C’est en 1939 qu’eut lieu la première course sur ce tracé particulier des Remparts qui ceinture la ville d’Angoulème.

L’épreuve, un moment interrompue par la seconde guerre mondiale, ne reprendra ses droits qu’en 1947.
Lors de cette première édition, le circuit des Remparts tape fort en recevant les grands pilotes du moment que sont les Wimile, Loyer, Trintignant et le rapide Raymond Sommer au volant d’une Alfa Roméo.

Le succès va grandissant et le circuit atteint au fil des années ses lettres de noblesse.
Nos voitures commencèrent à s’y illustrer en 1951, lorsque Aunaud sur une DB Panhard finira 3ème derrière Macklin sur une HWM.

Il va surclasser les monstres mécanique du moment avec son petit bicylindre, aidé je le conçois, par une pluie battante et continue durant toute l’épreuve, mettant en valeur ses qualités de pilotage et d’équilibriste se jouant des murs délimitant les contours de cette piste très sinueuse où le petit Monomill pouvait se faufiler au milieu des lourdes monoplaces.

1955 DERNIERE

Aunaud avait ainsi montré la voie quatre ans plus tôt.
Les organisateurs avaient tout compris et lorsqu’en 1955, le 5 juin exactement, il fallait constituer un plateau de petites cylindrées, celui-ci fut multiplié par deux, offrant non seulement aux spectateurs un plateau de Monomill du club des Miles, mais aussi un plateau de Sport qui se limitera en un duel fratricide entre Panhard et Renault.

Un nombre équitable de représentants des deux marques allait s’affronter sous un temps des plus cléments.

Ce plateau de la catégorie « Sport » était composé essentiellement de barquettes Panhard, DB et des Renault, Ferry spéciale, 4cv, Rosier sur une barquette de sa construction :

seule une DKW venait mettre une touche exotique à ce plateau bleue de France.

C’est Yvon Carlus sur une barquette DB du Mans 53 qui allait remporter l’épreuve :

Après une belle course très relevée parmi lesquels bataillaient les pointures, Armagnac, Cornet, Storez, mais aussi les seconds couteaux qu’étaient les Jay, Miller et Cognet.

Carlus s’imposait après l’abandon de Louis Cornet :

On notera la 4ème place de Paul Armagnac.

LE PLATEAU DES MONOMILL

Mais l’épreuve vedette restera le plateau des Monomill (il n’y avait pas encore les MEP !) où les ténors précités allaient essayer de se refaire la cerise…

Deux séances éliminatoires allaient désigner les participants à la finale. 3 belles courses pour des spectateurs venus en nombre et en mal de sensations.

La première course éliminatoire vit la victoire de Louis Cornet effaçant ainsi les déboires de son abadons en catégorie sport. On le voit ici à la chasse avec son Monomill n°20 :

Puis suivront :
2ème : Pierre Savary
3ème : Jacques Dannenmuller
4ème : Marcel Lauga
5ème : Robert Mougin
6ème : Jean Feuz
Storez, Vidilles et Laureau n’ayant pas terminés…

La seconde course éliminatoire sera favorable à Pierre Chennevoy que l’on voit ci-dessous échanger sur la grille de départ :

Il terminera premier devant Delcroix, Mariotti, Pecker, Miller.
On notera les abandons de Paul Armagnac, Missilier et Borsa.

Pour la finale, Pierre Savary allait faire des étincelles, battant dans l’ordre Robert Mougin et Pierre Chennevoy.

Une nouvelle fois, Cornet abandonnera au 30ème tour et Armagnac finira 5ème après avoir remplacé Feuz au 23ème tour…

Ce sera la dernière année de courses officielles inscrites au championnat sur le circuit des Remparts.
Une nouvelle réglementation des courses sur les circuits en ville oblige l’ensemble des manifestations automobiles citadines, y compris Angoulême, à abandonner leurs compétitions sportives au nom de la sécurité et aujourd’hui au nom du fameux principe de précaution qui aseptise notre vie !

Cette réglementation stupide a resurgi pour l’édition des Remparts 2014 : 2013 aura-t-elle était la « Dernière » comme en 1955 ?

Pourtant, 57 ans après, le même type de voiture, au même endroit et sur la même trajectoire, ça ne s’invente pas, entre Jean Delcroix et Charly Rampal !

Charly RAMPAL (Photos d’époque de Christian Claude)