LE CIRCUIT

Situé dans le département de la Charente en France.

Né en 1939 sous le nom de circuit des Remparts, une carte postale de l’époque le montre en ce jour béni des sportifs, lors de son inauguration :

c’est un tracé urbain dont les heures de gloire se situent entre 1947 et 1955.

Long de 1.279 mètres, il serpente au flanc des remparts de la ville.

C’est donc sur ce circuit que la saison 1950 des Racers 500 s’est poursuivie.

Ce circuit accumule les difficultés qui ont pour noms : rampes, épingles à cheveux, courte lignes droites offrant de rares dépassement et ô danger suprême : pas de dégagement !

Il soumet donc aux pilotes et à leur monture une concentration de tous les instant pour éviter les trottoir, les murs et la foule qui balise le tracé !

LE CONTEXTE :

Si la course se déroulait le 11 juin avec une météo garantie au beau fixe, il n’en sera pas de même sur cette piste très technique et tourmentée, propice à du pilotage pur et dur pour se jouer non seulement des embuches naturelles, où l’orage va gronder entre 3 guerriers spécialistes de la compétition : Raymond Sommer, Elie Bayol, mon compatriote marseillais et le constructeur/pilote René Bonnet !

Organisé par l’Automobile Club des Charentes, appuyé par les journaux L’Equipe et L’Action Automobile, la course des Racers 500, au début de leur aventure, allait jouer les levers de rideau de la course reine des Formules II, au même titre que les side-cars.

La course des Racers 500 allait se dérouler en deux manches, chacune sur une distance de 51,48 km, ce qui correspond à 40 tours.

Le classement général sera donc obtenu par l’addition des temps pour un même nombre de tours accomplis.

Les pilotes français étaient en pourcentage élevé et seuls trois pilotes avant traversé la Manche pour venir batailler.

Désavantagés par leur premier pas sur notre territoire, ils n’étaient pas des professionnels du volant, mais de vrais amateurs :

  • Georges Hartwell était garagiste dans les environs de Londres
  • John Green et Mille Martin, des mécaniciens.

Les Racers D.B. sont aussi majoritaires, ayant prouvé leur immenses qualités face aux Cooper, mais on trouvait aussi Jean Térigi et sa monture très typée que je vous avais largement présentée et Henri Otterbein sur Simca-Surva.

On trouve aussi l’Ecurie Bernardet qui s’est fait un nom dans la discipline ainsi que Jean Debuire qui hélas ne pourra pas réparer une roue avant droite en mal de liberté, dès le 1er tour des essais..

C’est le samedi en fin d’APM qu’eurent lieu les premiers essais.

LA COURSE :

Il fait très chaud. Une foule considérable s’est massée au tour du petit circuit international.

Cette chaleur excessive va provoquer de nombreux incidents mécaniques, car il y a peu d’endroit pour refroidir.

S’ajoute à cela un revêtement qui est loin d’être parfait, car il s’est désagrégé au fil des passages des bolides à répétition.

On voit alors nombre de mécaniciens verser de l’eau sur les tambours de frein et les cloches d’embrayage.

En cette époque où le principe de précaution n’a pas encore été inventé, les pilotes conduisent en bras de chemise et portent un casque léger qui tient plutôt du serre-tête !

Le départ de la première manche est donné à 14h30, elle sera remportée par Raymond Sommer sur Cooper.

Mais c’est pour la deuxième place que la lutte fait rage entre Elie Bayol sur sa D.B. et l’Anglais Miles Martin sur Cooper.

Ce sera le marseillais qui l’emportera.

Viendront ensuite : René Bonnet et Robert Charrier sur D.B. et George Hartwell.

Quand à Jean Bernardet, il avait failli réaliser l’exploit en suivant dès le départ Raymond Sommer. Mais sur ce circuit technique, il lui a manqué l’expérience et un peu plus de puissance, mais surtout de la chance (quoique…).

En effet, au cinquième tour, la foule l’alerte par de grands gestes qui lui permettent de découvrir que des flammes sortent de ses ouïes carénant son moteur Norton, placé à l’arrière.

Il va alors se précipiter sur le pompier de service qui aura du mal à se servir de son extincteur.

Avec du bon sens et du sang-froid il réussira à circonscrire l’incendie ! Ouf… Mais plus question de poursuivre la course : c’est l’abandon.

Dommage, car Sommer aurait été un bon professeur de trajectoires !

Les abandons se poursuivent : Jean Térigi au 11ème tour et Henri Otterbein au 20ème.

C’est à 17h30 que la seconde manche est lancée : pas question de laisser refroidir les mécaniques !

C’est de nouveau Raymond Sommer qui la remporte devant Michel Aunaud sur D.B.

Pourtant, Elie Bayol avait suivi le vainqueur jusqu’au 21ème tour, mais une perte de puissance l’obligera à lever le pied et il va se faire passer non seulement par Aunaud, mais aussi par John Green : il terminera 4ème devant René Bonnet et Charrier sur D.B. encore.

Dans le classement général par addition des temps des deux manches, c’est bien évidemment Raymond Sommer qui remporte l’épreuve sans discussion, sur sa Cooper.

Mais les deux autres places sur le podium seront occupées par Elie Bayol et René Bonnet sur D.B.

Suivront Michel Aunaud et Louis Pons (qui feront chacun une manche) , puis Charrier sur D.B. encore.

John Green est 6ème, 7ème George Hartwell, 8ème Henri Otterbein, Jean Térigi 9ème

… et enfin Miles Martin 10ème.

C’est Raymond Sommer qui s’attribue le meilleur temps en 1’ 8’’ 2/10.

Le meilleur temps des Racers D.B. est réalisé par Michel Aunaud en 1’11’’9/10.

CONCLUSION :

On notera surtout la superbe prestation des Racers D.B. dont la qualité de tenue de route compensa un peu sa modeste puissance de notre bicylindre, surtout si l’on tien compte de la technicité de ce circuit.

Les voici donc bien partie pour une saison 1951 qui allait s’avérer prometteuse…

Charly  RAMPAL  D’après ma documentation sur les Racers 500