C’est au printemps 1955 que les responsables techniques du service course de Panhard présenteront la dernière née pour participer aux 24h du Mans quelques mois plus tard.

Dans la cours de l’usine et devant quelques journalistes, on discute ferme autour de la dernière née.

On reconnaît, de gauche à droite, Pierre Durand en manteau noir, puis Louis Delagarde, le célèbre ingénieur créateur entre autres du bi-cylindre Panhard en grand discussion avec Paul et Jean Panhard. Plus à droite, en blouse grise, Levert un des meilleurs metteurs au point.

La voiture a été étudiée par Pierre Durand sur un châssis tubulaire et 4 roues indépendantes. La position de conduite est centrale. L’originalité vient de la boite qui est à 3 fois 2 vitesses !

Place à côté du tank de l’année précédente dessinée par Riffard, on constate qu’elle est beaucoup plus basse.

Très profilée, l’arrière se prolonge assez loin favorisant la traînée :

De face et de profil, elle semble avoir été dessinée par Eole (le Dieu du vent) :

Avec un moteur 850cc, les deux VM 5 ne semblent pas avantagées dans la catégorie 750 à 1100 où elles courent au Mans : elles entrent en concurrence avec des Porsche 356/4 dont le moteur 1097cc les place en meilleure position à la limite supérieure de la catégorie.

En course, les Porsche confirmeront ce pronostic.

Deux VM 5 seront réalisées et participeront à l’épreuve mancelle.

Elles seront les dernières du genre auxquelles Paul Panhard s’intéressera directement. Elles vivront ce que vivent les roses, l’espace d’un printemps.

En effet au cours de l’hiver 1955 – 56, le constructeur de la Porte d’Ivry signera un accord de coopération avec la firme Monopole-Poissy, chargée désormais d’élaborer et d’engager elle-même toutes les Panhard de compétition.

1955 au Mans, c’est l’année noire de la terrible catastrophe. Pour Panhard également.

Quatre barquettes défendent les couleurs de Panhard au départ de ces 24h du Mans courus les 11 et 12 juin : les deux nouvelles 850 VM5 réalisées chez Panhard , secondées par deux Monopoles construites à Poissy et animées par un moteur 745cc et dont la carrosserie se distingue nettement de celle des nouvelles VM 5.

Aucune de ces quatre voitures ne terminera l’épreuve mancelle.

La VM 5 n° 50 des frères Chancel (Pierre et Robert) abandonnera à la 10ème heure à la suite d’une panne d’alimentation.

Panhard VM5 N°50 Chancel Le Mans 1955 - piste

panhard VM5 N°50 Chancel Le Mans 1955 Piste

Panhard VM5 N°50 Chancel Le Mans 1955

Panhard VM5 N°50 Chancel Renault VP Le Mans 1955

La VM 5 n°51 de Cotton – Beaulieu doit renoncer à la 12ème heure à cause de la commande de boite défaillante.

Panhard -VM5 n51 Le Mans 1954-Stand-2

Panhard -VM5 n51 Le Mans 1954-Stand-Abandon

La Monopole n° 52 de Hémard – Flahaut est victime d’une sortie de route à la 22ème heure.

Enfin, la n°53 de Navarro – de Montremy a dû s’arrêter dès la 5ème heure après la rupture d’une canalisation d’huile.

Seul DB, qui avait engagé 4 barquettes à moteur Panhard (revenant au bicylindre après s’être essayé sans grand résultat en 53 et 54 avec la mécanique Renault), sauvera l’honneur de Panhard grâce à deux survivantes.

En effet, dès la 8ème heure, le n°57 de Bonnet – Storez abandonne à la suite d’ennuis de distribution.

La n°58 d’Armagnac – Laureau casse un moyeu à la 22 ème heure.

La n°59 de Herry –Trouis termine avant dernière à la 20ème place.

Enfin, la n°63 de Cornet – Mougin arrive en 16ème position et doit se contenter d’une première place de « consolation » en catégorie 501 à 750 cc.

Charly RAMPAL