Une fois encore, le vieux proverbe provençal : « Noël au balcon, Pâques aux tisons » se trouva vérifié.

Temps maussade vendredi, pluie, vent et froid le samedi, pâle soleil et grand vent pour le dimanche. Voilà planté le décor météo pour le début de la saison 1990 des V.E.C..

Mais l’ambiance autour des Panhard et sur la piste restera au beau fixe tout au long du week-end.

Alain Guénet avec son CD rouge, avait fait l’impasse, pour répondre à ses obligations professionnelles.

Par contre, s’ajoutait au groupe habituel, le sympathique Jean-Pierre Evrard du Beausset, à une portée de fusil du circuit Paul Ricard, avait engagé une Dyna Z1, fraîchement homologuée en V.E.C., rejoignant ainsi ma 24 CT dans le plateau des Tourismes, dont la presse régionale avait fait ses gros titres.

Pour ses débuts en V.E.C., Jean-Pierre était un peu angoissé, non pas de courir, il avait déjà participé à des courses dans sa jeunesse, mais les filtres récurrents que sont les contrôles administratifs, mais surtout techniques.

Mais quelle joie quand les commissaires vous colle le macaron de participation avec leur signature sur la caisse de votre monture !
Il faut dire que le brave François Riou appelé à la rescousse, avait permis à la Z1 d’être prête pour son baptême du feu.

4 monoplaces, 2 GTS et 2 tourismes, allaient prouver que la mécanique Panhard avait bien sa place sur un circuit.

Cette année, La Castelet accueillait la 1ère épreuve du championnat d’Europe des Tourismes.
J’avais décidé d’y engager le 24 CT en plus du championnat de France.
Cette course d’endurance d’1 heure, allait un peu changer du ronron habituel et peut-être prouver que la fiabilité des Panhard n’est pas un simple jeu d’écriture sur des catalogues d’usine.

En, 3h30 de piste à plein régime et des passages à la limite, et nous n’avons rien cassé, seulement perdu le boulon qui tient la queue de boite !

LES ESSAIS

Samedi, sur une piste détrempée, les frêles monoplaces à mécanique Panhard entraient en piste.
Lumbroso, Pougenq, Gand et un nouveau venu, Serge Mace sur une MEP X2, allaient nous offrir un très beau spectacle. Mais le courage était personnalisé par le toujours jeune Gilbert Pougenq qui ne commettait aucune faute, tout en allant très vite.

Inaugurant une superbe combinaison bleue, bien vite détrempée, le casque ruisselant, les lunettes transformées en aquarium, il tourna en 2’17’’03, soit le 13ème temps, au volant de son célèbre Monomill de 1954 que je conduis aujourd’hui et je peux vous dire que ce n’est pas aussi facile qu’une MEP !

Lumbroso était en 2’06’’33 sur son puissant DB-Monomill de Formule 1 et Gand sur un très beau Racer DB vert anglais, en 2’13’’22.

Enfin le plateau des monoplaces et sport-proto après 1960, où 2 MEP X2 étaient engagée ainsi qu’une MEP X27 arrivée de Suisse.

Puis, ce fut le tour des Tourismes. Après mes habituels têtes à queue pour toucher aux limites, je pris la mesure de la piste : 2’12’’47 et la Dyna Z1 en 2’20’’96.

Mes craintes évoquées à Dijon l’an passé (1989) au sujet de l’Hillman Imp, sont devenues cette fois une certitude, tant j’avais estimé justement sa future puissance à partir du moment où ses deux carbu double corps seraient homologués, ce qui fut le cas au Castelet.
Résultat : 2’10’’27 et ce n’était qu’un début !

Même type de piste pour les GTS, trois têtes à queue pour Georges qui ma battait sur la piste de danse, et un beau travers pour Denise, les valses continuaient, mais des temps très corrects : 2’11’28 pour le DB LeMans et 2’19’’93 pour la Barboni.

CHAMPIONNAT D’EUROPE

Puis arriva le grand moment : le championnat d’Europe des Tourismes.
26 voitures avec 2 pilotes par voiture : j’avais invité Georges Philippe à partager mon baquet.
La piste séchant, mon temps tomba à 2’04’’33, mais les 1’51’’17 pour l’Hillman et 1’58’’80 pour la Cooper 1000 qui concourraient dans ma classe, me laissaient envisager que la tâche serait dure !

L’intérêt de la course venait surtout de la confrontation avec beaucoup d’étrangers (5 français seulement) et des préparations très poussées, des pneus Racing : le grand jeu quoi ! On était passé à la pointure au-dessus.

Résultat, dernier temps ! Alors, il ne fallait compter que sur notre gros cœur et la fiabilité de la mécanique préparée par Georges.

Aussi dimanche, pour la course d’une heure avec changement obligatoire de pilote au bout de 30 mn, Georges et moi allions faire une course formidable, un relais superbe orchestré par François Riou avec, au bout, une 17ème place dur 26 et 1er de la classe 1, moins de 1105 cc et un tour en 1’57’’82.

Mais ce qui vous prend le plus aux tripes, ce sont les ovations du public soutenant le petit Poucet face aux ogres !
Connaisseurs en la matière, ce furent surtout les anglais qui criaient les plus forts.

A tel point que la LVA fut dans l’obligation de faire un papier sur les Panhard en courses !

LES AUTRES COURSES

En Mono – Proto (16 partants) avant 1960 :

– Lumbroso : 11ème
– Pougenq : 15ème
– Gand : dernier pour casse moteur.

En Mono – Proto après 1960 (21 engagés) = 2 manches sont prévues :

MANCHE 1 :

MANCHE 2 :

CLASSEMENT SCRATCH FINAL :

En GTS (15 partants) :

– Georges Philippe : 6ème !
– Denise Philippe : 15ème

En Tourisme (27 partants) :

– 22ème Charly Rampal
– 26ème JP Evrard

Meilleurs temps sur un tous de toutes Panhard confondues :

– Lumbroso sur Monomill en 1’50’’17
– Serge Mace sur MEP X2 en 1’50 »83
– Pierre Albert sur MEP X2 en 1’51 »97
– Georges Philippe sur DB Le Mans en 1’52’’44
– Charly Rampal sur 24 CT en 1’58’’75
– Denise Philippe sur Barboni en 1’59’’76
– Gilbert Pougenq surMonomill en 2’02’’75
– JP Evrard sur Dyna Z1 en 2’07’’50
– JP Gand sur Racer DB en 2’13’’22

La vidéo qui résume en image cet évènement :

Charly RAMPAL

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