LES 6 HEURES D’AUVERGNE 1960
Après deux années qui firent la réputation du circuit, l’Association Sportive de l’Automobile Club d’Auvergne cherchait une formule de course originale susceptible d’accroitre la notoriété de Charade. Une course d’endurance, les 6 heures Internationales d’Auvergne fut ainsi créée.
Pour cela, les murs de la région furent tapissés d’une nouvelle affiche annonçant ce rassemblement sportif de qualité pour le 10 juillet 1960.
Cette épreuve était réservée aux voitures de Tourisme améliorées, aux Grand Tourisme et aux Sports. Elle devait se dérouler en 3 manches de 3 heures, 2 heures puis 1 heure.
Parmi les engagés, on notait la présence des vedettes du moment : Jo Bonnier sur une Porsche usine, De Siebenthal et Wicky sur une Masérati et une pléiade de Ferrari 250 GT avec Lucien Bianchi, Jo Schlesser, Pierre Noblet, Jean Guichet.
Côté DB, là non plus, on n’avait pas lésiné, notez plutôt :
– Lucien Dejardin (qui ne partira pas),
– Georges Michaux et Bertrand Martin-Laprade sur un coach surbaissé équipé d’un 954 cm3
– Jean-François Jaeger sur un DB proto.
– Gérard Laureau sur un DB proto équipé d’un 851 cm3
– Paul Armagnac sur DB HBR4 sport de 695 cm3
– Wim Roldanus sur DB HBR5 sport équipé aussi d’un 695 cm3
– Jean Vinatier sur DB HBR4 proto équipé d’un 695 cm3
– René Bartholoni sur DB HBR 5 surbaissé équipé d’un 851 cm3
– Et enfin, de Maurice Michy sur un DB HBR 5 sport monté en 851 cm3.
Aux essais du vendredi 8 juillet, Jo Bonnier réalise le meilleur temps sur sa Porsche en 4’06’’, devant Jacques Lefebvre très à l’aise aux essais à Charade, mais qui souffre toujours en course. Graham et sa Lola signet le 3ème temps.
Seuls incidents notables, la sortie de route de la Masérati 1895 cm3 de Jean Faraut dans la descente. Nadège Ferrier qui casse la boite de sa Porsche et Maurice Michy avec son DB qui touche sans trop de mal le petit pont.
Le samedi, Jo Bonnier n’améliore pas, mais personne ne peut l’approcher, Whitehead (4’16’’5) sur la Lola, Jo Schlesser (4’18’’2) sur sa Ferrari le suivent dans cet ordre.
Le suisse Kuderli sur son Alfa tape aux jumeaux et Jo Schlesser casse son pont.
Pour la course de dimanche, on enregistre plusieurs forfaits : Jean Faraut sur Masérati, légèrement blessé aux essais du vendredi, Claude Lego faute de pneus de rechange pour sa Jaguar et Lucien Dejardin sur DB HBR 4 Sport.
Dimanche matin 10 heures : c’est le départ type « Le Mans » de la première manche.
Le ciel est menaçant et c’est Schlesser qui gagne le sprint des pilotes. Fort de cet avantage, il s’élance en tête sur sa Ferrari mais pas pour très longtemps puisque Bonnier le passera dès la fin du premier tour, grace à son talent et aux qualités de sa Porsche usine sur un tel tracé.
Jean Estager très inquiet avant le départ quant à la fiabilité de sa voiture abandonne au 6ème tour.
Entre temps le néerlandais Roldanus a été arrêté au drapeau noir et mis hors course sur fuite d’huile de sa voiture. Le suisse Kuderli abandonne après avoir tapé à la ferme.
Puis, au 11ème passage, c’est au tour de Michaux d’abandonner son DB surbaissé au lieu dit le Grand Balcon.
En tête, Bonnier accentue son avance et derrière lui Schlesser se fait taquiner par Jean Guichet.
Au 21ème tour, la série noire pour DB commence avec Michy et trois tours plus tard Jaeger sur une voiture identique est victime de « la sorcière des jumeaux ». Après avoir tapé le talus au tour précédent sans trop de mal, il sort au même endroit 6 minutes plus tard, n’ayant rien compris à ce virage.
Gerboud sur Masérati, l’imitera au même endroit 10 minutes plus tard. Mais il pourra rentrer à son stand qui redressera la carrosserie à coups de marteau, lui permettant ainsi de repartir : chaud les « Jumeaux » !
Bonnier gagne cette première manche « fingers in the nose » avec un tour d’avance sur Schlesser et Guichet.
Au départ de la seconde manche de 2 heures, Schlesser est hélas forfait : le roulement avant gauche de sa Ferrari est mort.
Bonnier recommence son festival et gagnera à nouveau avec un tour d’avance devant Guichet et Noblet.
Parmi les incidents de cette manche : Vinatier perd une roue de sa DB après la passerelle des tribunes, Lumsden fait de même avec sa Lotus au premier Jumeau, Schiller abandonne moteur cassé, José Berha sort au deuxième Jumeau et abandonne. Enfin, la Masérati de Lefebvre touche à nouveau le talus aux Jumeaux : décidemment la sorcière a encore frappé !
La dernière manche d’une heure va recréer un semblant d’animation. A la fin du 1er tour, c’est en effet Bianchi qui mène devant les deux autres Ferrari de Dumay et Noblet.
Bonnier est seulement quatrième. Au tour suivant dans la remontée sur Thèdes, Dumay attaque Bianchi qui ne lui cède pas le passage. Dumay touche le talus et fait un tonneau sans mal pour le pilote.
Bonnier va alors entamer sa remontée, passant Guichet au 3ème tour puis reprend la tête au 4ème passage en doublant Bianchi. Il terminera avec 11 secondes d’avance sur le belge et sera donc le grand triomphateur de la journée. Seul autre incident, rebelote pour la Masérati de Lebfvre aux Jumeaux : quand ça veut pas rentrer.. !
Enfin, notons pour nos couleurs, une nouvelle très bonne prestation de Gérard Laureau qui termine 8ème au général et 1er de sa catégorie.
La 14ème place au général de Paul Armagnac.
Jean Vinatier classé 34ème après son incident
et René Bartholoni 16ème au général et 3ème de sa catégorie.
Charly RAMPAL (Sur des informations de Patrice BESQUEUT Directeur de l’A.C.A.)