MONTHLERY : JOURNEE DU PATRIMOINE

Enfin, le jour « J » de l’Autodrome Héritage Festival 2011 est arrivé. Pour ma part, c’était la première fois que je m’inscrivais à cette manifestation sportive, poussé par le plaisir de remettre mes gommes sur cette piste mythique et celui de retrouver les copains du plateau MEP-Monomills ou du moins, je l’espérais.

En effet, relancés un par un par honoré Durand, ma motivation de replonger le temps d’une journée dans cette ambiance incomparable qu’avait su créer Alain Gawski.

Hélas, si l’ambiance fut excellente, les survivants du plateau des furieux seront très peu nombreux : Jérôme Vieux, Serge Macé, Honoré Durand et moi-même étions les seuls représentants ! Heureusement d’autres amateurs étaient venus compléter le plateau. C’est ainsi qu’une vingtaine de MEP-Monomill, tout de bleu vêtues, étaient prêtes à en découdre avec cinq formules France dont une splendide GRAC (marque de Valence que j’adore !).

Parmi les pilotes, une vedette des années soixante émergeait du lot et avait droit à toutes les sollicitudes : André Guilhaudin, champion de France 1962 et vainqueur des 24h du Mans à l’indice sur Panhard CD. Il était avec son racer conçu par lui-même :

Il retrouvait ainsi ses amis de toujours comme sur cette photo, avec de gauche à droite : Serge Mace, Honoré Durand, André Guilhaudin et Le Foll.

Pour reprendre la chronologie des choses, la température commença à monter lors de notre arrivée à 8h sur le plateau de St Eutrope où est situé le circuit. Parqués sur un emplacement à l’extérieur et assez loin de la piste à cause des remorques, ils nous étaient interdits de rejoindre celle-ci autrement que dans nos voitures sans la possibilité d’emmener outillage et autres accessoires d’assistance, sans compter le courroux des femmes d’autant plus isolées !

Une fronde s’organisa sous la bannière d’André Guilhaudin qui obtint l’adhésion de tous les pilotes de ce plateau. Le choix était simple pour l’UTAC : ou nous obtenions l’autorisation de rentrer avec nos attelages, ou nous repartions tous. La solidité du bloc et la persuasion de notre représentant firent céder l’organisateur qui nous accorda un emplacement avec les motards, très sympathiques et accueillants au demeurant avec des machines fantastiques.

Ce parking, ombragé à la lisière de la forêt se révèlera comme étant un endroit idéal pour les camping-cars et le repos de nos compagnes.
Quant aux monoplaces, un parking leurs était réservé derrière les stands.

Ce retour sur ce circuit de Monthléry, me fit toucher du doigt les réels progrès en matière d’aménagement et de confort par la création de vraies toilettes, d’une piste remise en état, du goudronnage des allées intérieures, de la sono, et d’un restaurant qui allait accueillir les engagés et consorts autour d’un excellent repas : bravo le traiteur !

Jusqu’à 10h30, les voitures de collections arrivaient à un rythme bon enfant : on était loin des bousculades et des embouteillages des Coupes de l’Age d’Or du temps de l’ASAVE. Je me serai cru revenu tout au début de celles-ci à la fin des années 70, quand quelques amateurs venaient de rassembler pour faire tourner leurs anciennes devant une poignée de spectateurs !

Le public, certes était peu nombreux, mais de vrais amateurs : l’affluence en baisse par rapport à l’an dernier, me dit-on.
Pourtant, le spectacle fut réel à travers les différents plateaux et un speakeur qui connaissait son sujet, souligné plus encore par quelques interviews pertinents.

LE PROGRAMME :

A l’entrée du circuit, sur la pré-grille, les 6 Formule 1 Renault championnes du monde qui ont fait le succès du motoriste de Viry-Chatillon. Je pu reconnaître ainsi la Williams de mon idole Damon Hill, dont mon casque porte la symbolique de la dynastie des Hill (Graham et Damon).

Ce sont les motos qui ouvraient le bal : de magnifiques pièces de collection dans un état irréprochable avec des side-cars, toujours très spectaculaires.
Hélas, elles seront contenues par des pace-cars qui interdiront tout excès : sécurité oblige.

Un magnifique plateau de R8 Gordini me rappellera mes moments de jeunesse à voir passer les Jarier, Laffite, Cudini , Leclerc, Piot,, Lacarreau …qui allait donner à la France cette pépinière de pilotes nationaux exceptionnels…

Il faut dire que cet évènement automobile était accessible à tous : il suffisait d’avoir une combinaison et un casque pour s’y engager. Le service de sécurité était réduit à sa plus simple expression ainsi que les commissaires de piste, mais suffisant pour ce genre de prestation qui est avant tout une vitrine sur roue.

Le clou du spectacle sera une reconstitution étonnante d’une course entre un avion biplan Stamp et une auto de course. Dans le ciel l’avion suivait le trajectoire de l’anneau pour tenter de dépasser cette auto de course.
La journée sera aussi l’occasion de découvrir l’autodrome vu d’en haut : une montgolfière emmena les spectateurs mais surtout les photographes pour une envolée au-dessus des 600 voitures présentes.

Notre plateau des MEP-Monomills se déroulera dans le calme d’une démonstration sans enjeu : rien que pour le plaisir de retrouver nos autos.

L’émotion fut grande quand Jérome Vieux fit démarrer et rouler le Racer d’Alain Gawski sur ce lieu où son âme réside. Les filles d’Alain et d’Anne-Marie étaient présentes pour témoigner et se souvenir de ce couple unique qui a tant fait pour ces voitures.

De nouveau, ce long ruban de bi-cylindre Panhard montrera au public ce que le bleu de France savait faire dans ces années cinquante.

Pour moi, cette émotion sera encore plus grande puisque je faisais mes premiers tous de roues au volant du Monomill de Gilbert Pougenq qu’Honoré Durand m’avait confié depuis Rétromobile.

Chargée de souvenirs, affirmés par ses multiples stickers ornant sa carrosserie, le vieux Monomill de 1954 ébroua sa vielle carcasse bardée de nombreuses cicatrices tout au long des 4 tours que je réussis à lui faire faire avant que le moteur ne me lâche après l’épingle du Fay…

Il sera néanmoins le point de mire de nombreux photographe avides d’authenticité et de vérités sportives tout en rendant un hommage à travers lui à Gilbert Pougenq qui devait regarder tout cela de son nuage et voir qu’Honoré et moi ne l’avions pas oublié et qu’il avait une place de choix dans la grande fresque du Monomill.

André Guilhaudin démontra qu’il n’avait rien perdu de sa vélocité :

Et démontra même qu’à 80 ans, il peut s’extraire facilement de l’inconfortable Racer !

Mais sa motivation est grande pour retrouver sa compagne Germaine !

L’Après-midi, une seconde séance de 20 mn remis le couvert pour tous ces plateaux.
Hélas, pour notre plateau, l’organisateur avait décidé d’avancer notre horaire d’une heure sans prévenir ceux qui, comme nous, étions installés dans le petit bois.
Et ensuite pour rattraper le coup, ils ont essayé de nous faire courir avec les cobras et d’autres grosses GT. Mais la patience a des limites et la fin de la manifestation approchant, les acteurs du drame ont rangé leur gaules !.
Dommage que cela se termine en queue de poisson et en grosse déception : on comprend mieux pourquoi nos amis du Sud ne se soient pas dérangés pour une simple journée de roulage et une fin tronquée qu’ils se sont épargnés !

Un grand MERCI à notre ami Honoré Durand qui a su ameuter les troupes pour un rendez-vous amical :

Texte de Charly RAMPAL Photos : Serge MACE