En 1964 Gabriel Aumont, bien connu des milieux sportifs de l’époque, construisit une monoplace de Formule IV utilisant l’ensemble mécanique / boite de Panhard.

Equipée de tambours ETA des berlines 17 et 24 à peine sorties, elle se distinguait par un maitre couple extrêmement réduit, mais aussi par une construction sérieuse et bien finie.

Remarquable dans sa construction par l’étroitesse de son fuselage en forme d’obus. Comme les MEP X2 ou X27, sa suspension était assurée par des combinés ressort / amortisseur in board, dégageant ainsi l’écoulement de l’air.

Son châssis était réalisé en tubes d’acier de 28 x 32. Il partit des éléments d’une Lotus.

Son empattement était de 230 cm, les voies avant et arrière de 130 cm, enfin son poids était de 350 kg !

Une petite série avait été envisagée au prix de 10.000 F.

Elle participa à quelques courses aux mains de son constructeur et notamment à Nogaro (circuit Paul Armagnac) où elle semble manquer de maniabilité.

D’abord prévue pour la Formule IV, une formule qui se voulait prometteuse, mais qui, faute d’homologation par le CSI, une multitude de jeunes pleins d’idées, usèrent leur enthousiasme et se dirigèrent à tâtons sur les chemins d’une formule qui s’est toujours cherchée et jamais trouvée !

Le refrain est toujours le même : permettre à des jeunes de s’aguerrir aux difficiles luttes des circuits et ce, à un prix inférieur à celui d’une bonne GT de compétition.

Aumont faisait partie des meilleurs dans une formule qui verra les Rispal à moteur Renault, les Pradeau et des réalisations insolites, comme Filatre à mécanique Panhard.

En septembre 1965, à Nogaro, Aumont et sa monoplace bien au point, furent souverains sur 15 tours de chacune des deux manches. Il tournait 2’’ plus vite que le meilleur temps de la catégorie Tourisme qui appartenait à Farjon sur Cortina Lotus : un 850 contre un 1500 vitaminé.

Il participa à plusieurs autres courses dont une au GP des frontières sur le circuit de Chimay en Belgique :

qui a été créé en 1926 par Jules Buisseret, un homme passionné de sports mécaniques, qui eut l’idée d’organiser une journée de compétitions aux portes de la ville de Chimay.

C’est ainsi que naquit « Le Grand Prix des Frontières », semblable au départ à des dizaines d’autres épreuves en Europe mais qui allait bientôt se distinguer par une longévité qui en fit une des épreuves les plus vieilles de notre continent.

Hélas, la Formule IV était mort-née et Aumont se résigna à faire quelques courses de F III, avec moins de succès, comme cette photo (Biaumet) prise à Nogaro en 1964 avec une ligne très épurée.

AUMONT-F3-1964

Néanmoins, cette monoplace suscite du respect, peu connue mais terriblement efficace et ces constructeurs sans patente qu’il faut toujours saluer.

Elle finit sa vie sous les spots d’un Musée de Vendée, dans sa robe rouge et blanche parmi les Formules Vee et autres Monomill.

Charly RAMPAL