ANGOULEME 2012 : LES MEP-MONOMILLS A L’ASSAULT DES REMPARTS
C’est sous un beau soleil et dans la poussière que le 34e Circuit des remparts d’Angoulême a réuni dimanche « entre 19 000 et 20 000 spectateurs payants », assure aujourd’hui Laurent Sazerac de Forge, le directeur de la manifestation.
Cette nouvelle affluence représente quelques 6.500 entrées payantes de plus que l’an passé, malgré une hausse des tarifs portée à 25 €uros qui fit néanmoins grincer les dents aux personnes restées sur la touche et que nous avions côtoyées sur le parking du collège où les camping-cars étaient rangés !
Comme les années précédentes, le circuit n’était ouvert aux courses que le dimanche pour ne pas déranger trop longtemps les riverains : circuit en ville oblige !
Car c’est une véritable prouesse de l’organisation que de monter en si peu de temps toutes les tribunes qui entourent le circuit et les écrans géants qui donnaient aux spectateurs une vision complète de la course.
Véritable « petit » Monaco » (la mer en moins) le circuit des Remparts est à la fois un régal mais aussi terriblement dangereux à cause de l’absence de dégagements. Beaucoup de voitures en firent les frais et notre plateau des Mep-Monomill en a payé un lourd tribut !
En plus de la contagieuse maladie des pistons côté moteur, c’est maintenant triangles et basculeurs de MEP que Philippe Gayraud (la clé de voûte de la marque albigeoise) devra faire porter ses efforts !
Je passerai sous silence les activités annexes du vendredi et du samedi au niveau du concours d’élégance, du rallye touristique et de l’impeccable collation du soir. Cette dernière, située dans les Halles de la ville, offrait aux participants, moyennant quand même 65 €uros, une convivialité de bon aloi permettant de croiser la Jet-Set charentaise et de montrer les à côtés agréable de ce type de manifestation.
Pour la course, « notre raison de vivre », de magnifiques plateaux étaient offert au public avec moult personnalités. Je laisse le soin aux autres sites internet de vous les présenter, me focalisant sur notre plateau Mep-Monomill.
26 voitures étaient admises à participer à l’épreuve. Honoré Durand en tant qu’organisateur de ce plateau, avait du refuser 9 voitures venues s’inscrire trop tard ou présentant un intérêt historique moindre comme la « 4 cylindre Panhard » de Jean-Claude Guny.
Le samedi était consacré aux contrôles administratifs et techniques.
Ces derniers ont été un chemin de croix pour la plupart d’entre-nous. Les causes étant diverses et variées, je ne retiendrai que les deux principales : casques et extincteurs ! Pour ces derniers, nous dûmes (Jean-Marie, Gérard et moi) parcourir Angoulème à la recherche de ce précieux objet dont nous avions listé les nombreuses commandes ! Pas homologués, périmés, stock limité, nous avons subit tous les avatars possibles !
Devant l’intrangisance des commissaires, Honoré Durand joua de son autorité auprès de l’organisation pour calmer le jeu.
En fin de journée, dans une poussière indescriptible, les 26 concurrents eurent enfin leur sésame pour participer le lendemain matin aux essais :
L’ordre des plateaux ayant été modifié, c’était bien le notre qui allait ouvrir cette journée de courses.
LES ESSAIS
Il faisait encore nuit quand Hubert Godefroy poussa sa Mep X2 sur la Pré-Grille :
La pré-grille était en effet programmée pour 7h30, ça faisait tôt quand même pour ceux qui avaient javané la veille ! Un rapide contrôle d’alcoolémie permis de constater que tous s’étaient tenus dans les limites du raisonnable !
Un briefing attentif des 26 pilotes et la signature de la feuille de présence, nous mettaient alors dans le véritable bain de la course : on n’était plus là pour rigoler !
Vers 8h15, le bruit des 26 échappements réveilla la ville, interrompant brutalement la grasse matinée programmée des riverains.
L’humidité de la nuit et la fraicheur matinale avait rendu la piste glissante et dès les premiers tours, certains se rendirent vite compte de cet état de fait !
Au bout de deux tours le Pace car était déjà en piste !
De mon côté, alors 4ème derrière les Gayraud, j’avais évité le pire lors d’un freinage tardif (trop ?) , allumant mes quatre roues pour passer Hubert Godefroy au bout de la ligne droite au virage du marronnier. J’avais vu le nez de sa MEP X2 tutoyer ma cuisse gauche !
Puis ce sera une caresse passagère avec le mur des Remparts dont les dégâts se limiteront à une simple marque sur la jante avant droite : ce ne sera pas pour cette fois !
Les drapeaux jaunes s’agitaient de partout, nous obligeant à garder notre place et à baisser le rythme.
Hélas au 5ème passage, alors que le jaune s’était changé en vert, mon câble d’embrayage cassa, m’obligeant à rentrer au stand en première que je réussi à engager de force ! Je voulais me dégager du circuit et ne pas rentrer à la ficelle !
Comme à son habitude, Philippe Gayraud s’octroya la pole position au volant de sa MEP X27 avec un meilleur tour en 1’02’’081 laissant son père, troisième à presque 3 secondes, et devançant Bertrand Benne d’une bonne seconde et demie !
Philippe avait le sourire, car sur ce type de circuit, cette première ligne était synonyme d’horizon dégagé !
Evidemment les MEP X27, plus puissantes occuperont les premières lignes de la grille de départ.
Il faudra remonter à la 6ème place pour voir le Racer DB de Colignon briser ainsi l’hégémonie des X27 !
La première MEP X2, que pilote Hubert Godefroy, ne sera que 10ème.
Puis les Racer DB suivront tant bien que mal, desservis par leur type de propulsion qui nous faisait sous-virer en entrée d’épingle et cirer en sortie : un véritable calvaire !
19ème, Gilbert Lenoir sur son Racer, partira à mes cotés :
Notre Gégé national, du haut de ses 81 ans, fermera la marche des 22 rescapés : l’essentiel étant pour lui de participer au volant de sa MEP X2 flambant neuve, résulta de 2 ans de travaux, et qu’il pu terminer à temps grâce à la compétence et la gentillesse de Serge Mace !
LA COURSE
C’est vers 15h que les hostilités allaient reprendre. Ce qui laissa peut de temps pour soigner nos blessures.
De mon côté, privé de câble d’embrayage, ce fut la course pour essayer d’en trouver un parmi les panhardistes présents !
Heureusement notre ami Serge Chaumuzeau trainait par là. Il me proposa instantanément un câble de DB Le Mans. Hélas, parmi les 3 types que proposaient Panhard, ce n’était pas le bon pour un Monomill : gaine trop longe et câble pas assez dégagé.
J’avais déjà le moral dans les chaussettes et voyais ma participation compromise. C’était sans compter sur la ténacité de Jean-Marie qui se mit en tête de couper le morceau de gaines dépassant les 63 cm légaux ! Pendant 4 heures (vous avez bien lu), il sciera, coupera un à un les anneaux d’acier hyper dur qui compose la gaine. Philippe Gayraud viendra vers la fin en aide au pauvre Jean-Marie au bord de l’épuisement !
Enfin, avec un bricolage pour adapter tout cela, le seul véritable Monomill du plateau, pourra tenir sa place.
Colignon si en verve le matin aux essais était en proies avec des ennuies d’allumage.
C’est 24 voitures qui se présenteront sur la grille de départ dans un ordre anarchique dont Honoré Durand, alors 5ème aux essais, en fera les frais.
En effet, devant cette pagaille et coincé par un horaire drastique, le drapeau de leva alors que la seconde partie de la grille chercher encore sa place, enfermant ce pauvre Honoré !
Pendant que les Gayraud se frisaient les moustaches devant, l’hécatombe continuait :
Michel Labarde au 2ème tour, faisant sortir de nouveau le Pace-car.
Puis au 4ème tour, ce sera Hugo Baldy et Gérard Dantan sur panne d’essence : le polish ou le jerrican, il faut choisir !
Au 8ème tour, ce sera Alain Dufresne qui renoncera.
Le 9ème tour sera fatal à un trio : Mathieu Midy, Coligon et moi-même.
En effet, parti de la 20ème place, j’avais réussi à remonter dans le groupe des 10 premiers.
Alors que j’avais doublé Olivier Rinaldi, qui finira 7ème, mon moteur explosa sous la forme d’un piston percé (décidemment la contagion m’a gagné) qui fit ressembler mon Monomill à la141 P de l’Orient Express !
Au 10ème tour, c’est Vincent Aupetit qui rendait les armes.
Pendant ce temps, Bertrand Benne aux avant postes, perdait une des vis située en bout d’axe de culbuteur de son moteur GS, rependant toute son huile sur la piste !
La conséquence fut immédiate et le pauvre Hubert Godefroy qui suivait, se vit embarqué dans une glissade impossible à maitriser et percutera le rail au virage du marronnier détruisant le train avant gauche de sa MEP X2 !
Bertrand ne pouvait pas se rendre compte de cet incident malgré une fumée bleue qui suivait sa MEP X27
Désolé, il eut la courtoisie de s’excuser le lendemain par mail à tous les pilotes : la classe quoi !
Ce seront donc 14 voitures qui verront le drapeau à damiers !
La famille Gayraud fils et père monopolisera les plus hautes marches du podium.
Philippe se montra constamment le plus rapide avec un impressionnant 1’00’’712.
Maintenant qu’Alain Gaswki nous a quitté, on se demande bien qui pourra un jour lui barrer la route tant il maitrise son sujet ! Et puis, il fait un superbe vainqueur tant sa gentillesse et sa simplicité le grandissent un peu plus encore. Là-dessus, son père Claude est l’exemple qu’il a suivi.
Pour la troisième place, c’est le rapide et sympathique Aimé Loze qui terminera à près de 30 secondes de Philippe.
Mais le coup de cœur sera pour Gérard Dantan à qui l’ensemble du plateau lui offrira une 3ème place virtuelle en le faisant monter sur le podium à côté d’Aimé qui lui cèdera son prix : une bouteille de Cognac : chapeau Aimé !
Notons la très belle 5ème place d’Honoré Durand et surtout Sébastien Jésus 6ème et premier des Racer !!!
Si le week-end a été rose pour quelques uns, un grand nombre de voitures vont devoir panser leurs plaies ! Heureusement la fin de saison est là, nous laissant un peu de temps avant de nous lancer dans le calendrier 2013. Déjà ? Hé oui, le temps passe vite mais ces moments de franche amitié dans notre plateau Mep-monomill nous le rend moins amer. Merci Honoré…
Un petit résumé de la course en vidéo :
Mais aussi une vidéo embarquée sur la voiture de Bertrand BENNE qui hélas ne pourra pas terminer sa course, victime d’un problème mécanique :
Charly RAMPAL