sue les pieds des passagers avant.
Le programme d’essais de cet appareil de chauffage a pour but de vérifier en fonction du temps :
1 – La température à l’intérieur de la voiture et à la sortie de la bouche du chauffage à la mise en marche du moteur (moteur froid starer) et au ralenti et la consommation du chauffage dans ces conditions
2 – La température de stabilisation à l’intérieur du véhicule et la consommation sur un parcours en ville d’une heure.
3 – La température de stabilisation et la consommation sur route en conduite normale sans dépasser le 90 km/h.
AVIALEX-RECHAUFFEUR : COMMENT CA MARCHE ?
NOS ESSAIS
Le premier essai au ralenti qui a pour but de relever la température à l’intérieur de la voiture peu après la mise en marche du moteur et du chauffage nous a donné pour une température extérieure de -3° avec deux personnes à bord les valeurs que nous trouvons dans le tableau ci-dessous :
Nous rappelons que la température ambiante est relevée au centre de la voiture à la hauteur du siège avant.
Durant ces mesures, le moteur tourna au starter environ 5 mn.
Le ventilateur s’st mis en marche après 1’15’’ et la consommation durant les 15 mn a été de 40 cm3 soit 160 cm3/h.
A ce régime, pour consommer un litre d’essence, il lui faudrait marcher un peu plus se 6 heures.
Le deuxième essai s’est déroulé par une température extérieure sz -1° en agglomération (Paris) durant une heure.
Avant d’entreprendre les mesures, nous avons laissé refroidir l’appareil de chauffage et tomber la température ambiante de la voiture.
Au moment du départ, la température ambiante était de 4°.
Les résultats sont donnés par le tableau ci-après :
Nous n’avons pas poursuivi nos mesures au-delà de 40 mn, vu que 20 mn après le départ nous avons atteint la température de stabilisation.
La consommation durant cet essai a été de 100 cm3, soit 150 cm3/h.
Pour cette consommation, un litre d’essence sera consommé en un peu plus de 6h30.
Le troisième essai nous a permis de vérifier sur route en conduite normale, le comportement du chauffage.
La température extérieure étant de 0°.
Les résultats sont donnés dans le tableau ci-dessous :
Ces résultats font ressortir des variations importantes de la température à la sortie de la bouche de chauffage.
Ces variations deviennent négligeables dans le cas d’une voiture plus puissante où l’on utilise rarement la puissance maximum comme sur les voitures de petite cylindrée.
Sur route, la consommation a été de 115 cm3/h, soit environ un litre d’essence.
CONCLUSION
Les essais que nous avons effectués avec le chauffage Avialex font ressortir les qualités annoncées par le constructeur.
Ce dispositif de chauffage a pour principaux avantages :
- De dégager rapidement une quantité de calories susceptibles d’élever en quelques minute l’ambiance de la voiture à une température appréciable.
- De ne pas être influencé par la température du moteur
- D’avoir une consommation d’essence assez faible
- De pouvoir se monter sur tus les véhicules avec un minimum de transformation
- De ne jamais souffler de l’air frais grâce au thermostat actionnant le ventilateur.
La consommation électrique durant le démarrage ( environ deux minutes) est de 60 watts et de 12 volts en fonctionnement continu.
Signalons que pour les moteurs de petite cylindrée, dans le cas oùle carburateur est mal réglé, il arrive parfois au moment de la mise en marche que le moteur câle.
L’appareil de chauffage fonctionnant en dépression ne présente aucun risque d’intoxication en cas de fuite. »
Charly RAMPAL (Archives Panhard et L’Auto-Journal)