MONTHLERY ET PANHARD AVANT LE VHC
C’est en 1960 que Maurice Métivier, Président de l’A.G.A.C.I., avait timidement essayé d’établir un handicap pour les épreuves qu’il organise à Linas-Monthléry.
Cette formule s’est avérée si juste, si précise, qu’il ne veut plus, à l’exception des confrontations spectaculaires des monoplaces Junior, entendre parler d’un autre système de classement !
Cette réglementation est particulière proche de l’esprit de l’indice de performance des 24 Heures du Mans.
Mais dans ce cas précis, des secondes de handicap étaient attribuées dès le départ à chaque concurrent.
20 MAI 1962 : PREMIERE COURSE A HANDICAP A MONTHLERY
Deux classements distincts :
- Tourismes de série et améliorées de 500 à 1000 cc dans laquelle on trouvait une Panhard L4 pilotée par Bigrat
- Grand Tourisme (sans ACT) et Tourisme amélioré plus de 2000 cc (avec ACT).
C’est dans ce dernier groupe que nous trouvions nos DB-Panhard avec Lelong, Langlois, Verdier, Faget, tous en 848cc sauf Langlois en 954cc.
La course : Conduisant une Abarth 1000, Jo Schlesser comblait le handicap de 90 secondes qu’il rendait à Bigrat (Panhard) et René Trautmann (DS19 améliorée), reprenait à Guy Verrier (DS19 normale) en 5 tours les 25 secondes qu’il avait comblé alors que Dassonville (Alfa-Roméo) devait s’incliner.
Arrivée également très serré antre l’AC Bristol de Jean-Claude Magne et la DB-Panhard de Pierre Lelong qui ne perdit son avantage que dans le dernier tour.
22 SEPTEMBRE 1963 : COUPES DE PARIS
C’est sous un brouillard persistant que la course des Tourismes français ouvrait les hostilités vers les 10 heures.
Au milieu de diverses Renault (Alpine et 1093) omniprésentes seules deux autres marques avaient osées venir troubler leur hégémonie : une Simca 1000 et la Panhard 17 de Pike, qui terminera 9ème à un tour du vainqueur sur Alpine A108.
Dans l’épreuve des GT sans ACT de moins de 2000 cc seul Dubourg sur DB terminera 12ème à 2 tours du vainqueur, une Marcos.
26 AVRIL 1964 : COUPES DE VITESSE
Une nouvelle fois, après l’épreuve réservée aux motos, c’est la première série consacrée aux voitures de Tourismes inférieure à 1000cc.
Epreuve qui nous permettra de suivre un futur habitué du circuit de Monthléry et de Panhard 24CT : Jacques Bigrat (alias Bagrit et non Bigard !)
20 SEPTEMBRE 1964 : COUPES DE PARIS
On prend les mêmes et on recommence ! Toujours la Simca 1000 et la 24CT de Bigrat dans ce plateau des Tourismes français.
Bigrat terminera 3ème, mais il faut dire que la marque au losange n’avait retenu que des 1093 : les Alpine participant à une autre course.
Une survivante dans le plateau des GT sans ACT de moins de 2500 cc : la Panhard Monopole de Verdier qui terminera 10ème !
19 SEPTEMBRE 1965 : COUPES DE PARIS
Les Coupes de Paris ont trouvé leur rythme : on les retrouve régulièrement en septembre.
Dans le plateau des voitures françaises de Tourisme jusqu’à 1300, l’invasion des R8 Gordini est manifeste laissant qu’une toute petite place à la 24CT du fidèle Bigrat qui terminera 17ème sur 19 : on sent la fin d’une époque !
Quant aux DB, elles ont disparu et les René Bonnet ne sont pas loin de les suivre…
Les Matra-Djet prendront le relais en 1967 avec un challenge qui leurs ait consacré.
25 SEPTEMBRE 1966 : COUPES DE PARIS
C’est de très bonne heure que le plateau des Tourismes de série Groupe 1 se présente sur la grille de départ. Fini l’épreuve réservée aux voitures françaises.
L’inamovible Bigrat est toujours présent avec sa 24CT qui porte le n°2. Il remporte la classe des 700 à 1000cc à la moyenne de 91,914 km/h et finira à la 14ème place du général.
27 MAI 1967 : GRAND PRIX DE PARIS
Suivant les Coupes de vitesse du 23 avril, le Grand Prix de Paris laissait encore une petite place à notre éternel Bigrat et sa 24CT dans le plateau des Tourismes de série qui me rappelait celui des « Tourismes » en VHC où je me retrouvait avec ma 24CT au milieu des Mustang, BMW, Cortina Lotus, Alfa GT, Volvo, Cooper, etc…
Et je comprends ce que le pauvre Bigrat avec la même voiture a du endurer durant cette épreuve, passant plus de temps à regarder dans son rétroviseur que la piste devant lui !
Aussi, il abandonnera, poussant sa monture vers sa dernière demeure : celle des souvenirs. Il sera vraiment allé au bout du bout : bravo Jacques..
Le monde automobile avait changé pour laisser la place à une autre idée de la course : Panhard avait disparu.
Seules les MEP X2 feront résonner le bicylindre dès 1968, mais pour très peu de temps…
Charly RAMPAL (Photos Adolphe Conrath et Guillaume Waegmacker)