La période des Racers 500, née en 1949, restera inégalée jusqu’en 1959 avec l’avènement de la Formule Junior venue d’Angleterre, comme les 500 d’ailleurs.

Ceux qui ont eu la chance et la volonté d’y participer pour assouvir leur passion du sport automobile dans un environnement mécanique en reconstruction, garderont un souvenir inoubliable et fantastique de ces années passées auprès d’hommes passionnés, pour lesquels le côté humain était présent à tous les niveaux.

Le nombre de Racers 500 construits est phénoménal. Majoritairement, les pilotes étaient eux-mêmes : constructeur, mécanicien et logisticien.

Avec presque rien et des éléments mécaniques de série, ils réalisaient des monoplaces performantes avec lesquelles ils s’engageaient au mépris des plus élémentaires règles de sécurité : la drogue du pilotage était en eux.

En France ce mouvement révéla quelques pilotes constructeurs, dont le plus célèbre est DB qui fut la seule marque à rivaliser avec leurs homologues anglais, maitres en la matière.

Si les réalisations furent nombreuses, attachons nous à celle qui utilisa la mécanique et quelques éléments Panhard, pour en réduire les présentations.

RACER DB :

Je vous en ai fait la présentation dans ma rubrique « LES RACERS 500 », je passerai donc vite sur la genèse de l’histoire.

Retenons simplement que si le premier Racer 500 DB, à peine terminé, a été présenté avec quelques congénères, le 16 octobre 1949 devant le 25 avenue Franklin Roosevelt à Paris à Monsieur Maurice Mestivier alors Président de l’A.G.A.C.I., c’est le 19 mars 1950 à l’occasion du GP de Marseille disputé dans les allées du Parc Borely, qu’Elie Bayol a présenté la version définitive de la voiture, avant le départ et sur deux tours et, sous la pluie !

Son poids était de 250 kg, la situait au milieu d’une échelle allant de la plus légère 175 kg pour l’ARENGO et 320 pour la DEBUIRE.

Pour ramener la cylindrée à 500 cc, le tout premier moteur Panhard, avec les barres de torsions, rappelant les soupapes, étaient à l’extérieur, l’alésage devait être réduit. Puis, ensuite, par vilebrequin spécial en conservant l’alésage d’origine, rendant le moteur « super-carré ».

Il y aura 15 Racers DB de construits. Très peu ont survécus et ce qu’on rencontre dans les plateaux actuels et ancien plateau MEP-Monomill (dont je vous ai longuement parlé) sont des répliques.

AGS

Créée en 1951.
Train avant, moyeux, jantes, moteur, et boite Panhard. La suspension arrière semble être celle de la 2cv Citroën.
Le nom AGS, n’a rien à voir avec les AGS du même nom créée et exploitée par Henri Julien à partir de 1968.

Ici, le nom AGS du racer signifie « Alonso, Guérin, Salvetti », Alonso étant le carrossier, Guérin (mon père), le maître d’oeuvre et metteur au point, et Salvetti l’électricien…

Aujourd’hui, ce Racer a été restauré et vit ses exploits en Italie :

AUDIBERT ou BARON ACERO

La première réalisation de Paul Audibert utilisait la mécanique Panhard placée en position centrale arrière. Les suspensions Av et AR étaient identiques, triangulées et amortisseurs télescopiques. La carrosserie était en aluminium.

La voici à Salon de Provence sur la grille de départ : au volant Paul Audibert et accroupi, son gendre qui joue les mécaniciens : une affaire de famille en somme.

La même voiture vu de dessus :

La voici quelques instants avant la course de côte du Val de Cuech en Provence, le 14 juin 1953.

Deuxième réalisation, toujours à base de Dyna Panhard et même disposition mécanique. Au volant : Paul Audibert.

La voici au trophée de Provence en mai 1959

JULIEN

Si la première monoplace est une monocoque en alu avec moteur BMW en position centrale et boite 4 vitesses Zundapp, l’ensemble mécanique laissera sa place pour un Panhard.

En 1958 / 1959 la monoplace sera transformée en Formule Junior avec un 850 Panhard et traction avant.

La troisième réalisation, Julien partira d’un châssis DB, mais remplacera la ressort supérieur transversal par un triangle supérieur et amortisseur hydraulique dans lequel est logé un ressort cylindrique d’une longueur calculée pour définir la hauteur de caisse.

Cette voiture existe encore et c’est notre ami Hubert Godefroy qui a la chance de la posséder :

Une vidéo de deux Racers DB authentiques : le Racer d’Elie Bayol et celui d’Henri Julien lui-même, lors du GP D’Avignon en 1991 :

LEFUR

Construite en 1951 et pilotée par l’ancien motard Ernest Gache, elle utilise un train arrière, suspension, tambours, freins et roues de Dyna Panhard. Mais son moteur sera un JAP et la suspension avant de 4cv Renault.

MOURAUX

Ressemblant fortement aux Racers DB, la Mouraux possède un châssis rectangulaire ajouré du même type, suspension AV et AR de Dyna X, ainsi que l’ensemble mécanique Panhard.

MISIRATI

Conçue dans la région du Sud Ouest de la France, elle reçu un moteur Dyna Panhard pour sa deuxième version.


LEFREVRE

A Bagnol sur Cèze, Louis Lefèvre construisit au milieu des années 50 un Racer avec un châssis tubulaire trapézoïdal, , une suspension à 4 roues indépendantes et un moteur Panhard. Cette voiture apparue trop tard. Elle ne fut terminée qu’au milieu des années 90. C’est ce qui l’a peut-être saucé, car j’ai pu la retrouver lors de l’épreuve des Racers 500 à Croix en Ternois.

Charly RAMPAL (Documents : Henri JULIEN et Charly RAMPAL) Vidéo : Serge Macép

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