C’est sous ces trois lettres mystérieuses que le « Passeport Technique Historique » est devenu le sésame de nos participations aux courses historiques.

Même si je suis passé chaque fois depuis 1981 devant les contrôleurs techniques pour obtenir cet autocollant indispensable à l’accès de la piste, ça reste toujours un voyage en enfer !

Pour démystifier ce document indispensable, demandons à Pierre Gary, un journaliste pilote que j’ai connu et apprécié en VH, de nous parler de ce laissez-passer magique afin de le démystifier.

« Le PTH n’a rien de mystérieux, il découle d’une logique rigoureuse.

Pour en comprendre le principe, il n’est pas inutile de rappeler l’article 1 de l’Annexe K de la FIA. : « La FIA a créé ce règlement afin que les voitures historiques puissent être utilisées en compétition selon les règles préservant les spécifications de leur période et empêchant la modification des performances et des comportements pouvant naître de l’application de la technologie moderne. La compétition historique n’est pas simplement une formule de plus dans laquelle il est possible de remporter des trophées ; c’est une discipline à part, dont les ingrédients principaux sont l’attachement profond aux voitures et à leur histoire. Le sport automobile historique permet une célébration active de l’histoire de l’automobile. »

Dans la pratique, obtenir un PTH peut se révéler un chemin de croix si l’on ne respecte pas une procédure et une logique rigoureuse.

QU’EST-CE QUE LE PTH ?

Il est la carte d’identité de la voiture. Il énumère ses caractéristiques et spécifications techniques. Il est attaché à la voiture et la fige dans une configuration donnée.

A QUOI SERT LE PTH ?

Il est en quelque sorte le garant de l’authenticité et de la cohérence technique de la voiture à laquelle il est attaché.
Il donne en outre un support aux commissaires techniques chargés de procéder aux vérifications lors des épreuves.

QUI DELIVRE LE PTH ?

Deux niveaux sont proposés selon que l’on veuille disputer des épreuves nationales ou internationales.
Si l’on s’en tient à l’hexagone, le PTH sera demandé et validé par la FFSA.
Pour courir en dehors des frontières françaises, le PTH obtenu auprès de l’instance nationale sera soumis à u second étage, celui de la FIA, qui y apposera son cachet.

COMMENT REMPLIR LE PTH ?

Trois cas se présentent, selon que la voiture possède un historique de compétition, qu’elle soit une copie d’un modèle existant qui servira de référence, ou qu’il s’agisse d’une auto ancienne transformée en voiture de course.

Dans les deux premiers cas, il faudra se conformer à la fiche d’homologation d’époque correspondant à la voiture.
Dans le troisième, il faut choisir l’une des fiches (si plusieurs spécifications existent, comme pour les Porsche 911 ou Alpine A110 par exemple) et la suivre rigoureusement.
Il est naturellement interdit de panacher plusieurs fiches.
La FFSA peut délivrer, sur demande, une copie des fiches d’homologation d’époque.

Lorsqu’on prépare une voiture, il est indispensable que les spécifications techniques soient cohérentes avec l’histoire et la fiche d’homologation concernée.

TOUTES les informations doivent être renseignées avec précision sur le PTH.

Il faudra également apporter une grande attention aux photos qui doivent être nettes et bien exposées, sans aucune publicité ou autocollant sur la carrosserie, sauf s’il s’agit de la voiture ayant porté ces couleurs à l’époque.

Les photos de trois-quarts doivent être prises un peu de dessus de façon à montrer le plus d’éléments de la voiture.

Les clichés techniques devront également permettre une identification immédiate des pièces présentées (par exemple distinguer des disques pleins ou ventilés sur un système de freinage, nombre de pistons sur les étriers, etc…)

Toutes les informations doivent être justifiées par la fiche d’homologation d’époque ou par des documents irréfutables.
Il ne faut pas hésiter à contacter un commissaire technique VH en cas de doute sur le choix d’une spécification.

QUELLE EST LA PROCEDURE ?

Le formulaire de demande une fois scrupuleusement et complètement rempli, doté des photos réclamées est envoyé à la FFSA.

La demande sera alors étudiée par la sous-commission Homologation Véhicules Historiques lors de l’une des quatre sessions annuelles.

Si tout va bien, un projet de passeport FFSA est alors délivré, qui va permettre de faire examiner la voiture par un vérificateur qui sera un Commissaire Technique qualifié « historique » sur rendez-vous individuel.

Si tout est conforme, le vérificateur enverra un rapport favorable à la FFSA qui établira le PTH définitif.

Dans l’attente de ce dernier, il est possible d’engager la voiture dans des épreuves nationales en présentant le Projet de Passeport.

COMBIEN CA COUTE ?

Le PTH national est facturé 300 €uros par la FFSA.

Pour obtenir le sésame international, il faudra ajouter de 450 à 900 €uros en fonction de la voiture présentée.. »

Charly RAMPAL remercie Pierre GARY pour ces informations