Qu’aurait été le centenaire Panhard sans rendre hommage au jardin sportif des 24 Heures du Mans ?

Je ne vous ferez pas l’offense de vous rappeler les 10 victoires de Panhard et près de 18 participations à la plus grande course du monde !

Même les américains avec Ford sont venus sur ce terrain en 1966 pour assoir leur notoriété et faire exploser les chiffres de vente : ici pas de tricheries publicitaires. Depuis, toutes les grandes marques automobiles sont venues courir au Mans.

Pour Panhard, 3 écuries ont porté les couleurs de notre marque : D.B., Monopole et CD.

C’est donc en juin 1991 que toutes les Panhard furent rassemblées sur le circuit de la Sarthe en lever de rideau des 24 Heures du Mans.

En cette occasion unique, historique qui ne se représentera jamais plus, le Fédération Panhard avait donné carte blanche à Etienne de Valance pour organiser une rétrospective sur les lieux mêmes où son talent de Directeur sportif des glorieuse années, serait un atout précieux pour cette manifestation mondiale.

LE DECORS

Les années passant, les techniques évoluant, il fallait remplacer d’urgence les stands et la zone d’accueil, devenus obsolètes et dangereux.

Ces stands inaugurés en 1956 après le terrible accident de l’année précédente, ont laissé la place à un édifice présentant tout d’abord un module sportif de 5 étages, puis un ensemble comprenant 45 stands de ravitaillement, surmontés de 2 niveaux de loges pour annonceurs et salle de presse, le tout chapeauté par 2.900 places assises en forme de vaisseau !

Véritable centre nerveux de la course, le module sportif abrite le PC course, la salle de chronométrage, les salons d’honneur panoramiques, ainsi qu’une importante régie Radio et Audiovisuelle.

Les nouveaux stands sont 5 fois plus grands que les anciens et tous sont câblés et l’informatique y tieint la plus grande place.

Sous terre, le travail continue, une galerie technique de 250 m sert de lieu de passage aux câbles, aux fils, à l’évacuation des huiles usagées.

LA PRESENTATION

C’est dans ce décor des temps modernes qu’une trentaine de Panhard sélectionnées pour leur diversité représentative s’alignèrent en épis devant les tribunes pleines à craquer, en prélude aux 24 Heures du Mans 1991 et sous l’œil inquisiteur des caméras de télévision et le crépitement de milliers d’appareil photo qui n’étaient pas encore des Smartphones !

Pendant 45 mn un frisson de bonheur secoua les travées en « olla » répétées, à la manière des terrains de foot de la dernière coupe du monde.

A notre passage, par vagues successives, des bras s’agitaient, des bravos s’élevaient, des sourires émus ou complices témoignaient d’un élan de cœur que notre marque avait su conquérir.

LE MANS 91 : HISTORIQUE PANHARD

Si tout avait commencé le vendredi pour les invités, Etienne De Valance était sur le pied de guerre dès le début de la semaine pour mettre au point, avec JP Allain, la stratégie du déroulement, car aux 24 Heures du Mans tout doit être minuté, l’improvisation n’a pas sa place et pour s’insérer dans un évènement de portée mondiale, il ne faut pas se louper.

Ce fut tout simplement grandiose.

Je passerai sur les incontournables réceptions et collations du vendredi ar les autorités locales pour en revenir à nos voitures.

Toute la gamme Panhard était déclinée et même un peu plus puisque les D.B. toutes catégories, jusqu’aux Racers, Arista, Ghia, Pichon-Parat et autres, témoignaient du rayonnement de la mécanique Panhard dans les années 50.

Les avant-guerres n’étaient bien entendu pas oubliées, elles qui ont fait le renom de la marque, même si le circuit du Mans est loin d’être leur jardin !

Grâce aux anglais, deux modèles exceptionnels étaient présents : un véhicule de 1899 et un de 1914, que vous verrez dans le film qui clôture cet article.

Jean Panhard au … volant de l’ancêtre de 1891, emmenait la troupe.

Suivait une rare berline de 1924 dans un état exceptionnel et à l’immatriculation originale, 2 Panoramic     de la famille Panhard et Personnaz, une berline Dynamic, le clou du défilé l’impressionnate voiture des records : la 35 chevaux !

Et bien entendu et plus facile : tous les modèles d’après-guerre et principalement les dérivés sportifs, D.B. en tête.

Mais les plus remarquées dans cet antre du sport-automobile ont été les modèles du Mans : allant de la première D.B. à moteur Panhard carrossé par Antem, appartenant à mon ami Serge Macé, jusqu’au CD à ailerons de 1964, en passant pas les barquettes de 53 et 54 de Pagès et Pund, puis la Monopole encore marquée par la fatigue des Mille-Miles, la rare Pichon-Parat de JL Allain et, enfin, le CD 62 portant le fameux numéro 53 de la dernières victoire Panhard aux 24 Heures.

Nous n’avons faire qu’un seul tour de ce circuit mythique de 13,600 km que j’ai effectué sans un cabriolet Dyna Z décapotée profitant à 360° du spectacle, avant d’y revenir 3 fois en 2008, 2010 et 2014 pour les épreuves du Mans-Classic, conquis que j’avais été par ce temple de la vitesse et son ambiance particulière : un rare privilège en dehors du V.H.C. !

Je me souviens être venu avec mon ami Jean Pagès à bord de sa barquette du Mans 53 qui avait souffert dans les accès au circuit le samedi et notre mécanique (sans turbine ni ventilateur) ne due son salut qu’à la compréhension de la gendarmerie, nous ouvrant la route en nous faisant même emprunter un long sens interdit : encore un grand merci rétrospectivement à ces hommes dont le terrible métier est de nous protéger avant tout et notre mécanique avec !

Sans autre baratin ou long discours, je vous propose de revoir tout cela en images, grâce à un petit film réalisé par Serge Macé.

Charly  RAMPAL