Entre la Dyna X et la PL17, Panhard ne s’est jamais résolu à produire un break dérivé de la Dyna Z.

Pourtant sa conception – identique à la PL17 – aurait pu drainer et fidéliser une clientèle orientée vers ce type de véhicule, à la fois pratique et familial.

Pourtant à l’époque de la Dyna Z, plusieurs carrossiers se sont essayés sur cette magnifique plate-forme, prédisposée à ce type de véhicule.

Mieux même, certains, comme Pichon-Parat se sont résolument lancés dans la petite série, avec un succès qui aurait pu décider la Porte d’Ivry.

Un autre break, beaucoup moins connu et que je vous présente, a été l’œuvre du carrossier industriel R. J. Leffondré installé à Groslay, dans la banlieue nord de Paris, et à qui Panhard s’était adressé afin qu’il réalise un prototype à 2/3 portes.

Intéressé par sa réalisation, Panhard l’a possédé quelques jours à l’usine pour examen et séance de photos.

Le plancher avait été modifié à l’arrière pour améliorer l’assise des passagers, par une sorte de gouttière pour les pieds de ceux-ci, obligeant une modification du tube d’échappement.

Comme pour le break PL17, le module de chargement est très spacieux une fois la banquette arrière repliée.

Bizarrement pour un break de cette taille, il n’y avait que deux portes.

L’accès aux places arrière se faisant obligatoirement par basculement du dossier du siège avant.

La finition est de bonne facture pour un break, contrairement aux idées reçues à l’époque, j’en veux pour preuve les déflecteurs et le phare antibrouillard central.

La roue de secours trouve sa place sous le plancher, dégageant totalement l’espace intérieur.

Quelques détails inédits personnalisent ce véhicule, comme la trappe de remplissage du carburant dans l’aile arrière droite, les clignotants de type « jockey »…

… les moignons de pare-chocs arrière et ses ailes arrières qui sont proéminentes et avec ses feux qui ont un air de ressemblance avec les Ford Vedettes, rendant l’ensemble très massif.

La partie arrière par contre est entièrement nouvelle, avec, de chaque côté une immense vitre latérale d’un seul tenant.

Contrairement aux Pichon-Parat, ce break est plus court, grâce à un très faible porte à faux arrière, donnant une certaine légèreté à l’ensemble.

 Légèreté accentuée par une coloration en deux tons du plus bel effet.

Ce break bicolore est donc bien semblable à la berline pour toute la parte avant, y compris les portières, puisqu’il part d’une berline et de son châssis amputé de toute sa partie arrière.

Exposé en octobre 1955 au Salon des véhicules industriels de la Porte de Versailles, ce break ne sera pas retenu par Panhard et sa production se limitera à une dizaine d’exemplaires.

Une fois encore le prix envisagé pour les Panhard transformées, restera prohibitifs comparé à ceux de la concurrence : 790.000 F contre 691.000 F pour une SIMCA Châtelaine ou 725.000 F pour une Peugeot 203 break, dont le moteur et le châssis sont certainement mieux adaptés au transport des objets lourds.

Malgré tout, il est bien dommage que ce véhicule des plus intéressants ait été rangé au rayon des oubliettes.

Charly  RAMPAL