250.000 spectateurs étaient présent pour assister au départ des 1.000 km comptant pour le championnat international des marques avec un plateau de ce qui se faisait de mieux à cette époque tant en catégorie Grand Tourisme qu’en Sport.

Pour faire court, les Ferrari, alors dominatrice de ce championnat a encore gagné sur tous les tableaux.

En Sport, avec la six cylindres 2400 cc emmenée de façon remarquable par le duo du moment : Phil Hill et Olivier Gendebien.

Leurs victoires en équipe constituaient, jusqu’alors, le plus rare et le plus beau des palmarès, en expérimentales » avec la berlinette 4 litres que Willy Mairesse et Mike Parkes menèrent à la seconde place du général, enfin, en Grand Tourisme avec Nocker-Seidel, qui prirent le relais de Giorgio Scarlatti (sortie de route) et de Maglioli (ennuis mécaniques).

Dans cette même catégorie, les français Jean Guichet, Pierre Noblet et Henri Oreiller – Roger de Lageneste prirent de très honorables deuxième et troisième places.

Depuis la victoire d’Alberto Ascari et Nini Farina en 1953, Ferrari n’avait plus figuré sur les tablettes des 1.000 km du Nurburgring!

Dès le lâché des 67 voitures, Jim Clark, sur la piste ruisselante de pluie, donna une très belle démonstration de la tenue de route de la nouvelle Lotus 1.500 cc.

Pendant douze tours, il contrôla la course, mais intoxiqué par les gaz d’échappement, il rata une vitesse et se retrouva en perdition d’où, il s’en tira fort bien de cette mésaventure.

Dès lors, Ferrari, soit avec la 4 litres soit avec la 2,4 lites domina la situation.

Les Porsche expérimentales ont été améliorées depuis la dernière Targa Florio.
On s’apercevra plus tard qu’elles deviendront de sérieuse rivales pour les voitures de Maranello.

Mais si je me suis arrêté sur ces 1.000 km, c’est que cette confrontation représentait un attrait particulier pour notre industrie française.

En effet, René Bonnet pour le compte de Renault et Charles Deutsch pour celui de Panhard s’affrontaient pour la première fois depuis leur séparation en début d’année (nous sommes en 1962).

Fraîchement sortie de l’atelier le proto CD-Panhard prenait la route pour le circuit allemand.

André Guilhaudin et Bernard Boyer prirent pendant dix tours l’avantage sur l’équipe Gérard Laureau – Jean Vinatier.


La CD-Panhard avec Guilhaudin avait bouclé son meilleur tour en 11mn 41, mais une fuite d’huile devait provoquer l’abandon.

C’est alors que la Bonnet-Renault lui succéda et s’assura la victoire de catégorie à 109 km 400 de moyenne horaire avec, pour Jean Vinatier un record du tour fixé à 11mn 35 sec.

Cette rivalité des deux anciens de DB ne peut être que bénéfique. Elle aura un prolongement dans la course des 24 Heures qui suivra.

Ce fut donc un premier galop d’essai avant la grande confrontation du mois de juin, dont l’enjeu sera la victoire à l’indice de performance que visait également Carlo Abarth avec ses très rapides Abarth-Simca.

A souligner la très belle performance de l’équipage Alain Bertaut – Guy Verrier, sur la deuxième CD-Panhard, mais handicapée par sa lourde carrosserie en tôle, alors que celle de Guilhaudin-Boyer était en « matière plastique ». Ils se classèrent 24ème au général.

Toutefois, on demeurera optimiste dans le clan Panhard : avant son abandon, la CD de Guilhaudin tournait plus vite, notamment sur le mouillé, que la René Bonnet et l’avance prise sur cette dernière par Gulhaudin-Boyer était montée à 25 secondes.

Charly RAMPAL