C’est le temps des vacances et à voir le développement affolant des camping-cars sur les routes, a fait remonter en moi, le temps de ma jeunesse où ce moyen de transport des vacanciers était rare et presque inexistant sauf pour quelques hippies en mal de revivre Woodstock Festival à bord de quelques Combis Volkswagen, aujourd’hui devenus intouchables !

Souvenez-vous de ces années soixante où la nationale 7, si bien raconté par l’ami Thierry Dubois, était prise d’assaut par une horde de vacanciers parisiens en mal de soleil et de mer méditerranéenne.

Très peu de portions d’autoroute à cette époque et cette nationale déroulait son ruban d’asphalte surchauffé de Paris à Sète comme le chantait si bien l’ami Charles Trenet.

 Si les Panhard n’étaient pas majoritaires dans le cœur des campeurs-caravaning, quelques fous se lançaient sur les routes avec une caravane accrochée à la proue arrière de leur voiture de cœur.

Moi-même, je partais avec ma 24BT (que j’ai encore) et une bagagère Erka de 250 kg pour compléter son coffre et sa galerie de coffre : il fallait bien cela pour apporter du confort environnemental à 4 personnes !

Et puis, je me souviens de cette 24CT tirant une MEP X2 vers les circuits où s’exprimait la Formule Bleue !

La boule d’accrochage et la prise électrique, était fixé à une plaque d’acier dont une autre identique pinçait par boulonnage le tablier arrière sur lequel était foxé le pare-choc, qu’il fallait enlever pour le montage.

Ce côté utilitaire de la 24 n’était en effet pas, et de très loin, la vocation de cette voiture, mais que voulez-vous, quand on aime…

Alors comment se comportait cette voiture dans de telles conditions ?

L’OPINION DU CAMPEUR

 La charge utile de la 24CT est de 360 kg.

Un couple de campeurs sportifs, comme celui de la MEP X2, sera très à l’aise pour le poids.

La seule limite pratique sera celle de l’encombrement des objets transportés.

Le coffre arrière est important pour une voiture de ce type.

Sa surface est grande pour une hauteur plus limitée. : une table/quatre place, deux fauteuils y tiennent facilement (avec beaucoup d’autres choses).

La banquette arrière peut encore recevoir nombre de bagages dont une glacière.

Astuce : les deux sangles du dossier permettent d’arrimer les paquets sur le siège arrière.

LE COUPLE AVEC UN OU DEUX ENFANTS

Là encore, c’est possible si les deux enfants sont très jeunes (parfait dans la BT).

Dans le cas de la CT, il faudra sélectionner le matériel davantage en fonction de son encombrement qu’en fonction de son poids.

En prévoyant un chargement type on sera surpris de tout ce que l’on pourra transporter.

Cependant il faut abandonner l’espoir d’une grande tente familiale pour une tente de randonnée 3 / 4 places ou deux canadiennes dont une avec auvent.

TOUT EST POSSIBLE AVEC UNE REMORQUE

L’adjonction d’une remorque type bagagère, autorisera l’usage d’un matériel lourd et très confortable.

Pour une question de plus grande capacité et par sécurité, la deux roues sera préférable à la mono roue qui faisait fureur à cette époque.

Si je prends le cas de ma ERKA, le poids autorisé en charge est de 320 kg pour une charge utile de 250 kg.

130 KM/H AVEC UNE REMORQUE

Avec cet attelage, on peut s’aventurer sur tous les types de routes tout en faisant attention à la garde au sol de notre carter qui culmine à 14 cm !

  • Sur très bonne route, le régime de croisière s’établi à 130 km/h et au-dessus dans les descentes.
  • Les virages larges pris à grande vitesse confirment la stabilité de la voiture et de la remorque.
  • La maniabilité et la tenue de route sur route sinueuse et bombée, comme dans les Alpes du côté d’Orcières Merlettes, sont totales.
  • Les reprises, par contre, sont évidement moins vives qu’en solo, sous réserve de ne pas laisser tomber le régime. La 3ème cependant permet de relancer l’équipage rapidement. Evidemment, certains  cols des Alpes, comme celui d’Isoard que j’ai souvent pratiqué,  demanderont à faire appel à la première en sortie d’épingle, d’autant qu’à ces altitudes, l’oxygène demandé par notre bicylindre se fait rare !
  • Ma BT étant équipée de freins à disque, le freinage s’est parfaitement accommodé de la remorque : il faut dire qu’à cette époque, il fonctionnait au bon vieux Lookheed, alors qu’aujourd’hui, avec le silicone, je suis perdu !

Si la 24 s’accommode d’une bagagère, il faut éliminer les caravanes trop lourdes.

Que disaient les journaux spécialisés comme « Caravaning et Camping »

TENUE DE ROUTE ET CONDUITE AVEC UNE CARAVANE DE 550 kg

La tenue de route reste irréprochable. Elle se trouve renforcée par un passage des vitesses très facile. Le tableau de ces vitesses permet de mieux comprendre les possibilités de la voiture.

Le double débrayage autorise de rétrograder à des vitesses élevées (70 en 2ème par exemple).

Eviter de reprendre la 1ère à plus de 30 km/h.

Pour conduire en remorquage, on utilisera les vitesses indiquées en « conduite normale ».

Il faut éviter de laisser tomber le régime en-dessous de 3.000 t/mn.

Une fois de plus le rapport-clé est la 3ème vitesse. Il autorise une grande souplesse pour une consommation d’essence à peine augmentée.

La 2ème vitesse, au-dessus de 3.500 t/mn, procure des reprises très sèches.

La suspension assez ferme (mais très confortable) évite à la voiture de se coucher dans les virages. D’où une très grande stabilité en traction.

On évitera de charger le poids à la boule qui devra rester de l’ordre des 30 kg.

FREINAGE

Avec la grosse caravane de 550 kg, et dans les pires conditions climatiques, les freins ont répondu positivement, surtout ceux arrière avec le répartiteur évitant tout dérapage.

En dépit des conditions difficiles, l’arrêt total a toujours été obtenu presque aussi rapidement qu’en solo.

La surpuissance du freinage de la voiture à freins à disque, est ainsi mise en évidence, notamment à grande vitesse (100 km/h et plus).

VITESSE

Les vitesses maximales obtenues ne peuvent être comparées. Les conditions atmosphériques n’ayant pas permis de « pousser à fond » .

On peut, sans aucun doute faire beaucoup mieux sur routes sèches.- 114 km/h en 3ème vitesses avec la caravane de 550 kg.

Vitesse de croisière : de 90 à 110 km/h.

EN COTE

Il faut simplement veiller à ne pas laisser tomber le régime en dessous des 3.000 tours en 2ème.

Les démarrages en côte ne posent guère plus de question qu’en solo à pleine charge, les poids roulants de l’essai ne dépassant que de peu le P.T.A.C. de la voiture seule.

ACCELERATIONS

Ces tests ont été effectués dans une montée de 4% route boueuse et flaques d’eau.

De 0 à 90 km/h

  • 0 km/h à 50 km/h = 15’’1/10
  • 0 à 70 k m :H = 24’’3/10 (1ere et 2ème)
  • 0 à 90 k m/h = 38’’ (1, 2 et 3ème)

En 2ème vitesse :

  • de 30 à 50 km/h = 7’’2/10
  • de 30 à 70 km/h = 12’’1/10
  • de 30 à 80 km/h = 15’’9/10

En 3ème vitesse :

  • de 50 à 70 km/h = 8’’1/10
  • de 50 à 80 km/h = 12’’1/10
  • de 50 à 90 km/h = 19’’1/10
  • de 50 à 100 km/h = 24’’

CONCLUSIONS

La caravanier a été particulièrement satisfait de l’essai dans la mesure où les performances  « traction » brillantes sont obtenues sans fatiguer la voiture à vocation sportive.

C’est pour conserver à la voiture toutes ses qualités en solo que nous conseillons de ne pas dépasser 500 kg de poids tracté, 400 étant préférable.

Le campeur et le régatier trouveront aussi un intérêt à cette Panhard 24CT, voiture rapide et sûre qui leur permettra de grands parcours à de grandes vitesses en toute sécurité.

La Panhard 24CT a répondu affirmativement à toutes les situations.

Charly  RAMPAL   (Souvenirs et Doc. D’Epoque du Caravane et Camping)