NOGARO : UNE AMBIANCE PARTICULIERE…

Certains attendaient avec crainte les mesures de décibels du Directeur du circuit de Nogaro, M. Divies, mandaté par la Fédération.

Finalement tout se passa bien, y compris pour les deux concurrents non équipés de silencieux qui eurent le temps de procéder à leur pose.

La distribution des prix ne se fait pas à la fin de la course comme il est de tradition, mais après les essais chrono et chacun repart avec un produit du pays : Armagnac, Floc, pruneaux, etc… C’est sympa et bon enfant.

Vu le petit nombre de concurrents, la course avait lieu en deux manches et pour les essais, vous avez droit à 4 séances ! Ce qui permet de beaucoup rouler et d’en avoir pour son argent !

Le plateau des monoplaces à moteur Panhard et les MEP, était le plus fourni avec 19 voitures dont 5 DB-Racer / Monomill et 11 MEP dont une seule à moteur Panhard.

Comme d’habitude, l’organisation avait rajouté 3 F2 / F3 qui n’avaient pas trouvé place ailleurs.

La deuxième manche à 11h le dimanche était idéalement placée.

LES ESSAIS : LES MEP X27 COMME TOUJOURS

C’est Philippe Gayraud, très affuté, qui s’imposait devant Daniel Boyer et PM Fournier, avec plus d’une seconde d’avance ! Tous les trois sur MEP X27 bien sûr.

Du côté des Panhard, c’est toujours Gawski qui précédait Apied et le toujours rapide et régulier Marpinard, le tout dans un mouchoir.

Plus loin, à une seconde, Denis Payen suivait.

Et devinez qui ferme la marche ? La pauvre MEP X2 du pourtant toujours vaillant Gérard Albert, l’un des frères d’Albi, qui pourtant connait les MEP sur le bout des doigts !

LA COURSE : 2 MANCHES  SINON RIEN

La première manche voyait une sévère bagarre entre les 3 premières MEP X27 qui terminaient dans l’ordre suivant : Philippe Gayraud, Pierre Albert et Daniel Boyer.

Un duel à couteau tiré (et pour cause !) opposait la MEP X27 d’Honoré Durand (fabricant des célèbres instruments qui font la réputation de Laguiole) au DB de Gawski, ce dernier conservant l(avantage pour 2 dixième de seconde !

Même scénario pour la deuxième manche : Philippe Gayraud s’envolait quand Pierre Albert perdait brutalement une partie de son huile au dernier tour.

Dans son désir sportif de laisser à Pierre Albert le bénéfice de sa course, Daniel Boyer s’arrêtait, mais perdait sa 3ème place au profit de Claude Gayraud : ce dernier avait fourni un beau spectacle avec PM Fournier dont le moteur perdait sa puissance dans les lignes droites. Plus loin, Honoré Durand prenait sa revanche sur Gawski pour 8 dixièmes après s’être passés et repassés pendant 8 tours !

Pas de chance pour Marpinard qui, heurté par Jacques Apied, terminait avec un train arrière faussé.

De son côté, Karim Khérouf n’avait pas résolu ses problèmes de moteur et abandonnait au 3ème tour.

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DIJON : QUEL SPECTACLE !

Le Grand Prix Historique de Bourgogne sur le célèbre circuit de Dijon Prenois, voyait le retour de Christian Farin qui n’avait pu se rendre à Nogaro.

Le clan des MEP X2 avait doublé leur effectif puisque 2 MEP à moteur Panhard, celles de Mace et de Billaud étaient présentes.

Charly Rampal, votre serviteur, était absent pour cause d’autopsie totale à la Seynes sur Mer chez l’ami Michel Norman, son mécanicien du moment.

Le plateau comprenait 6 Racers DB et un Monomill (Jean-Louis Dubois, dit Hibernatus), 6 MEP X27, les deux MEP X2, une Lotus 20/22 à moteur 1.000cc (développant une centaine de chevaux) et une Brabham BT 14, ex F1 de 1964, équipée d’un moteur Lotus de 1498 cc avec plus de 150 cv.

Après la séance d’essais libres, Pierre Michel Fournier résolvait ses problèmes de carburation rencontrés à Nogaro grâce à un nettoyage vigoureux des 2 carburateurs de sa MEP-Citroën.

LES ESSAIS : LA POLE POUR FOURNIER

La Brabham ne faisait qu’un tour pour se qualifier en 4ème ligne, afin de résoudre un problème mécanique.

Chez les Racers/Monomill, Christian Farin ne laissait aucune chance à Alain Gawski en s’octroyant le meilleur temps.

Denis Payen, qui donnait une grande impression d’aisance dans certaines parties du circuit, était déçu par sa 10ème position.

Claude Le Foll, si brillant en 1995 ne pouvait rééditer ses temps de l’an passé.

Jacques Apied, qui avait à cœur de bien faire, changeait sa boite, de même que Christian Perrin.

Quant à Serge Mace, il était encore le meilleur des X2 en se qualifiant devant Apied.

Les premières places de la grille étaient occupées par les puissantes MEP X27 qui bagarraient ferme. C’est PM Fournier qui, ayant retrouvé ses 78 cv promis par le catalogue, obtenait la pole position après une panne d’alimentation due à une cosse baladeuse de sa pompe électrique.

Patrick et Christophe Guerrier suivaient respectivement à 1’’ et 1’’40.

LA COURSE : LE GRAND CHELEM  POUR  FOURNIER

C’est sous un timide rayon de soleil de fin de journée que le départ de la course fut donné.

Jean-Louis Dubois restait scotché sur sa ligne par la faute d’un embrayage subitement inexistant.

Pour la tête du plateau, le premier virage allait être chaud. Malgré une manœuvre d’intimidation de Rausch, PM Fournier conservait sa place à la corde et virait en tête au bout de la ligne droite.

Juste derrière, Rausch et Guerrier, qui revenaient tous deux au freinage en bout de ligne droite, se livraient un duel sans concession.

Fournier prenait du champ dans les parties sinueuses, le triple S, la cuvette et la remontée si particulière avec une pente à 15%.

Avec beaucoup de sportivité, De Mortier et sa Brabham avait laissé les concurrents du Championnat de France s’expliquer entre eux pendant le deuxième tour ; il passait rapidement Farin qui avait pris le meilleur sur Boyer et Gawski qui se livraient totalement.

Freinage à la limite, passage par l’intérieur, le chassé-croisé incessant de ces deux coureurs enthousiasma le public qui aime toujours voir les trajectoires de ces drôles de voitures.

De Mortier se heurtait à Guerrier bien décidé à défendre sa place et finissait par le pousser à la faute dans la remontée de la cuvette au 7ème tour. Il lui fallait encore 3 tours pour rattraper et venir à bout de Rausch.

Mais il était trop tard pour remonter sur Fournier qui, gérant son avance, l’emportait à plus de 133 de moyenne.

Daniel Boyer, handicapé par une carburation défectueuse avait du abandonner au 8ème tour.

Autre déception, celle du régional de l’étape Jacques Apied qui, trahi par sa mécanique ne pu accomplir que 3 tours au grand désespoir de ses supporters.

Chez les Racers, c’est Farin qui remportait son duel avec Gawski.

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UNE TROISIEME MI-TEMPS TRES CHAUDE

La course ? D’accord, c’est le prétexte, mais tout le monde gardera en mémoire la soirée du samedi organisée par Michèle et Jacques Apied : ambiance chaleureuse, musique variée et très dansante, buffet pléthorique.

Tout le plateau était présent, y compris les Matra moins nombreuses que les années passées, ainsi que les anglais, le service de sécurité du circuit et le représentant de la municipalité.

C’est cette dernière qui avait prêté le matériel : tente, chaises et tables, indispensables à la réussite où tous ont pu apprécier les qualités d’accueil de la Cote d’Or.

LEDENON : UN CHAMPION SANS COURONNE

C’est sous un vent violent que le maigre plateau des MEP-Monomill allait décider du nouveau Champion de France.

Gawski en tête depuis la mi-saison entendait bien renouer avec la couronne : une victoire lui assurait le titre.

C’est le toujours rapide Philippe Gayraud (MEP X27) qui décrochait la pole, avec plus d’une seconde et demie sur les autres X27 !

Gawski affichait ses prétentions en étant le plus rapide des Monomill.

Mais il devait casser son moteur aux essais du matin et l’heure du repas fut mise à profit pour remettre sur pied la célèbre monoplace bleue bicolore, afin d’en disputer la course l’APM : ouf ! Il était temps.

LA COURSE

Partis comme des fusées, les MEP X27 de Gayraud et Guerrier, creusèrent rapidement l’écart, aidés il est vrai par l’accrochage entre Rausch et Fournier, ce dernier endommageant son train arrière.

Rausch de plus en plus menacé cette année par Gayraud, Guerrier et Fournier, perdit un peu les pédales !

En tête, la bagarre fut somptueuse et Guerrier ne dût s’incliner que dans les derniers tours.

Boyer, toujours sur X27, termina tranquillement 3ème sans opposition.

Dans le clan des Panhard, Gawski s’imposa devant Marpinard et Payen : la couronne de champion lui était donc promise !

Hélas NON, car trop peu nombreux : les points allaient être divisés par 2, à cause du non-départ de Jacques Apied, moteur cassé avant le départ !

Il se murmure qu’un carburant non-conforme en serait la cause !

La déception d’Alain Gawski était grande… si près du but.

L’ambiance de la fin du week-end s’en est naturellement ressentie.

 

 

Charly  RAMPAL