UN PEU D’HISTOIRE

Le circuit de Magny-Cours est avant tout une histoire de passion.
Celle d’un éleveur nivernais pour le sport automobile : Jean Bernigaud.
Il possédait des praires lourdes d’une bonne terre d’herbage pour ruminants, près de Magny-Cours, petit village sans histoire entre Nevers et Moulins.

Il préleva un certain nombre d’hectares sur son bien pour y tracer un circuit de 2 km.

On était en 1959, le nom de Jean Behra, disparu la même année, fut donné au nouveau circuit.

Les premières courses, dont la vedette fut la Formule Junior, se déroulèrent en 1961.

L’entreprise de Jean Bernigaud et de son épouse Jacqueline fut soutenue par une poignée d’amis, notamment un certain François Mitterand qui s’était retrouvé Préfet de la Nièvre après la guerre.

Le coup de génie de Bernigaud fut d’encourager l’installation sur son circuit, d’une école de pilotage : la célèbre école Winfield, aux méthodes importées de Grande-Bretagne.

Dès 1963 était créé le Volant Schell qui offrait au meilleur élève de l’école une monoplace pour la saison à venir.
Le premier Lauréat fut Jean-Pierre Jaussaud.

Tico Martini, transformé en constructeur, Magny-Cours vit sa réputation s’accroitre.

En 1971, le circuit fit l’objet d’un important développement, le tracé étant porté à 3,8 km.

Malheureusement, en décembre de la même année, Jean Bernigaud décédait.
Le circuit prit alors son nom.
Son épouse prit le relai.

C’est alors que les écuries commencèrent à s’y implanter, la plus célèbre étant Orea dirigée par Hugues de Chaunac.

Les courses se multiplièrent, mais l’ambiance champêtre et bon enfant demeuraient.
Le restaurant « La Renaissance » vécut des heures chaudes les soirs de courses.

En 1975 fut disputée la seule course de F2 que le circuit accueilli et remportée par Jabouille.

D’autres ateliers de préparation rejoignent Martini et Oreca : Snobeck, Sodemo, Danielson, etc…

Mais la vedette restait la F3.

En 1986, le circuit était racheté par le département de la Nièvre qui décidait l’années suivante, la réalisation d’un tracé pour accueillir le Grand Prix de France de Formule 1.

De l’artisanat, on passait à l’âge industriel.

JEAN-PIERRE TOUT SEUL, … SANS LES AUTRES. HEUREUSEMENT LES MEP-MONOMILL

En ce premier week-end de juin 1991, le soleil brillait sur le circuit de Magny-Cours pour le troisième Grand Prix Historique de Nevers.

Les premiers participants qui avaient pu arriver le vendredi en profitèrent pour s’échauffer lors des essais libres.

De mon côté, je n’avais pas pu me déplacer et seul Jean-Pierre Evrard allait défendre les couleurs Panhard en Tourisme.
Il avait engagé comme d’habitude sa Dyna Z1 et il fut agréablement surpris de constater une nette amélioration de ses temps par rapport à ceux de l’an dernier : 2’50’’ au tour contre 3’10’’, en moyenne.

Peut-être grâce à ses efforts fait sur la mécanique, mais plus certainement grâce à une piste sèche et au beau temps… qui s’avèrera par la suite un inconvénient pour la température de nos moteurs refroidis par air.

En fin d’après-midi, Serge Mace et sa MEP X2 rejoignait le groupe des monoplaces à moteur Panhard et autres.

Après les habituels contrôles techniques, les choses sérieuses allaient commencer avec les essais libres.

Ce sont les monoplaces qui entamèrent le bal juste avant les Tourismes.

Christian Farin annonça d’entrée la couleur en plaçant la barre très haut en réussissant un temps splendide de 2’08’’15, devançant une Lotus 18, bien plus puissante et deux MEP X27.
Brillantisime, Serge Mace terminera la séance avec un temps de 2’21’’96 qui le placera devant le noyau dur de la discipline que sont les Apiedn Gawski, Le Fol, Le Prince, etc : excusez du peu !

Anne-Marie Gawski fermant la marche.

En Tourisme, avec sa Z1, JP Evrard réussi l’avant dernier temps du plateau.

En mon absence et celle de Bruno Perroton, soit les deux 24 CT, la Z1 restera la seule représentante de la Maison Panhard.

En proie à des problèmes de surchauffe affichés par son manomètre de température, Jean-Pierre préférera se limiter à 4 tours pour éviter toute conséquence fâcheuse et compromettre sa participation à la course.

Dans le plateau des GTS, les Philippe et Guénet seront également absents.

DIMNCHE MATIN : LA COURSE

La chaleur est toujours présente et fait craindre le pire.
Comme pour les essais, c’est le plateau des monoplaces qui ouvre les hostilités.

Jacques Naveau et sa terrible Mallock, avait rejoint le plateau, n’ayant pu arriver à temps pour les essais : il partira donc en fin de grille (A cette époque, le plaisir étant avant tout de participer).

Au fil des tours, la hiérarchie établie lors de courses précédentes, allait être rétablie.

Jacques Naveau ne mit pas longtemps à dépasser tout le monde pour terminer en tête comme il en avait l’habitude avec son royal coup de volant.
Seule la Lotus 18 restera à sa deuxième place, Christian Farin ayant du abandonner.

Serge Mace, pourtant bien parti, va perdre 4 placessuite à des soucis mécaniques et finira 8ème, à un tour du premier. Mais en bouclant un tour en 2’19’’69, il aura le meilleur temps des moteurs Panhard.

A noter la très belle course de Claude Le Foll qui termine 4ème encadré par les deux X27 de Chavoutier et Laumonier, mais premier des Racers, à la barbe d’Alain Gawski un peu en retrait lors de ce week-end.

Anne-Marie Gawski ne terminant pas dernière, Bernard Le Prince abandonnant au 5ème des 8 tours.

La VIDEO :

Puis ce sera le tour du plateau des Tourismes.
La Dyna Z1 est bien isolées, mais bien visible en font de grille.

Pendant 2 tours, JP Evrard gardera en vue une Alfa Guglietta 1600.
Puis, n’ayant plus rien à surveiller que sa Panhard, Jean-Pierre fera une fixation sur sa température d’huile qui restera bloquée sur la dernière graduation.

Il va prendre le risque de continuer et terminera 14ème sur 16, à un tour, ce qui restera comme une belle performance compte tenu de la qualité du plateau.

En fin d’après midi, l’organisation avait décidé de terminer le week-end par une course « bidon » qui rassemblait quelques Tourismes pas pressées de rentrer à la Maison.

9 voitures répondront à l’appel dont 2 R8 Gordini et la Z1 de JP Evrard voulant avoir le cœur net de sa surchauffe.

Il va réussir à suivre une R8 Gordini peu à l’aise, il réussira à la passer en empruntant les bas-côtés !
Mais cet instant de bonheur sera de courte durée, car la Z1 sera victime de vapor-lock qui va l’obliger à s’arrêter au 5ème tour.

Dommage, mais la mécanique sera sauvée.

Charly RAMPAL

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