Nous avons vu dans un article précédent intitulé « Machine transfert à l’usine Panhard », comment les opérations d’usinage des pièces destinées au moteur se réalisaient tout au long des 11 m sur 8 m de la machine transfert.

Un poste de contrôle vérifie les côtes d’usinage à l’aide d’un comparatuer de haute précision :

Il s’agit maintenant de finaliser l’opération de montage des moteurs.

Avant toute opération de montage, les pièces destinées au montage du moteur sont dirigées par le service magasin sur les postes de lavage.

Les pièces en alliage léger sont lavées dans un bain de potasse, rincées puis soufflées.
Celles en acier sont passées au pétrole et soufflées.

Après ces opérations, les pièces sont acheminées vers les postes de préparation ou d’assemblage sur chaîne.
Certaines pièces sont en effet assemblées pour constituer des sous-ensembles.

Ces opérations de montage sont surtout axées sur les cylindres, le carter moteur, la distribution, le boitier supérieur des commandes, la pompe à huile, la tôle de refroidissement et la turbine.

La chaine de montage final comprend un vaste convoyeur aérien équipé de balancelles à la forme fonctionnellement étudiée et fonctionnant en circuit fermé.

Dans son circuit, ce convoyeur passe au droit de l’atelier de montage des sous-ensembles.
Chaque unité montée est placée dans une case déterminée d’une balancelle qui reçoit ainsi au fur et à mesure de son passage aux différents postes, les unités constituées dans cet atelier et destinées au montage final.

Ces balancelles chargées, cheminent ensuite parallèlement à la chaine d’assemblage final.
Celle-ci comprend un convoyeur lourd au sol, équipé de bâtis sur lesquels sont montés les moteurs et qui avancent à la même vitesse que les balancelles.

Chaque ouvrier monteur prend la pièce correspondant à son travail dans les balancelles qui passent à portée de sa main derrière lui et effectue l’assemblage.

Ci-dessous, détail d’un poste d’assemblage de la chaîne de montage final du moteur :

Ci-dessous le montage de la boulonnerie d’un sous ensemble du moteur :

La balancelle et le bâti passent aux postes de travail suivants, fermant ainsi le cycle de montage du moteur.

Le moteur constitué arrivant en fin de chaine est repris par un monorail équipé d’un palan qui l’amène à l’atelier des bancs d’essais.

ESSAIS DES MOTEURS

Après qu’ait été effectué le plein d’huile, les moteurs sont acheminés par transrouleur vers une ligne de bancs d’essais.

Chacun des exécutants dispose d’un banc double. Il monte un premier moteur d’un côté du banc et le met en route.
L’essai lancé, il place un second moteur sur l’autre côté du banc disponible, l’équipe à son tour (montage des tuyaux d’admission et d’échappement, branchement du démarreur, alimentation d’essence, etc…) et met en marche.

L’essai consiste à faire tourner les moteurs pendants 5 minutes à 1.500 tours et pendant 3 minutes à 2.500 touts.

Au cours de cette opération, l’ouvrier vérifie les bruits, la pression d’huile et les fuites éventuelles.
Il enregistre ses relevés de contrôle sur une fiche qui suit le moteur après son démontage du banc.

Après ce contrôle sévère, le moteur est dirigé par un monorail équipé de palans vers l’atelier d’assemblage général de la voiture.

En outre, des prélèvements sont régulièrement effectués aux bancs d’essais pour contrôle supplémentaire. Le moteur est alors passé en puissance pendant un temps déterminé puis visité pour rechercher les moindres déficiences éventuelles de fabrication.

Ainsi donc, en créant, pour la fabrication de ses moteurs, une unité industrielle modern qui groupe les dernières techniques de production et des aménagements rationnellement étudiés, Panhard a pu atteindre la haute productivité rendue nécessaire par le succès de ses voitures.

Souvent décrié au niveau de la qualité, cette modernisation sanctionnera d’ailleurs une recherche toujours poussée de la qualité nécessaire à une firme placée au tout premier rang des constructeurs de véhicules de tourisme de série.

Texte et Photos : Charly RAMPAL Vidéo : Serge MACE