Comme je l’ai détaillé dans mon premier article mis en ligne dans la rubrique « Technique », les frères Hampe sont connus des panhardistes par la création d’un réseau de distribution de pièces spéciales destinées à améliorer, pour la route ou la compétition, le rendement des moteurs Panhard. Le goût affiché du grand-père Hampe pour la compétition porte ses fruits.

A la fermeture de la maison Panhard, Jean-Baptiste et ses deux fils, Jacques et Guy, prennent le panonceau Renault, et l’esprit de la course continuant de souffler sur le garage – les deux frères ont couru en Monomill et en Formule Junior, notamment sur Lola Panhard (moteur avant), lorsqu’ils appartenaient à l’écurie Montlhéry.

Leur père avait débuté en 1924 sur Mathis et a disputé de nombreuses courses, telles les 24 heures de Paris, le Tour de France ainsi que des courses de côte.De plus, Hampe prépare des moteurs de course de l’époque allant du 5 ch B2 Citroën jusqu’au Panhard qui fit leur réputation. Puis ce sera les moteurs de Traction, de 203 Peugeot ou de 4cv Renault.

En 1964, ils construisirent même leur propre formule Junior.

Puis ce sera l’appel d’offre pour la formule bleue. Les frères Hampes construiront un prototype dérivé de la formule Junior. Hélas, elle ne sera pas retenue au profit du constructeur albigeois.
Elle restera un exemplaire unique et sans lendemain.

METTRE PHOTO « HAMPE-COURAL-FACE-AVD »

Châssis multitubulaire, suspension avant sophistiquée là aussi à grand renfort de tubes

et une très longue jambe de force :

A l’arrière un curieux bras de suspension est ancré sur des blocs de caoutchouc et qui sert aussi au guidage du train propulseur. Le capot moteur est affublé d’un aileron d’un effet douteux.

La mécanique moteur et boite restent l’ensemble Panhard bien connu.
Le tableau de bord est très fonctionnel avec le compte-tours Smith (le même que celui des MEP) juste en face les yeux.

La ligne générale de la voiture avec sa forme en coin, dénote à la fois un côté esthétique et une efficacité aérodynamique de bon aloi qui n’a pu être vérifié sur la piste.


C’est en 1970 qu’ils se lancèrent dans la Formule France avec Jacques Roussely qui avait insisté pour qu’ils construisent « la Hampe ».

Malheureusement, Jacques Roussely ne se qualifiait pas pour la seconde partie de la saison.
En 1971, il est qualifié mais son coéquipier (car il y a maintenant deux voitures) Jaeger ne l’est pas.
C’est couderc, qualifié sur une AGS qui reprend sa voiture.
72 est l’année décisive pour le succès, avec 4 voitures : Maxime Bochet (usine), Claude Méda (un ancien de la MEP), François Tiano qui se cassera le poignet à la suite d’un tonneau à Magny-Cours et Daniel Riberolle..

En 1973, Hampe possède une belle brochette de 12 pilotes dont deux mépistes : Philippe Bochet (vainqueur du Critérium de Formule bleue) soutenu par Motul, et Alain Jouy.

Cette année 73, devant le succès de ses constructions, Hampe a dû sous-traiter la construction des 12 châssis.
Par contre, les sous-ensembles : porte-roues, triangles, pédalier sont fabriqués au garage de Bondy.
Les tubes ronds ont été abandonnés au profit de tubes carrés soudés électriquement pour faciliter la construction.
Le châssis tubulaire est toujours renforcé par tôles d’acier soudées formant caisson de chaque côté de l’habitacle, ce qui lui confère une grande rigidité.

La suspension arrière n’est plus ancrée sur la boite mais, de façon classique sur un couple.

La suspension est aussi une caractéristique Hampe. Les deux bras du triangle supérieur sont munis chacun d’une rotule, côté porte-fusée, rotules fixées l’une sur l’autre par une vis BTR.

Les triangles inférieurs sont fixés en avant de l’axe des roues pour que les bras soient « tiré » au freinage.

Enfin, le profilage en forme coin, de la Hampe a été légèrement modifié. L’avant a été élargi et la partie devant le cockpit abaissée comme le voulait la nouvelle mode.

On voit donc que Hampe, après les débuts avec la monoplace à mécanique Panhard s’est lancé dans cette nouvelle aventure avec le moteur Gordini et 1973 marquera un nouveau succès pour la marque de Bondy.

Atout sérieux : les écuries officielles n’ont pas hésité à faire confiance à Hampe, c’est une marque de reconnaissance de la qualité de leur travail.

Charly RAMPAL (D’après la doc d’époque et ma photothèque côté Panhard)