LE MANS CLASSIC 2012 : RESULTATS
Cette édition 2012 fêtait les 10 ans d’existence de cette manifestation maintenant incontournable et fleuron des courses historiques en France.
AMBIANCE COTE JARDIN
Malgré l’alternance de soleil et de pluie, le moral est resté au beau fixe, dominé par la bonne humeur et le plaisir de tous les participants : public, pilotes, mini pilotes du Little Big Mans, clubs, vente aux enchères… témoignent du succès de cette sixième édition.
La météo capricieuse n’a pas non plus, découragé les spectateurs dont le nombre est passé de 96000 en 2010 à 109 000 cette année.
Les pilotes n’ont également eu cure des averses parfois sérieuses et les 450 voitures en course ont offert aux spectateurs de belles passes d’armes.
Les 8000 voitures de clubs de 170 clubs représentant 80 marques composaient également l’une des attractions majeure de ce 6ème rendez-vous et participèrent au succès de l’évènement.
Le public et les membres du jury bravaient imperturbablement la pluie pour rendre visite aux voitures du Mans Heritage Club …
Grace à Etienne DE Valance, dont le coeur bât toujours au rythme de la Porte d’Ivry,
notre marque, représentée par la Fédération Panhard, monta au sommet du podium en obtenant le prix d’excellence des clubs pour son exposition exclusive célébrant douze années d’une glorieuse présence aux 24 Heures du Mans.
On put ainsi admirer, entre autres, la superbe et rare Monopole de Bernard Coural dont je vous avais relaté l’essai dans la rubrique « Les voitures – GT » :
Pour tout dire , Le Mans Classic 2012 a tenu ses promesses en dépassant toutes les prévisions : c’était vraiment l’Amérique !
LA PISTE : C’EST DU SERIEUX
Tout ce folklore n’avait pour objectif que de détourner pour quelques instants les passes d’armes et le spectacle grandiose qui se déroulait tout au long des 13,4 km du grand circuit.
Pour nous, panhardistes convaincus, deux plateaux nous concernaient : le plateau n° 2 et le plateau n°3 .
Cette année et dans ce dernier, les CD pouvaient rejoindre les DB faisant fi des tranches d’années qui composent les plateaux. Je ne connais pas l’historique de cette dérèglementation, mais en tout cas, pour la première fois nos 3 représentants pouvaient enfin se mesurer ensemble.
Le plateau n°2 était composé des voitures allant de 1949 à 1956.
Il y avait trois DB HBR de 1953, l’une appartenant à Dominique Lanlaud, la n°58, de Xavier Clément et l’autre était le chassis N° 800 carrossé par TROUIS pour les 24h du Mans 1955, pilotée par Michel BLANCHARD et sa fille Karine; la voiture abandonnera après 2 tours dans la 2ème course sur problème de soupape
La DB N° 58 a eu, lors des essais de nuit, un problème de renvoi d’angle de cable de compte-tours qui a explosé et, s’échappant par le haut, est passé à travers le capot; « un joli trou », rapidement réparé.
La course 1 s’est très bien passée puis nous avons eu des problèmes de vapor-lock à la fin des courses 2 et 3; Ayant participé à toutes les courses, la DB sera classée 59ème à l’indice de performance, ce qui, pour sa première sortie sur circuit, n’est finalement pas si mal et restera pour eux une formidable et inoubliable expérience..
Malgré quelques petits soucis de câble de compte-tours sur les deux voitures, et une petite fuite d’huile sur celle de Dominique, ce dernier terminera 37ème à l’indice de performance. L’autre DB n’a pas pu rejoindre l’arrivée sur soucis mécanique.
Dans le plateau n°3, les choses devenaient plus sérieuses avec la montée en puissance des chevaux vapeurs qui entouraient nos 3 Panhard.
Hélas, cette année, il n’y eu qu’un DB, la barquette bien connue de Durand-Godefroy-Duprat,
donc point d’HBR, puisque Gérard Dantan et moi avions décidé de ne pas participer, n’ayant plus rien à prouver. Peut-être la motivation reviendra-t-elle en 2014 ?
Deux CD-Panhard avaient rejoint la marque de Champigny : Jacky Laguerre associé à Caggiano et Mahul, toujours fidèle à Panhard malgré son étiquette « Morgan » et qui cette fois, partagera le volant avec Lafont.
Pour Jacky Laguerre et son CD, les ennuis commencèrent dès le départ de Toulouse. Voulant profiter du parcours vers Le Mans pour roder son ensemble mécanique, il eut rapidement des soucis moteur.
Il retournera à sa base pour changer son 954 par un autre du même acabit, mais par précaution, il démonta celui de son DB HBR pour le mettre en réserve. Rappelons que ce moteur monté sur son coach DB est un 850 classique, réalisé par Bertrand Hervouet exactement comme celui qui équipait notre HBR en 2010 et qui nous permit de terminer 7ème à l’indice (lire le résumé dans la rubrique « Actualité VHC » ).
68 voitures se présentèrent en pré-grille de ces essais.
Comme d’habitude, les séances d’essais débuteront par celle de jour et se termineront par celle de nuit, ce qui permit à certain de peaufiner les réglages entre deux séances.
Néanmoins, tous temps confondus, on trouvait :
– 63ème : le CD de Laguerre en 7’ 16’’ 1
– 64ème : le CD de Mahul en 7’ 17’’ 7
– 66ème : la barquette DB d’Honoré Durand en 7’ 27’’ 3
Mahul profitait de ces séances pour rendre son CD moins sous-vireur en jouant sur les pressions des pneus et en réglant plus dur à l’avant, ses amortisseurs Koni réglables.
Selon l’esprit du Mans, le départ en épis fut donné à 16h précise devant une foule silencieuse, mais qui allait bientôt se libérer dès la mise en marche des moteurs.
3 courses (2 de jour et 1 de nuit) allaient établir la hiérarchie définitive au scratch et à l’indice de performance, qui rappelons le, tiens compte de la cylindrée du moteur.
Course n°1 – Classement et meilleur temps pour nos représentants :
– 57ème : la barquette DB d’Honoré Durand (7’ 29’’ 182)
– 58ème : le CD de Laguerre (7’ 26’’ 463)
– 59ème : le CD de Mahul (7’ 16’’447)
Malgré le meilleur tour des Panhard, Mahul commençait à avoir des ennuis d’alimentation qui ne lui permit pas de bien terminer. Son mécano, Reynald Vercoutter, venu en assistance avec son break Panhard :
nettoya les gicleurs et tout sembla rentrer dans l’ordre.
Jacky Laguerre rentrait au stand pratiquement sur un cylindre. Il constata de la limaille d’aluminium au bouchon de remplissage d’huile : un piston commençait à rendre l’âme.
Heureusement que le moteur 850 de notre bon Bertrand attendait sagement que son tour vienne certain que les mêmes causes produiraient les même effets.
Course n°2 (épreuve de nuit) :
– 64ème : le CD d’Honoré Durand (7’ 41’’ 382)
– 66ème : le CD de Laguerre (7’ 47’’ 565)
– 67ème : le CD de Mahul (7’ 53’’ 796)
Le CD de Mahul n’était pas au niveau à cause de ses ennuis d’alimentation d’essence à répétition : son temps réalisé le prouve nettement.
Avec Reynald, Mahul prit la décision de sortir le réservoir d’essence, de le vidanger pour connaître la cause de cette maladie chronique. Ce fut la bonne, car devant leurs yeux ébahis, de petits morceaux caoutchouteux type «joins silicone » en suspension expliquaient cette désolante situation. D’où venaient-ils ? Mystère ! Le réservoir ayant été refait complètement en inox et ne comportait aucun joins !
Le résultat ne se fera pas attendre lors de la course n° 3 !
Course n° 3 :
– 46ème : le CD de Mahul (6’ 56’’ 961)
– 47ème : la barquette DB d’Honoré Durand (7’ 01’’ 102)
– 53ème : le CD de Laguerre (7’’ 02’’ 357) avec le 850 de Bertrand.
On constate donc que les 3 voitures ont enfin terminée et que Mahul a été le plus rapide des panhardistes. Le DB et l’autre CD se tenant dans la même seconde.
Comme à l’époque, c’est le classement à l’indice de performance qui allait remonter le moral à nos 3 équipages et qui tient compte des résultats des 3 courses.
Classement à l’indice :
C’est Honoré Durand qui l’emporte en se classant 17ème largement devant le CD de Laguerre 60ème et le CD de Mahul 61ème handicapé par ses prestations lors des deux premières courses !
Néanmoins ce dernier arrivera fort satisfait du résultat et de son temps lors de sa dernière course, montrant ainsi que sa voiture une fois la forme retrouvée, pouvait être capable de bonnes performances.
Pour Jacky, il lui restera donc à connaître les raisons de ses déboires mécaniques.
Mais tous retiendront la satisfaction d’avoir pu terminer et d’avoir passé un formidable week-end sur une piste mythique à jamais.
Charly RAMPAL
VIDEO RESUMEE :