Ce n’était pas la foule du centenaire Panhard qui avait envahi le plateau de Linas-Monthléry, pour peut-être les dernières Coupes de l’Age d’Or, dont on menace chaque année la reconduction pour cause de circuit non-homologué.
Les années devant nous allaient voir émerger de plus en plus ces « principes de précaution » qui rendent frileux les organisateurs de sports somme toute dangereux.

Sacrifiant au « modernisme » et au dictat des écologistes, il fallait s’empresser cette année là encore, de mémoriser ces fabuleuses images et ces parfums d’antan, en un mot ce goût de liberté au-delà des règlements abusifs et contraignant.

Même si l’or n’a pas, en cette année 92, le même éclat qu’autrefois, la présence des panhardistes faisait encore plaisir à voir.
Soleil, pastis, merguez plantaient un décor plutôt méditerranéen dont personne ne se plaignait.

Mais pour nous, c’est le côté piste qui avait la priorité où des hommes s’emploient à s’amuser en essayant de vivre leur rêve les yeux ouverts !

Piloter de manière diverse, à travers des années de l’histoire de l’automobile, des voitures de mieux en mieux préparée et de plus en plus performantes.

LES ESSAIS

Dès le vendredi, les essais allaient bon train. Mais pour nous, les choses sérieuses commencèrent avec les monoplaces à moteur Panhard, Citroën, Volkswagen et Ford.

Un régal ! Derrière l’inaccessible Mallock Ford de Jacques Naveau, Claude Le Foll réalisait le meilleurs temps des DB-Racers, devant deux MEP X2 (excusez du peu !)

et un éblouissant Bernard Leprince sur un très joli Racer vert conduit avec talent et adresse.

Christian Farin, habitué des podiums, en proie à des ennuis mécaniques ne partira qu’en 19ème position.

Les temps des panhardistes :

1 – Le Foll DB = 1’49’’ 26
2 – Leprince DB = 1’50’’08
3 – Gawski DB = 1’51’’37
4 – Albert MEP X2 = 1’52’’80
5 – Apied DB = 1’54’’03
6 – Berton DB = 1’57’’32
7 – Fournier MEP X2 = 2’01’’97
8 – Mace AGS = 2’05’’69

En GTS, le plateau affichait complet, avec même 3 suppléants.
Nos représentants restent toujours les Philippe et JL Morère, un pilote de chasse, sur un DB HBR Super Rallye d’Hervé Charbonneau, qui avait participait au Tour de France Auto, version « régularité ».

Peu de changement depuis Magny-Cours : Denise ayant rangé le compresseur au rayon des souvenirs, seul Georges testait avec brio un nouveau guidage du train avant par barre stabilisatrice « maison » qui améliore selon lui, le comportement déjà brillant de son DB Le Mans.

Aussi réussit-il un temps canon de 2’05’’97, laissant Denise à près de 5’’ (2’10’’33) et Morère à 7’’ (2’12’’02)

LES COURSES

Dès samedi 15h, les couleurs Panhard étaient hissées par ce spectaculaire plateau des monoplaces d’initiation.

Pressés d’en découdre, certains impétueux volèrent le départ, obligeant les organisateurs à recommencer une nouvelle procédure de départ.

Conséquence : 10 tours au lieu des 12 prévus, on appelle cela de l’auto-flagellation !

Mis en place, le pole-man était en panne d’électricité ainsi qu’Apied, tous deux forcés d’abandonner avant même que le course ne commence !
Sale temps pour Apied déjà victime d’un vol à son hôtel !

Mais du coup l’équité revint, et la bataille pour la première place allait être grandiose !

Un prodigieux départ de Farin (rappelez-vous, 16ème), le propulsait dans le peloton de tête.

Placé au sommet de la tour de contrôle, je pouvais admirer le tiers du circuit : un véritable privilège pour suivre au maximum la somptueuse bagarre qui nous était offerte !

Parti en tête, Le Foll usa de beaucoup d’adresse pour contenir les deux MEP X2, beaucoup plus puissantes.
Mais heureusement son coup de volant compensait la différence de puissance, comme la plupart des pilotes engagés en DB-Racers.

Bientôt Gawski, Leprince et Farin harcelèrent les deux flat-four Citroën.
Gawski céda le premier trahi pas sa mécanique une fois de plus.
Mais Farin fut le plus fort. Ayant bouffé du… tigre, il les régla un par un et son Racer rouge terminera premier devant les deux MEP X2 !

Après une soirée merguez/saucisses au bar du Dynamic, dimanche s’éveillait sur nos GTS, heureusement toutes qualifiées, aux trois dernières places certes, mais qualifiées tout de même.

Une course passée les yeux dans les rétro pour se prévenir de la meute des Austin Healey 3000, des Ferrari, Jaguar, Alfa et Triumph ! Denise avait failli se faire rectifier par une Healey !

Néanmoins au fil des tours les combattants cessèrent faute de fiabilité suffisante ou de sorties de route, ce qui permit à nos trois lascars de grimper aux 19ème (Georges), 20ème (Denise) et 21ème places (Morère) sur 26 classés.

Georges fit un sans faute (une sangsue cette DB).

Denise, toujours aussi sympa avait décidée d’attendre le super-Rallye.

Pour se faire, elle se paya trois têtes à queue, mais il, faut dire qu’elle marchait fort puisqu’elle améliora son temps de 3’’ par rapport à ses essais.
Tous firent une course splendide.

Charly RAMPAL

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