Dans deux articles parus les 16 novembre 2012 et 15 septembre 2016, je vous avais raconté les courses des D.B. en Formule Junior, née en 1959.

Il s’agit dans cet article de décliner les concurrents à la D.B. Junior en cette année 1959 et ainsi se rendre compte du pourquoi la marque de Champigny n’a pas joué les premières places : conceptions ? Puissances ?

MONOPLACE D.B. JUNIOR

Après les plateaux de Monomills destinés à promouvoir les jeunes pousses, sorte de « Formule Bleue » avant l’heure, et enfin le fiasco de sa Formule 1,
René Bonnet décide d’adapter cette dernière à la Formule Junior qui a pris naissance en Italie.

Il partira donc du châssis de sa Formule 1 avec les réservoirs latéraux. Pour cela, il va utiliser le 4ème et dernier châssis.

Cet éclaté donne une parfaite définition de ses implantations.

Son châssis en tôle pliée ajourée est bien connu de nous autres panhardistes.

CONCURRENTS FRANÇAIS :

LA FERRY

Le châssis est composé de deux gros tubes reliés ar des traverses et deux arceaux.

Moteur Renault Dauphine réalésé à 1000 cc et boite cinq vitesses, le tout placé à l’arrière.

Batterie et réservoir ont été placés à l’avant pour compenser le poids de l’ensemble moteur-transmission groupés à l’arrière.

Roues spéciales en alliage léger, freins « Ferry » déjà montées sur les voitures de rallye.

Une meilleure alimentation du moteur est obtenue en utilisant pour l’admission les quatre sorties d’échappement de la culasse-Gordini ; les deux admission servent elles à l’échappement.

LA RISPAL

Raymond Rispal qui avait gagné en 1959 le rallye de Bordeaux au volant d’une Renault modifiée par ses soins s’est attaqué à la construction d’une Junior.

Il a utilisé un ensemble mécanique de Dauphine Gordini et la traverse arrière de la 4 cv.

Son moteur est porté à 966 cc (62 x 80).

Réservoir et batterie à l’avant. Le tout couvert par une carrosserie bien profilée devrait assurer un bon rendement.

LA B.M.D .

Trois sportifs se sont associés pour créer cette voiture : Barillet, constructeur du châssis, Delery, réalisateur de la carrosserie et Molteni, préparateur de la mécanique.

C’est un moteur de Dauphine retourné et placé à l’arrière avec sa boite de vitesses qui anime cette Junior qui n’a pas encore obtenu de résultats probants.

Pour obtenir une meilleure répartition du poids (360 kg), le radiateur a été placé devant le moteur, tandis que le réservoir du carburant était fort logiquement placé à l’avant de la voiture.

CONCURRENTS ANGLAIS :

MOORLAND

Toute première voiture britannique de Formule Junior à être construite, la Moorland.

Elle fut conçue par Lee Redmond, ex McLaren / Lotus,

HALSON

Autre marque britannique de ce début de saison, elle fit son apparition à Monaco.

Elle est équipée d’un moteur Austin A35 dont on voit ici les deux carburateurs apparents :

Comme toutes les Juniors, à l’exception de Stanguellini et Taschini, Moorland et Halson sont encore au stade de mise au point.

CONCURRENTS ITALIENS :

Ils sont présents en force car créateurs de la Formule Junior.

CONRERO

Le Turinois Virgile Conrero a préparé un Junior qui pourra être équipé soit d’un Fiat 1100, soit d’un Peugeot 203 réduit à 1100 cc, préparation Conrero qui en espère 80 cv.

Malgré le beau dessin de la chambre de combustion hémisphérique, la puissance n’arrivera pas au niveau des meilleurs, le moteur est un peu lourd est encombrant.

Sa particularité est d’avoir un pont arrière brisé avec les freins accolés au pont.

STANGUELLINI

En Italie, il fut le premier à construire des voitures répondant à la Formule Junior et le constructeur de Modène a, durant toute l’année 1958, acquis une telle avance dans la mise au point de ses voitures qu’il sera difficile à battre en cette année 1959.

Ses monoplaces à moteur et boite de vitesses Fiat 1100 sont rapides et résistantes.

Les moteurs alimentés par deux carburateurs à double corps développent 70/75 cv à 6.500 t/mn. Les voitures pouvant atteindre les 190 km/h.

TARASCHI

Les Taraschi sont les plus sérieuses rivales des Stanguellini et à Pau l’Anglais Colin Davis a su imposer sa monoplace sur la piste mouillée (moteur et boite Fiat 1100) : la Taraschi un peu moins rapide, bénéficie par contre d’une tenue de route supérieure.

Cette voiture très classique de conception, équipée d’un pont arrière De Dion, a désormais terminé sa maladie de jeunesse : une certaine paresse à l’accélération.

VOLPINI

Equipée du très classique ensemble moteur-boite 1100 Fiat ou du DKW 1000, la Volpini, bien dessinée, a l’allure d’un véritable bête de course.

Le moteur est équipé d’une culasse à quatre entrées et de deux carburateurs Weber double corps. Le pont arrière est rigide.

Volpini qui avait déjà l’expérience de la course avec les Racer 500, semble près d’aboutir.

FOGLIETTI

Moteur, boite et suspension de la Fiat 1100.

La tenue de route est excellente mais le moteur manque de puissance.

La ligne de la voiture, bien qu’encore lourde, a pourtant déjà été affinée.

DE SANCTIS

Deux constructeurs italiens de Sanctis et Moretti-Branca, ont adopté une solution identique : moteur Fiat 1100 et boite de Fiat 600 montés à l’arrière.

Pour de Sanctis, c’est Morolli, de Ferrare, qui a réalisé une fort jolie carrosserie.

Le rendement est bon, mais l’excédent de poids à l’arrière semble nuire à la tenue de route de la voiture qui s’accommode fort bien des circuits courts.

MORETTI-BRANCA

C’est à peine si on devine le montage du groupe Fiat 1100 et Boite de 600, à l’arrière, tant la ligne de la voiture est basse et racée.

Quatre roues indépendantes, suspension de Fiat 600.

Le poids a été judicieusement réparti (53% à l’arrière et 47 % à l’avant).

Le réservoir à l’avant, est à cheval sur la colonne de direction.

La carrosserie a été entièrement réalisée en aluminium.

DAGRADA

C’est la seule Junior italienne utilisant le moteur Lancia Appia (4 cylindres en V).

Le moteur est à l’avant et la transmission se fait par un pont De Dion.

Suspensions de Fiat 1100.

La carrosserie dessinée par Zagato, a subi de nombreuses transformations.

Le rendement est encore faible.

WAINER

Les performances de cette Junior construite par Montovani sont encore moins intéressantes que celles des Stanguellini et Taraschi.

Equipée d’un moteur Fiat 1100, elle quand même remporté la première course organisée sur la patinoire de Cortina d’Empezzo, aux mains de Manfredini.

PRESTATIONS DU D.B. JUNIOR n°538

Début le 3 Mai 1959 à Montlhéry : Course des Juniors = Blavet termine 3ème

18 Mai 1959 GP de Pau : Blavet termine 7ème dans la course des Juniors.

31 Mai 1959 que D.B. engage un Monomill gonflé pour Paul Armagnac et l’unique D.B. Junior pour Paul Blavet, son nouveau propriétaire.

Finalement, c’est bien la Junior qui participera mais conduite par Paul Armagnac : il finira 6ème.

Enfin, Nogaro le 19 février 1961 avec toujours Jacques Blavet au volant.

Les autres D.B. qui courront en Junior seront des Monomill « améliorés », comme veux de Boyer, Dagan, Maurus ou Mougin.

Charly  RAMPAL