MEP DE PUB : “LA TIGRE ATTITUDE“
Vous avez pu voir au Classic Héritage à Albi, une MEP bizarre affublée d’un aileron, des phares et des gardes boue !
Je vous ai déjà raconté pareille transformation avec la MEP « Eau d’Evian » ou pour les briquet « Flamminaire » , dans la rubrique « voitures » - « Monoplaces » - MEP DE PUB.
Mais ici, l’aventure est toute récente et la voiture a pu enfin retrouver toute ses parures et fonctionnement d’antan grâce une fois encore, au talent et à la persévérance de la famille Gayraud ! Père, fils et petit-fils…
C’est en décembre 2015 que Philippe Gayraud reçoit un appel téléphonique d’une personne recherchant des informations sur une MEP qu’il vient d’acheter.
La conversation s’engage et au fil de la description, Philippe est alerté par la présence d’un aileron. Peut-être que cette MEP avait été modifiée pour s’aligner à des courses de côtes, comme il en fut le cas de bien d’autres.
Le gars, peu à peu, lâche d’autres informations sous la forme de phares additionnels. Philippe n’en croit pas ses oreilles : ce serait-ce une MEP de PUB ?
Pour en avoir le cœur net, Philippe lui demande quelques photos et bingo : c’est bien une MEP de PUB ! Et même deux, puisque son interlocuteur lui avoue en avoir acheté deux, puisque vendues en lot.
Philippe sent là, un coup à faire pour compléter sa collection de MEP. Sans hésiter, il lui propose de lui acheter celle sans mécanique (moteur) pour lui permettre de se payer la restauration de l’autre voiture.
Sans attendre Philippe localise les voitures du côté d’Antibes et en février 2016, il part avec son fils Damien pour la grande bleue !
Le tour du propriétaire permet l’inventaire des travaux de restauration qui seront à faire.
La MEP vue de l’arrière avec sa carrosserie :
La MEP vue de l’arrière sans sa carrosserie :
La MEP vue trois quart arrière :
La MEP vue de face :
Le poste de pilotage est dans un sérieux état de dégradation avancée :
Mais qu’importe, les Gayraud en ont vu d’autres et la voiture sera mise sur la remorque pour un voyage vers Albi :
La transaction terminée, la route du retour sera empreinte de plein de discussions pour déjà, dans la tête, mettre chantier de restauration en route. Car les Gayraud ne sont pas du genre à trainer : une voiture, même de Pub est faite pour rouler !
Une fois sur place, la voiture fut inspectée dans ses moindres détails et entrailles pour un état de lieux plus poussé et estimer la charge de travail à des fins de planification, car le temps était compté.
Une fois la carrosserie démontée, la voiture laissa apparaitre un châssis bien fatigué :
Un câblage électrique marqué par des années de stockage aléatoire :
Direction, freins, pédalier :
Enfin, tout était à refaire. Même cet aileron si particulier :
Le début des actions est lancé dès le mois de mars 2016 dans l’ordre des choses, après un démontage minutieux et répertorié.
En reprenant les déclinaisons précédente, tout commença par le châssis, , sablage et peinture,
Puis les freins, le système de freinage, la direction :
Suivit le tableau de bord :
Enfin, le cœur de la bête : la mécanique à partir d’un moteur de l’époque,
Et pour sertir ce bijou de restauration une peinture de la coque si particulière qui fait la différence avec ses sœurs.
La partie chromage est lancée sans tarder au début du mois de mars. Hélas, les éléments chromés ne seront terminés que le 20 avril !
Pour tenir le planning, Claude Gayraud, le père de Philippe est appelé en renfort début mars.
Mais, il faut tenir l’échéance et Philippe consacrera toutes ses soirées après son travail et tous ses week-ends et cela pendant 3 semaines.
Fin Mai, la voiture est presque terminée et peut faire ses premiers tours de roue autour de l’entreprise familiale ! Un véritable exploit et un exemple de volonté et d’abnégation… Car l’objectif est de la présenter entièrement terminée pour le Classic-Héritage.
C’est le cousin de Philippe qui, le 5 juin, la pilotera dans son berceau qu’est le magnifique circuit d’Albi.
Du « sang et des larmes », mais le pari est gagné !
L’HISTOIRE DE LA MEP N°21
Après quelques recherches, Philippe a pu en dresser l’historique.
Cette MEP a pour châssis le n° 21, elle est donc la seconde X2 construite.
En 1967 elle fait partie de la présentation sur la place de la cathédrale Ste Cécile à Albi.
La même année, elle fait partie du célèbre lot qui sera présenté place de la Concorde à Paris.
Elle partira ensuite au Mans et servira à l’école de pilotage, vocation de ces toutes première X2.
C’est le père de Pouponno, que l’on a vu à Citroracing au volant d’une X27 verte qui marchait très fort, alors moniteur de cette école de pilotage qui nous a fourni ces photos historiques :
Puis elle sera achetée (on n’a pas l’année) par la société 3001 à des fins de transformation publicitaire et sera même immatriculée pour pouvoir rouler sur route ouverte ! On était moins à cheval sur le principe de précaution à cette époque !
En 1977 elle sera utilisée lors de l’ouverture des 24 heures du Mans.
Elle fera partie de la caravane publicitaire du Tour de France cycliste de 1977 ou 1978 couleurs d’ESSO.
Egalement lors du Tour de France automobile : un autocollant découvert sur son flanc droit en témoigne.
C'est lors de ce Tour Auto qu'un ami a vu ces Mep Esso à Nice.
Elles étaient venues à la station ESSO qui se trouvait à proximité de l'atelier de pneus de cet ami.
Il les a revues quelques années plus tard dans un garage de Drap, petite ville à l'Est de Nice. Puis lors d'une vente aux enchères à Nice, sans doute suite à la faillite du garage de Drap.
Il y avait 3 voitures identiques " décoration Tigre ".
A l'époque les 3 MEP devant passer en fin de vente, il avait décidé de s'y rendre au dernier moment avec son Cousin.
Ils avaient programmé de prendre les 3, une pour chacun, et revendre la 3ème.
Hélas, les 3 MEP passèrent en tout début de la vente ( Il soupçonne fort une magouille), et de ce fait ils sont revenus bredouilles.
Elles partirent entre 800 et 1000 francs chacune.
Fin de l’histoire…
Qu’est alors devenue la seconde MEP de PUB ?
Elle a été vendue un mois après l’achat de la première par Philippe. Le propriétaire a déposé le moteur. Mais peu parient et frileux devant le chantier, il la revend à Alain Marcouire qui va l’exposer, sous ses couleurs à Albi aussi, grâce au prêt d’un moteur par Philippe.
Charly RAMPAL à partir du dossier que m’a livré Philippe Gayraud