LES PRINCIPES DE LA SOUFFLERIE ET LES AVANTAGES

C’est l’application particulière et originale du principe d’Archimède. La maquette à étudier est fixée sur un flotteur libre plongé dans une cuve à eau.

Une veine d’air dirigée sur la maquette y exerce une poussée qui est absorbée par des lames limitatrices de course très mince et très flexibles, judicieusement disposées.

Des strains-jauges reliés à ces lames enregistrent les déformations.

Le principal avantage de cette soufflerie réside en la suppression du mécanisme habituel de liaison « maquette-balance », compliqué et générateur de frottements préjudiciables à la sensibilité de l’enregistrement.

L’étude de l’aérodynamique de la voiture a nécessité l’essai comparatif, en soufflerie, de nombreuses maquettes mais d’une conception particulière étant donné l’extrême sensibilité du flotteur qui, rappelons-le, repose sur du liquide.

Ce flotteur, solidaire de la maquette, étant relié à tout un ensemble de jauges enregistreuses des moindres mouvements de cette dernière, on conçoit que pour comparer les formes, on ne doit, lors des changements de maquettes, introduire aucun élément perturbateur dans le délicat dispositif mis en place sur la surface du liquide.

Or tout changement de maquette de type classique provoquerait un déréglage, du fait qu’on toucherait aux supports de fixation et qu’aucune maquette, si bien exécutée soit-elle, ne peut pour une modification d’une de ses parties être rigoureusement reproduite dans toutes ses caractéristiques.

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LA SOUFFLERIE :

On y fait passer la maquette dans un caisson rempli d’instruments de mesures sur lequel on dispose toutes les sortes de carrosserie.

En définitive, une solution de compromis devra être adoptée tenant compte de la tenue de route, de la vitesse et de la consommation.

Théoriquement on pourrait fabriquer une voiture allant à 150 km/h en dépensant 3 litres ’essence, mais il faudrait qu’elle ait 7m de long.

Si l’on faisait les voitures sur mesure, celles du client préférant le 130 n’auraient pas la même forme.

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Ce double inconvénient a fait adopter une ingénieuse solution consistant tout d’abord à fixer sur le flotteur une simple ossature de maquette correspondant aux parties inférieures de la voiture dont les formes ne sont plus à étudier, notamment l’infrastructure attelée aux trains avant et arrière.

De petits électro-aimants, fixés sur les faces de cette ossature et commandée individuellement, permettent de « l’habiller », en y appliquant délicatement et sans provoquer de déréglage, toute une variété d’éléments complémentaires qu’on peut alors combiner et étudier, même individuellement.

Ces maquettes en « pièces détachées » interchangeables et de même poids comparatifs, ont permis de composer et d’essayer en soufflerie commodément, rapidement et avec une précision mathématique, une infinité de formes de voitures et de dégager en définitive celle qui a été reconnue la meilleure.

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Exemple d’habillage d’une ossature avec les pièces détachées d’une maquette essayée en soufflerie :

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Charly RAMPAL (Photos Bureau étude Panhard)