C’est en 1966 que la 24, survivante de la gamme Panhard absorbé par Citroën, a été intégrée par la force de ses qualités et le trou béant laissé dans sa gamme.

Il ne suffisait pas de l’intégrer dans la gamme aux chevrons ou produire de belles brochures, encore fallait-il convaincre (j’allais dire « forcer ») les vendeurs à proposer à leur clientèle ce modèle imposé par le quai de Javel, « pour s’en débarrasser » !

Catalogues disais-je ? En effet, réalisé par l’Agence Delpire, attaché à Citroën, il contient des magnifiques photos qui mettent bien la voitures en valeur : des Pros quoi !

Et c’est justement dans la revue « Agent-Citroën » à partir du numéro 13 que la 24 vient perturber le quotidien des agences de vente.

Ne connaissant pas les qualités des Panhard considérées comme des pièces rapportées, la Direction a fait réaliser un numéro spécial pour les aider à vendre la 24 (la 17 ayant été mise au rayon des oubliettes…) : c’est le numéro 26.

Très bien réalisé avec des phots en couleurs, il décline une à une, en 5 étapes de présentation, les qualités de cette voiture qu’ils vont découvrir.

Car pour bien vendre il faut y croire, et pour avoir été payé pour le savoir (Bd Michelet à Marseille), tout acheteur de Panhard n’était pas le bien venu.

Mais bon, il fallait tuer peu à peu (jusqu’en juillet 1967), cet objet de nos désirs dont les qualités faisaient de l’ombre à une production plutôt ringarde la DS mise à part.

Je vous propose donc de feuilleter ce dernier hommage à notre voiture préférée, comme si vous étiez cet agent de vente…

Arrivez de 3/4 avant :

C’est une remarquable étude aérodynamique et Pinin-Farina a dit que c’était la plus belle voiture du Salon.

Voilà l’argument majeur pour la Vente d’une 24.

Dites aussi que les, quatre phares procurent un éclairage extrêmement puissant et qu’ils sont protégés une plaque de plexiglas.

Quatre flèches d’acier faisant corps avec la carrosserie, assurent une extrême rigidité de l’ensemble avec le toit.

Les éléments, tous amovibles et montés sur silents-blocs, permettent des réparations rapides et peu coûteuses.

Cette caisse est soudée au châssis tubulaire, très robuste, né de l’expérience de la compétition.

Remarquez que cette technique, jointe à celle de la traction avant, permet de dégager un plancher plat.

Notez aussi le bas de caisse démontable.

Passez à l’arrière.

Le réservoir ferme à clef.

C’est la même clef pour les portes avant, la porte de coffré et le verrouillage intérieur, pour le contact et la boite à gants.

Sur la 24, raffinement des détails et esprit pratique sont réunis.

Le coffre est très accessible.

Il est à ouverture compensée.

Il est éclairé, capitonné.

Il est vaste (350 dm3, brut) et permet de loger les bagages de tous les passagers.

La roue de secours est logée à part.

La commande d’ouverture est verrouillée automatiquement avec la fermeture du coffre.

Vous ouvrez la porte droite.

Remarquez que son ouverture commande automatiquement l’éclairage du sol, un feu rouge de sécurité, et le plafonnier intérieur du côté de la porte.

Elle comprend un accoudoir et un vide-poches.

Détaillez le quadruple système de réglage des sièges : d’avant en arrière, inclinaison des dossiers, hauteur avant et hauteur arrière.

Ensuite, l’accessibilité aux places arrière : ici, dans le modèle B, les sièges avant basculent suivant le système classique.

Sur la BT, vous relevez le dossier à angle droit et vous appuyez sur le levier correspondant : le siège coulisse automatiquement.

C’est une véritable deuxième porte.

Et pour vos enfants, aucune inquiétude à avoir, vous les savez en sécurité.

Banquette arrière amovible.

Coffre à bagages accessible.

Sur la 24, verrouillable de l’intérieur.

Le compartiment mécanique.

Une excellente accessibilité, car, en plus du capot, les ailes fixées par quelques boulons peuvent basculer sur des charnières en dégageant toute la partie mécanique et le train avant.

La mécanique de la 24 est dérivée de celle des voitures du Mans.

Moteur Flat-Twin de 848 cm’. Super carré.

Le moteur Tigre, avec ses 70 CV au litre, se classe parmi les meilleures productions de série.

Il est refroidi par air pulsé.

Voici la turbine, et, à gauche, la chambre de résonance qui absorbe une grande partie des bruits de fonctionnement.

Le filtre à air est plus bas, la prise d’air s’effectue en arrière de l’ensemble moteur, afin d’aspirer de !’air préchauffé.

Faites observer l’accessibilité de la batterie, le réservoir de lockheed, la jauge d’huile du moteur et surtout cette sécurité que représente une jauge sur la boite de vitesse même.

Vous, insisterez plus ou moins sur le chapitre mécanique, suivant l’intérêt que manifestera votre client : Embiellage monté sur rouleaux, Bielle Tour-Eiffel, Montage Bugatti, sans culasse, pour un meilleur rendement thermique, Rattrapage hydraulique du jeu des culbuteurs, Rappel des soupapes par barres de torsion. etc…

Cette mécanique a un extraordinaire rendement : vraiment 7 litres aux 100 km, sur route, et une vitesse de pointe de 150 km/h pour la berline BT, et 160 km h pour le coupé.

Enfin, vous dites :  » Un bon Moteur ne suffit pas. Il faut pouvoir l’utiliser en toute sécurité ».

La 24 est une traction avant, elle tient admirablement la route.

Elle a un excellent freinage.

Les freins E.T.A. sur la B et sur les modèles Tigre, les nouveaux freins à disque.

Des freins puissants et progressifs.

Les disques avant sont attaqués par deux mâchoires.

C’est une technique qu’on ne retrouve que sur de coûteuses voitures de sport.

Le client va se mettre au volant

Qu’il règle son siège à sa convenance.

Indiquez-lui la meilleure position : les bras semi-tendus par rapport au volant, qui de forme légèrement ovale, dégage la visibilité.

Ce volant est réglable d’avant en arrière.

Un sélecteur de vitesses au plancher : court. maniable, agréable.

La 24 B : un tableau de bord bien dessiné, sobre.

Un système de climatisation simple.

Avec les différences mécaniques déjà citées, ils correspondent au prix très compétitif de ce modèle.

Modèles T : une planche de bord sportive : des cadrans ronds, un compte tours, commandes bien groupées. essuie-glace à 2 vitesses, boite à gants fermant à clef et éclairée à l’intérieur, un thermomètre d’ambiance.

Un système de climatisation ne se retrouvant que sur des voitures d’un prix bien plus élevé.

Un répartiteur d’air chaud à multiples combinaisons.

Un système de canalisation situé à l’intérieur des portes, permet le dégivrage de la lunette arrière.

Les glaces arrière s’entrouvent concourant ainsi efficacement, soit à la ventilation, soit au chauffage.

De même les 2 places arrière de la berline comportent chacune un cendrier et un accoudoir.

Votre client a conduit pendant quelques kilomètres.

Dites lui bien entendu que vous le trouvez parfaitement à l’aise au volant de la 24.

Les 24 s’intègrent parfaitement dans la fabrication Citroën.

(Une dernière phrase qui a dû coûter à Citroën de l’écrire !)

Charly RAMPAL  (Documentation Archives Panhard)