S’adressant à une clientèle limitée, la voiture de sport évolue plus vite que la voiture de série. Elle est donc en avance sur la technique courante et les moteurs développés en ce début des années cinquante seront surement ceux qui équiperont les voitures à partir de 1955.

Mais en ce début de nouvelle décennie, le sportif automobile français utilise des voitures issues de la série, donc semblables aux types précédemment connus.

C’est en petite cylindrée que notre nation a su se faire une place de choix avec deux motorisations : Renault et Panhard.

Fait d’autant plus intéressant qu’il s’agit de voitures de série ou proches de la série : les Panhard DB, Dyna Panhard, Panhard Callista, Panhard-Monopole et Renault sont donc les plus actifs dans la classe 750cc.

SAISON 1951

Durant cette saison, Panhard a obtenu l’une des plus spectaculaires parmi les 50 victoires de la Dyna en remportant les 1000 miglia avec Bianchi-Avelta.

Dans la catégorie 750cc, la saison automobile fut dominée par la rivalité très sportive des Dyna Panhard 120 et la Renault 4cv type 1062 ou 1063, dont la photo ci-dessous, prise à Nice, reflète la lutte entre ces deux marques.

Côté DB, rappelons qu’au cours de cette deuxième saison d’existence, les Racers 500 de Champigny ont démontré leurs qualités de vitesse et de tenue de route. Une équipe homogène a pu être constituée avec à leur tête René Bonnet lui-même que l’on voit ci-dessous au circuit de Marseille.

Deutsch et Bonnet, ne sont pas enthousiasmés par leur premier cabriolet Antem présenté au Salon de Paris 1950. Ils demandent donc au styliste Philippe Charbonneaux de leur dessiner un joli coupé sur la base d’un châssis DB à poutre centrale de 205 cm d’empattement ?
Pour des raisons financières et techniques, ce coupé restera au stade du projet : dommage, il avait de l’allure.

SAISON 1952

Le modèle spécial de sport établi par la Régie Renault sous le nom de type 1063 est muni d’un moteur poussé développant 33 à 35 ch à 5.500 t/mn. Plusieurs constituants de coque (portes, capot et ailes) sont en tôle d’aluminium. Les cinq voitures engagées au Mans par la Régie Renault et dont la meilleure termina à 111 km/h de moyenne, avaient été poussées à 44ch grâce à 2 carbu horizontaux de 40mm.

De son côté Panhard, indépendamment du type 120 750cc et du 610cc de la Monopole qui remporta le classement à l’indice, a expérimenté au Mans un nouveau moteur de 851cc monté sur un châssis coque DB. Cette voiture a, en dépit de quelques ennuis mécaniques, terminée 21ème en ayant parcouru 2.780,5 km.

Durant ces deus saisons d’existence, la qualité de la construction française continue de s’affirmer, toujours avec des voitures issues de la Panhard Dyna et de la 4cv Renault, dont pour cette dernière un record de l’heure du tank 1064.

Chez Panhard, la firme a commencé à commercialiser la « Junior », roadster d’usine pouvant recevoir le moteur « Sprint » de 750cc ou le 850cc.

En 1952, Panhard progresse encore et dresser la liste de toutes les courses gagnées dans sa catégorie par notre marque, serait fastidieux. Dès les premières semaines de 1952 son palmarès dépasse les 68 victoires, juste après le rallye de Monte-Carlo où 3 berlines Dyna s’adjugent les 3 premières places de la catégorie 750cc pilotées respectivement par les équipages Grosgogeat-Biagini, Bouchayer-Grignot et Marchand-Deschamp.

De son côté, le groupe DB a amélioré dans le détail ses types 4 et 5cv montés avec la majorité des pièces Panhard, en ajoutant une berlinette profilée au « tank » classique qui remporta aux Etats Unis la course handicap de Sebring courue sur 12 heures selon la formule du Mans.

Nouvel échec au 24H du Mans. Pourtant la saison avait plutôt bien commencé. En plus de l’aide obtenu chez Panhard, la petite firme profite d’un appui financier de l’industriel Gabriel Jeudy qui fabrique des soupapes et accepte de créer une écurie Jeudy-Bonnet.

En dehors de Sebring, la firme de Champigny obtiendra d’autres beaux succès, notamment aux Mille Miglia et au Tour de France, avant de battre plusieurs records à la fin de l’été avec des moteurs Panhard 500 et 750 à compresseur Constantin.

Certaines de ces machines sont carrossées en Italie et la firme Nardi a retenu le groupe propulseur de la Dyna pour sa 750cc « Nardyna ».

Enfin, la Panhard-Callista de sport-luxe continue d’être construite, tandis qu’ aux 24h du Mans, Panhard remporte encore un grand succès grâce à la Monopole n°60 de Hémard-Dessous qui remporte l’indice de performance. C’est la troisième année consécutive qu’une Panhard-Monopole à moteur 610cc remporte ce classement.

Chez Renault, la principale victoire est celle de Rédéle-Pons aux 1000 Miglia sur une 1063 type compétition, à la moyenne de près de 100 de moyenne !

Charly RAMPAL