Ces XXème Mille Miglia se sont déroulées les 25 et 26 avril 1953 et ont bénéficiée pour une fois de conditions atmosphériques très acceptables et, la route, sèche aidant, elles ont donné lieu à une lutte acharnée entre les divers prétendants à la victoire.

La première victime de ce véritable déchaînement mécanique a été le record de l’épreuve qui était détenu depuis 1938 par Biondetti sur Alfa-Roméo à 135,381 de moyenne.

Ce record n’avait été approché qu’en 1949 par le même Biondetti qui avait gagné l’épreuve à bord de sa Ferrari à plus de 131 km/h.

Cette année Giannino Marzotto, qui pilotait une la Ferrari victorieuse, a porté le record à 142,347 km/h et il est permis de supposer que cette moyenne ne sera pas dépassée de si tôt !

Contrairement aux années précédentes, où Ferrari avait trop tendance à faire cavalier seul, il y avait cette fois trois prétendant sérieux à la victoire : Ferrari évidemment, mais qui était handicapé par la tenue de route de sa 4,1 litres sur la route mouillée, la 3 litres Lancia, dont on disait le plus grand bien, et enfin la 3,5 litres Alfa-Roméo dont quelques uns disaient beaucoup de mal.

Une fois le départ donné, on s’aperçut très vite que l’ion assistait à une sensationnelle offensive Alfa-Roméo.
C’était Sanesi qui menait le train à Vérone à la moyenne invraisemblable de 182 km/h, et il était encore en tête à Pescara, après 630 km de course, à près de 176 km/h.

Il devait malheureusement abandonner peu après Aquilla, et le coureur allemand Kling, qui pilotait également une Alfa, prenait alors le relais et passait à Romeà près de 155km/h de moyenne. Mais la défaillance de sa direction lui faisait quitter la route peu après et le contraignait à l’abandon.

Cependant, une troisième Alfa était là, pilotée par Fangio, qui s’installa à son tour au commandement.

Le constructeur milanais paraissait décidé à remporter l’épreuve de gré ou de force et jetait les uns après les autres ses atouts dans la lutte. Ce fut au sommet du col de la Futa que Fangio, qui éprouvait également des ennuis de direction, fut rejoint par la Ferrari de Marzotto, qui s’envola alors vers la victoire.

Mais que s’était-il passé derrière les leaders ?
Chez Lancia, Taruffi était second à Vérone sur une 3 litres, mais son moteur expira peu après et sur cinq voitures de ce type, une seule, celle de Bonetto, devait parvenir à Brescia à la 3ème place, deux GT 2,5 litres se classant par ailleurs 7ème et 8ème.

Chez Ferrari, outre Marzotto, qui fut toujours dans les premiers avant de prendre la tête, Hawthorn, Farina, Villoresi durent abandonner.
Tandis que l’Américain Tom Cole prenait la 4ème place.
On trouve en fait dans les 10 premiers, trois Ferrari ( 1er, 4ème et 9ème), une Alfa-Roméo (2ème), trois Lancia (une 3 litres qui se classe 3ème et deux 2,5 litres qui se classent 7ème et 8ème), une Aston-Martin DB3, qui fut la seule voiture étrangère à tenir tête à la coalition italienne, et enfin deux Masérati 2 litres (6ème et 10ème), issues directement de la course et très méritantes.

En catégorie 2 litres Sport, nous trouvons installés aux deux premières places les deux Masérati citées plus haut, tandis qu’une Gordini (13ème au général) prend la 3ème place devant 5 Fiat V8.

En catégorie 1.100cc Sport, ce sont deux OSCA, respectivement 12ème et 17ème au classement général qui occupent les deux premières places.

En catégorie 750cc , 5 DB avaient été engagés : 2 Antem et 3Frua.
Deux voitures seulement terminèrent cette terrible épreuve : la DB Antem de Touzot – Persillon qui terminera 1ère et 84ème au Général

enfin la Frua de Pierron – Paganelli 7ème et 133ème au Général.

L’autre DB Antem pilotée par Gignoux – Azema, cassera son moteur à 100km de l’arrivée.


Tandis que les deux autres DB-Frua abandonneront aux mains de Cornet – Calmels pour l’un et Dannenmuller – Salvi pour l’autre.

Dans la classe Tourisme international, les 4cv Renault et les Dyna Panhard furent maîtres en 750cc, Fiat s’imposa en 1.100cc, une 203 Peugeot aux mains de Guiraud s’adjugea fort joliment la catégorie des 1.500cc à près de 102 km/h de moyenne.

Alfa-Roméo n’eut pas de concurrent en 2 litres à 120 de moyenne et le journaliste Paul Frère gagna la classe supérieure à bord d’un Chrysler à 110 km/h de moyenne.

La catégorie spéciale « Sport de série » devait en outre fournir à la France une autre victoire avec une 4cv Renault pilotée par Rédelé et Pons.

Un accident tragique à Descollonges-Ugnan (sur Jaguar) qui coûta la vie à ce dernier.

Les voitures françaises ont donné de belles satisfactions à notre drapeau avec 4 victoires dont 3 obtenus par des pilotes français.

EN PHOTO, LA SAGA DES VOITURES A MOTEUR PANHARD

TABLEAU DES PARTICIPANTS A MECANIQUE PANHARD (Réalisation "Amicale-DB")

Une vidéo récupérée de Dailymotion (d'où cette pub infernale !) mais qui résume ce rallye :


MILLE MIGLIA 1953 FR MILLE MILES par ryx2

Charly RAMPAL