En cette année 1998, un tournant vient d’être pris sur la trajectoire du VHC.

La grande époque de l’ASAVE est révolue. A force de vouloir jouer les élitistes, cette organisation, qui avait pignon sur rue, s’est désacralisée au fil des saisons.

Et avoir comme Champion de France des pilotes de Racer (Coural, Gawski), ça ne fait pas sérieux… Autant les cantonner dans des coupes et Trophées !

VIVE LES TROPHEES ET LES COUPES

Voulant répondre aux spéculateurs argentés plutôt qu’aux passionnés, son bas de laine s’est peu à peu sclérosé par l’abandon de formules qui faisait son aura.

D’abord et surtout les avant-guerre, puis peu à peu, pour échapper à ce joug, les Trophées se sont multipliés : Bardall, puis les Cathéram, les Saloon-Cars, le Trophée Ford, les Maxi 1000 et maintenant les monoplaces avant 65 !

Il ne reste plus au championnat de France que les Tourismes, les GT et les GTS. Et encore, vu leur nombre, il est à craindre pour leur survie.

Si nous regardons le plateau des Tourismes, c’est la fonte des neiges !  14 au Castelet et 6 au Vigeant ! Quand je pense au mal que j’avais pour me qualifier avec la 24 au milieu de 40 furieux !

Idem pour les GTS, le passage à 1150 des Maxi 1000 a drainé toutes le Matra Djet et Alpine dans son giron : il vaut mieux être premier en 2èmedivision que dernier en première, c’est bien connu !

LA COUPE DE FRANCE DES MONOPLACES : LA SOLUTION !

Débuté au Castelet, ce nouveau challenge des MEP et Monomills avait fière allure.

Même si lors de la première épreuve, il ne voyait que 14 voitures, le plateau du Vigeant retrouvait le quota promis par nos représentants (Gawski/Fournier) : 20 voitures en moyenne.

Le plus beau plateau, comme a tenu à nous le dire le Président FFSA, Marcorelles.

Le règlement tendant à  niveler les puissances, semble porter ses fruits : les pneus durs pour les X27 les rendant moins performantes.

Même si la puissance est toujours là, au moins sous la pluie, elles commencent à rentrer dans le rang. Et de la pluie il y en eut, au-delà de toute espérance.

Au Castelet, sur le sec et circuit rapide, la hiérarchie était respectée avec les premières places réservées aux MEP X27 :

VHC-1998-CASTELET-CLASSEMENT

VHC-1998-CASTELET-PODIUM

GP HISTORIQUE DU VAL DE VIENNE

Au Vigeant, sur une piste humide, la présence de 3 MEP X2 allait créer la surprise du plateau composé de 21 voitures, grâce à Serge Mace qui réussit la pole devant les indéboulonnables albigeois : Philippe Gayraud et son père Claude.

Dommage qu’en course, Serge n’y ait pas cru : meilleur temps tout de même !

Il faut dire que sa préparation mécanique et des trains roulants est impressionnante.

Du travail maison sur le moteur et la boite, ajouté à une parfaite connaissance du circuit et un pilotage agressif, en on fait la vedette du week-end.

De mon côté avec ma MEP X2, j’avais zappé le GP de Provence pour mieux préparer ma monture après une saison 97 pleine d’ennuis mécaniques, en voulant laisser jouer les apprentis sorcier à mon ami Michel Norman.

Pour plus de fiabilité, j’avais décidé de revenir à un  M10S classique confié à un autre ami : Bertrand Hervouet, dont la qualité de ses réalisations avait fait ses preuves sur mes voitures Panhard de série.

Au panier le double allumage, la pompe à essence électrique qui me causa tant d’abandons, un taus de compression ramené à 8,5..

Seules concession à la performance : un volant moteur allégé et des conduits légèrement agrandis : un point c’est tout !

Classiquement équipée d’un 850 normal pour assurer une fiabilité qui m’avait manquée jusqu’alors, je réussis le 10ème temps, juste derrière Claude le Foll, mais devant Farin, ce qui est une référence !

Je pouvais atteindre les 6.400 tours maxi. Mais j’avais conservé une boite longue, ce qui est un handicap sur ce circuit : impossible de passer la 4 !

En course, la hiérarchie établie par la puissance reprit ses droits et Philippe Gayraud réussit à devancer Serge Mace de plus de 3 secondes ce qui était peu sur la durée de la course.

Qu’en aurait-il été des Monomills sur piste sèche ?

Progressant encore en puissance, elles étaient handicapées par leurs pneus Dunlop qui ne pouvaient passer les chevaux au sol, en courbe et en sortie de virage.

Sous le regard attendri d’Etienne de Valance, Directeur sportif, le podium de Gawski et de Mace donnait du bonheur aux panhardistes.

A noter l’absence d’Honoré Durand, de Marpinard, des frères Albert, de Guerrier, de Dantan et de Philippe, de quoi voir venir !

VHC-1998-VIGEANT-ESSAIS-COURSE

CHARADE -  MAGNY-COURS

A Charade, qui vit une fois encore la victoire des Gayrand et des MEP X27, la petite équipe des mordus des monoplaces bleues s’est fait une belle frayeur en la personne de Denis Payen contraint d’aller escalader pneus et rails suite à une rupture du circuit de freinage.

Heureusement, plus de peur que de mal, mais rétrospectivement, l’alerte fut chaude !

Même punition pour Serge Mace qui ne dut son salut qu’à la bonne définition de sa MEP X2 pourvue d’un double circuit de freinage.

A Magny-cours, circuit fétiche de la F1 française de l’époque, le plateau avait pedu quelques participants : la course se déroulant qu’en fin de matinée le lundi pour cause d’endurance le dimanche.

Payen, Karim, Dubois, les frères Albert, Philippe, Le Foll, Farin avaient déclaré forfait. Dantan n’ayant toujours pas réussi à finir la MEP X2 que Jean Favarel lui prête très sportivement (et que Gérard rachètera plus tard).

Ce ne sont donc que 17 voitures qui se présenteront aux essais chronos du samedi.

Le résultat laissant présager des empoignades intéressantes.

A noter que Jérôme Vieux

JEROME-VIEUX

et A.M Gawski connurent quelques soucis qui contrarièrent cette séance.

Notre ami Honoré Durand étrennait comme prévu, un Monomill fraîchement restauré.

RESULTAT DES ESSAIS :

VHC-1998-MAGNY-ESSAIS

La course montra un visage peu réjouissant au niveau du Directeur qui empêcha Jérôme de prendre le départ, n’ayant pu effectuer le tour de mise en grille (on se prend vraiment pour la F1 : donner un képi et un sifflet à un homme et vous le transformez en Cerbère !)

Quant au départ, ce fut la panique générale : le feu rouge s’éteignait pour déboucher sur un long trou noir avant l’allumage du feu vert libérateur.

Devant cette incompréhension, deux impatients s’envolèrent : Alain Gawski et votre serviteur ! Alain écopa d’un « stop and Go » !

Quant à moi, après ralentissement de ma monture, n’étant pas en mesure de contrarier les évènements, cet élan m’était pardonné.

Mais je n’oublierai jamais le regard de mes adversaires au moment où ils me rattrapèrent !  C’est vrai que la prime d’arrivée avait de quoi les motiver !

Course chaotique qui voyait encore la victoire des Gayraud toujours dans l’ordre »fils et père », suivis d’un PM Fournier auteur d’une course disons sage !

3 MEP X27 en tête.

Alain Gawski, malgré sa pénalité, prit la 1ère place des moteurs Panhard suivi de Jacques Apied et du solide Marpinard. Une fois encore l’équipe Gawski se montra à la hauteur ;

EQUIPE-GAWSKI

D’autres MEP X27 s’intercalant aux moteurs Panhard.

Seul rescapé des MEP X2 (une fois n’est pas coutume), je terminais à un tour du trio de tête : Serge Mace abandonnant pour défaillance de boite de vitesses

SERGE-MACE

et Antoine Billaud pour piston percé…

LA VIDEO DE LA COURSE :

Charly  RAMPAL

 

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