La légende des 24 Heures du Mans de 1919 à 1979 s’est inscrite de nouveau en ce début juillet 2014 sous la forme de 450 véhicules, répartis en 6 plateaux triés par tranche d’années.

Cette manifestation unique au monde, crée en 2002 et organisée tous les 2 ans de main de maître par Peter Auto en collaboration avec l’ACO et sponsorisée par Richard Mille et Alain Figaret, permet de voir s’affronter les voitures authentiques de la célèbre course mancelle sur cette piste magique de 13km3, autrement que dans des Musées !

Ne voulant rendre compte que ce que j’ai vécu, cet article ne concernera que le plateau 3 et les 5 Panhard inscrites.

Arrivés le mercredi 2 juillet vers 10h avec notre DB n°46 pas tout à fait terminé (voir mon reportage du lundi 30 juin), nous ne pûmes regagner le parking du Houx que vers 16 h tant le nombre de semi-remorques était imposant.

Le camping du Houx était situé en dehors de l’enceinte propre du circuit. Contrairement aux années précédentes, ce sont des Combi Volkswagen qui étaient chargés de transporter les pilotes et mécanos jusqu’au paddock.

Ainsi installé, nous avons pu terminer la préparation de notre DB : j’en rage encore !

Dès le lendemain, tables de pique-nique et tentes pour les plus modestes, se dressaient autour des véhicules aux blasons prestigieux dans une atmosphère fleurant bon la passion sportive automobile.

Mais rapidement, ces belles mécaniques regagnaient leur emplacement réservé dans chaque paddock attribué pour chaque plateau.

L’organisation, une fois encore, avait eu la bonne idée de regrouper les 5 Panhard du plateau 3 :

Alors, les hostilités pouvaient commencer : contrôle administration (licence + casque + combinaison aux normes FIA) suivi de la terrible épreuve des contrôles techniques !
Heureusement pour les Panhard, tout se passera sans difficultés majeures.

Muni des précieux sésames et libérés de tout travaux mécanique, c’est détendu que nous avons terminé la soirée entre Dbéistes n°46 + 62 + DB-Trouis des Gayraud inscrits dans le plateau 2.

Je ne vous rappellerai pas la composition des équipages déjà cités dans mon reportage précédent.

LES ESSAIS

Finis les baratins et autres allégations euphorisantes destinés à impressionner l’adversaire ou une Presse en mal de « poeple » : seul la piste et les chronos vont être ce juge impartial.

Deux séances étaient prévues le vendredi 4 juillet APM : une de jour et une de nuit. Seule la séance de jour comptait pour la grille de départ.

Engagé avec 3 pilotes (comme la n°62), nous avions décidé de rouler tous les 3 en essais, ce qui ne permettait pas de faire un temps, ne disposant de la piste que pour 2 tours, mais aucun lancé, ce qui nuisait à la performance.
Cela n’avait guère d’importance, puisque le vrai départ aura lieu lancé après un regroupement général sur les Hunaudières.

A ce petit jeu, c’est le CD de Mahul qui réalisera le meilleur temps des Panhard.

Classement essais jour :

Les essais de nuit sont toujours des moments dantesques sur cette piste rapide où les phares des voitures puissantes grossisses dans votre rétroviseur à la vitesse « V ».
Heureusement que la signalisation lumineuse héritée de l’épreuve professionnelle, vous averti de tout incident ou dépassement.

Le CD de Mahul se montrera de nouveau le plus rapide, mais je réussis à me positionner derrière lui, toujours handicapé par l’absence de tour lancé.

Classement de nuit :

COURSE N°1 :

C’est celle qui simule l’ancien départ « type Le Mans » et que seuls les 3 premiers plateaux profitent.

Ce départ est toujours un moment d’émotion. Aussi je le dédie chaque fois à notre doyen Gérard Dantan dit Gégé en lui cédant ce privilège.

Nous avions prévu que je ferai le deuxième relais, 3 tours après le départ.

Spectateur au bord de la piste, nous eûmes la bonne surprise de voir notre Gégé devant tous nos adversaires ! Surprises ? Non, nous apprendrons plus tard qu’une pénalité nous avait été infligée pour départ anticipé ! Quand la tête ne commande plus les jambes on a que ce qu’on mérite !

J’ai pu ensuite terminer la séance par 4 tours restants et terminer devant toutes les Panhard.

Classement général course 1 :

Classement indice de performance course 1 :

Toutes les Panhard marchaient à merveille mis à part quelques petits problèmes sur le DB n°62 de nos amis Godefroy-Durand-Duprat en proie avec une boite de vitesses trop longue dont l’huile s’échappait par une jauge pas adaptée et qui sera remplacée par… le manche d’une clé à bougie !

Du côté de notre DB N°42, les soucis continuaient : pas moyen de dépasser les 5.000 tours et des reprises capricieuse aux sorties des virages à 90° type Mulsane !
Ce qui ne m’empêchera pas de me battre avec Jacky Laguerre et son CD (après mon tête à queue au virage avant la ligne d’arrivée), puis avec le CD de Mahul : on s’est bien amusé !

Les 3 Panhard en enfilade sous le drapeau à damiers avaient fière allure !

De retour au paddock, notre DB fut remis entre les mains expertes de Claude Le Foll et Serge Mace pour résolution des problèmes.

C’est ainsi que j’appris que les réglages carbu n’avaient pas été faits ! Une mise au point sur place allumage / carbu et la suppression du filtre à essence (qui emmagasinait de l’air) redonnèrent du punch à notre DB.

COURSE N°2 :

C’est la difficile épreuve de nuit qui va démarrer vers les 4 heures du matin. Déjà bien fatigués par les jours précédents, elle va achever bien des équipages.

Planifiée avant le départ, c’est Gilbert Lenoir qui aura la charge de démarrer cette épreuve.

Prévu pour trois tours, il limitera son relais à deux, n’étant pas à l’aise sur une voiture qu’il ne connaît pas.

Tout juste pour me signaler un claquement suspect dans la transmission ! Après un examen extérieur rapide des cardans, je décidais de partir quand même pour rattraper le retard sur nos adversaires du « même sexe ».

Dès le premier rétrogradage et l’accélération qui s’en suivit, je compris que l’anomalie venait du support de boite !

Néanmoins je forçais l’allure : passe ou casse. Seul handicap, le passage de la 3 m’obligera à la tenir, car elle avait tendance à sauter.
Conduire d’une main ne me gênait pas étant habitué en 2010 à tenir une portière qui avait des idées d’évasion !

Je réussis néanmoins à remonter mes petits camarades sauf Jacky Laguerre qui avait trop d’avance.

Le retour au paddock confirma mon diagnostic : les deux boulons du support de queue de boite avaient disparues !

Classement général course 2 :

Classement indice de performance course 2 :

Pendant que mes mécanos réussissaient à réparer avec de la tige filetés que Godefroy nous avait passée, je plongeais rapidement dans les bras de Morphée, Dieu des rêves et fils d’Hypnos, Dieu du sommeil, et de Nyx, déesse de la nuit.

Mais je n’eus guère le temps de rêver, car une pluie torrentielle et continue inonda le parking du Houx !

Au réveil pour entamer la course 3, Gilbert s’était désisté et Gégé me confia son angoisse de partir dans ces conditions, sans essuie-glace et chaussé en Dunlop Racing qui sont de vraies savonnettes dans un lavabo quand la météo tourne aux intempéries anglaises !

Ne voulant pas prendre de risques avec une voiture qui ne m’appartient pas, je me ralliais à la décision collégiale et majoritaire d’en rester là avec un mauvais goût d’abandon.

Dommage, car nous étions bien placés sur les deux classements : Jacky avait donc la voie royale pour terminer en beauté son weel-end, s’offrant une 5ème place bien mérité à l’indice de performance.

J’en suis d’autant plus ravi que Jacky a eu des années de galère avec des moteurs réalisés par lui-même et qu’il apprit à maitriser.

Et tant pis s’il roule avec un 954, comme la N°62 et le proto DB de Fouquet

Du côté du DB N°62, tout se passera sans problème : les deux « D » Durand et Duprat se relayant pour cette joute finale.

Classement général course 3 :

Classement indice de performance course 3 :

Au final, ce fut encore un bon moment passé avec les copains sur la piste à se frotter les portières et ses à côtés toujours très conviviaux où chacun relate à sa manière les moments forts qui en font le piment.

Classement général final :

Classement indice de performance final :

Un grand bravo à nos représentants Panhard.

Dommage que les Gayraud eurent des problèmes de moteur dans le plateau 2 : je crois qu’ils se sont régalés de cette découverte au volant de leur Trouis ressuscitée de leurs mains.

RÉSUMÉ DES RELAIS EN VIDÉO :

LE BILAN CHRONOS

AUTRES SATISFACTIONS :

Mais quel plaisir également de croiser des pilotes célèbres qui ont contribué à la légende mancelle comme Brian Redman que j’ai eu le plaisir de serrer dans mes bras et qui pilotait une extraordinaire Jaguar Type D.

Souvenez-vous, il a disputé 12 Grands prix de Formule 1 entre 1968 et 1974, a inscrit 8 points en championnat du monde et est monté une fois sur le podium.

Mais c’est surtout en catégorie Sport-Prototypes que Redman s’est forgé un palmarès remarquable en remportant plus d’une vingtaine d’épreuves et obtenant un nombre impressionnant de podiums.

Mais aussi Lucien Guitteny que je croisais en Coupe R8 Gordini…

Et encore Robert Sobeau le papa des carrosseries coach DB.

Louis Meznari « petit Louis » le sorcier NSU et Porsche, venu me saluer au paddock sur son fauteuil roulant, et que je rencontre quelques fois lors de nos AG du Club NSU France.

Sans oublier le toujours fidèle Etienne De Valance venu nous encourager.

Avec ce goût d’inachevé, mon regard se tourne maintenant vers l’avenir

Alors, qui sait, rendez-vous en 2016 ? Notre Gégé national aura 85 ans…

Allez, venez avec moi faire 2 tours de circuit en mode chrono..

Sur Youtube, une vidéo consacrée aux DB du plateau n°3 :