50 prestations, 75 années et plus de 100 km/h de moyenne séparent la première de la dernière édition de la célèbre course de côte.
Que de fois cette pente est parcourue entre 47,501 km/h de moyenne réalisés par Chauchard premier vainqueur en 1902 et les 149,192 km/h atteints par Mieusset , le tout dernier à accrocher son nom au palmarès de l’épreuve en 1976 !

A sa disparition en 1976, la course de côte du Mont Ventoux est, à juste titre, la plus ancienne, la plus rude, la plus longue et la plus convoitée des courses de côte du monde.

De la période des pionniers (1902 – 1913), à celle des temps modernes (1947 – 1976) en passant par la période des Gentlemen drivers (1921 – 1936), le record est pulvérisé 62 fois : 26 fois par les voitures, 21 par les motos et 15 par les side-cars.

La plupart des grands constructeurs européens ont tout fait pendant 75 ans pour arracher une victoire au Mont Ventoux. En 1957, bingo ! L’épreuve est choisie comme manche française au Championnat d’Europe de la Montagne. Abarth, BMW, Ferrari, Porsche viennent se mesurer avec un matériel sophistiqué que Panhard ne peut suivre. A cinq reprises, Formules 1 et Formules 2 arbitrent ces duels au … sommet.

Motards et side-caristes font également les beaux jours du Ventoux. A moins que ce ne soit l’inverse ?
Des 30,960 km/h réalisés à moto par Derny en 1902 aux 116,226 de Chomat en 1976 ; des 41,669 km/h accomplis par Smith en 1913 aux 104, 289 km/h de Combe/Combe en1976, du côté des side-cars ; les moyennes explosent de manière aussi spectaculaire qu’impressionnantes.

Ce n’est pas par hasard que le Mont Ventoux occupe une place importante dans l’histoire du sport mécanique. Les techniques et le professionnalisme des pilotes contribuent largement à ces 75 ans de succès.
Cette épreuve permet non seulement de juger la fiabilité et la puissance des moteurs, l’effort et l’ingéniosité des constructeurs, mais également le courage, la valeur et la virtuosité des pilotes.

Cette réussite est également due aux 21,600 km de chaussée technique qui relaient Bédoin au sommet.
Une route fascinante qui depuis toujours, exalte les organisateurs, galvanise les participants, passionne les spectateurs le long de la route et enthousiasme les journalistes.

C’est ainsi qu’une fois encore Peter’s Organisation et Optic 2000 se sont à nouveau unis pour mettre sur pied une épreuve historique de grand qualité.
Les 24, 25 et 26 juin 2011, Le Mon-Ventoux a eu de nouveaux rendez-vous avec sa riche histoire automobile.
Et comme en 2009, puisque cette épreuve comme Le Mana Classic a lieu tous les deux ans, les moteurs ont wrombi jusqu’au sommet du Géant de Provence.

La rétrospective de cette course de côte mythique, organisée par Peter Auto et l’ASAC Vauclusien, ont proposé 6 montées en épreuve spéciale – compétition et régularité – depuis le virage de Saint-Estève jusqu’au sommet du Mont Chauve, 16 km plus loin.
Mais également « La ronde du Ventoux » qui est une boucle d’environ 50 km qui a été parcourue 6 fois, le samedi et le dimanche. Organisée selon le règlement rallye, elle inclue la montée du Mont Ventoux en épreuve spéciale.

Là encore, 2 catégories d’engagement :
– Compétition
– Régularité

En Compétition : comme il est d’usage, le plus rapide l’emporte. Les voitures doivent avoir un passeport-technique FIA et être conforme à l’annexe K du Code Sportif International.
Le pilote doit avoir une licence compétition et l’équipement homologué (casque, combinaison, gants,…).

En Régularité : les concurrents sont pénalisés de la différence entre le temps choisi pour effectuer la montée et celui effectivement réalisé.
Le pilote doit avoir une licence « Régularité » ou l’équivalent délivré à l’étranger. Il doit être équipé d’un casque aux normes « NF » ou l’équivalent.
Toutes les voitures sont bien entendu équipée d’un extincteur.

Le classement : Les voitures les plus anciennes sont les hôtes privilégiés de la Ronde du Ventoux Optic 2000.
Un classement général et par catégorie a été établi tout au long de l’épreuve et les voitures des périodes B à F (avant 1966) sont séparées de celles des périodes G et H qui n’ont pu en aucun cas remporter le classement général.

C’est donc sous une météo clémente et ensoleillée que les 80 concurrents inscrits n’ont pas été déçus.
La rétrospective est décidemment à la hauteur de la réputation de la course de côte du Mont Ventoux et les deux jours de rallye, agrémentés de déjeuners et dîners en commun, ont tenu leur promesse.

La convivialité n’a cependant pas exclu l’esprit de compétition et les participants se sont pris au jeu. Au terme de cinq boucles, c’est finalement Romain Rocher sur sa Porsche 906 qui s’impose au classement général pour la 3ème année consécutive devant deux autres Porsche.

Côté VHC Dominique Guenat et son AC Cobra ont mené la vie dure à leurs poursuivants au volant d’une Ford GT 40 et Jaguar MKII : excusez du peu !

En régularité, Christian Baud a donné du rythme avec son Austin Healey devant Philippe Cléon sur sa Porsche et Neil Mc Mahon sur Aston-Martin DB4.

C’est donc au milieu tout ce beau monde que notre représentant en Panhard, Jacky Laguerre, est venu se frotter au volant de son CD bien préparé.

Allez Jachy, racontes : comment ça c’est passé !

« 24 juin, départ de Toulouse 7h30, direction le mont Ventoux. Ma Panhard CD, récemment remotorisée après mes déboires du Mans Classic est prête à affronter le bitume.
Mon ami Philippe me suit avec mon Peugeot Partner pour assurer l’assistance. Comme d’habitude je serai sûrement le seul à arriver par la route comme au bon vieux temps.
Après 390 km, arrivée à Bédouin pour faire les formalités administratives et les vérifications techniques.

En suivant, reconnaissance des cinquante kilomètres de la boucle avec le Partner.
Fin d’après midi, installation dans une charmante chambre d’hôte tenue par un pilote de chasse retraité également amateur d’automobiles.

25 juin, première montée.

J’ai mal lu le road book et je me perds dans la nature avec un concurrent italien. Cinq minutes de retard au départ et donc pénalité. Ca commence bien !
J’avale les 16 km de spéciale en 12’23’’.

Malgré la visualisation sur internet de plusieurs vidéos avec caméra embarquée, il est difficile de mémoriser un parcourt aussi long. Je dois pouvoir améliorer.
Deuxième montée, la voiture marche comme une montre, mais je garde quelques tours sous le pied. Soudain après une relance en seconde, le levier de vitesse devient fou. Impossible de passer la troisième, je dois m’arrêter. J’ai perdu l’axe qui maintient le câble de commande sur la boîte de vitesse.
Grâce à un commissaire de piste, je me dépanne avec une vis de chaise pliante. Je peux terminer la spéciale et rejoindre mon assistance pour une réparation plus orthodoxe.
Dernière montée de la journée, tout est en ordre.

Mon temps est de 12’03’’. Ce n’est pas mal car les voitures les moins puissantes en dehors de ma CD disposent de 130 à 150 cv.

26 juin, premier départ 8h15,

Soleil dans les yeux, même temps 12’03’’

Dernière montée vers 13h, je lâche les tours sans dépasser 6000 quand même. La voiture est particulièrement bien équilibrée. Avec les articulations élastiques des triangles de suspension en polyuréthane et des amortisseurs tarés piste le comportement est parfaitement neutre et sûr : résultat 11’40’’ pour 16,160 km.

Malgré 5’20’’ de pénalités et un coefficient peu favorable de 0,72 (0,6 pour une Lotus Elite)
Je termine 24ième à l’indice de performance sur 44 classés.

Après avoir reçu un prix spécial attribué à ma voiture pour son originalité et son intérêt historique, nous reprenons la route pour un retour rapide vers le sud ouest.

En conclusion nous avons passé un excellent week-end : réunion dans une ambiance conviviale, cadre merveilleux, très beau plateau et de plus temps splendide. »

Merci Jacky pour ce compte-rendu.

Jacky se trouve dans le plateau VHC dans lequel il allait faire preuve d’un bel engouement qui va le placer à l’issue des 6 montées à la 24 ème place sur 44 au classement à l’indice de performance. Un exploit quand on voit le niveau des opposants : ici à côté de la BMW 328

Et très bien placé au général :