1950 : LE RALLYE DES ALPES CONSACRE LES PERMORMANCES DU MOTEUR PANHARD

Le XIIIème Rallye des Alpes (pas encore Coupe des Alpes) organisé par l’Automobile Club de Provence, s’est déroulé avec un plein succès.
Succès d’engagement d’abord, succès sportif ensuite, qui démontrent l’importance prise par cette manifestation de Grand Tourisme et de Sport recherchée par tous les automobilistes, tant de France que de l’étranger.

On constate ainsi que le caractère international du rallye des Alpes est définitivement acquis, les représentants des différentes industries d’Europe sachant combien une victoire dans une telle épreuve comporte de signification.

Ce résultat est l’œuvre des actifs dirigeants marseillais qui ont su, par un labeur incessant, donner à leur rallye le maximum d’intérêt et en faire une épreuve quasi unique en son genre.

Après une randonnée qui les a conduits successivement en Italie, en Autriche, en Suisse et en France, par les cols les plus élevés d’Europe, les concurrents partis de Marseille ont atteint Cannes.

Mais alors que 86 partants quittaient la canebière, on ne retrouvait, à l’arrivée, que 31 d’entre eux !
Le seul énoncé de ces chiffres suffit à démontrer l’extrême sévérité de ce rallye que cinq concurrents seulement ont terminé, sans pénalisation, enlevant ainsi la Coupe des Alpes 1950.

Si au classement général, la première place revient à l’Anglais Appelyard et Mme sur Jaguar, du moins constate-t-on que quatre Dyna Panhard sont parmi les cinq non pénalisés !
Ce sont celles de Signoret, enlevant en outre la catégorie 750 cm3, Lapechin, Grosgogeat et Burgerbout.

Ce succès de masse de l’industrie française s’accompagne enfin d’une victoire dans la catégorie 1.100 cm3 qu’enlèvent M. et Mme Landon sur 4cv Renault.

MAGNIFIQUE PERFORMANCE D’ENSEMBLE DES DYNA-PANHARD

Il est bon de revenir sur la parfaite démonstration des Dyna-Panhard dans ce rallye hérissé de difficultés.
Non seulement elles ont satisfait à toutes les conditions imposées par le règlement dans les épreuves de route, mais encore elles ont surmonté les derniers obstacles que comportaient les épreuves complémentaires.

Faisons un bref rappel des succès des Dyna-Panhard depuis le début de cette année 1950.

C’est, en janvier, une éclatante victoire dans le redoutable Rallye de Monte-Carlo.
Vient ensuite le succès de Aunaud sur DB à moteur Dyna-Panhard au Bol d’Or, où il bat le record, toutes catégories, de la plus grande distance.
C’est ensuite, celui de Michaud au Rallye du Maroc, puis, celui très brillant, dans les épreuves de tourisme et d’endurance des 24H du Mans, où Monopole, moteur Dyna-Panhard, enlève la première place ex aequo à l’indice de performance.

C’est enfin le succès d’Aunaud aux 12H de Paris où la DB à moteur Dyna-Panhard, gagne l’indice de performance, sa catégorie et bat le record de distance !

Un tel ensemble de performance n’est pas le fait du hasard mais bien le résultat de l’exceptionnelle qualité de la Dyna-Panhard qui justifie ainsi son slogan de l’époque : « La Dyna, c’est une autre voiture ! ».

Rappelez-vous quand même que nous sommes à la sortie de la guerre. Après la libération, quelques constructeurs français ont essayé de mettre sur pied des véhicules correspondant aux conditions économiques extrêmement serrées dans lesquelles le pays se trouvait plongé.

La tendance générale s’orientait alors vers l’établissement d’une voiture de faible puissance, sobre d’aspect, très économique, mais dans laquelle le confort se trouvait souvent sacrifié à l’extrême.
En un mot, une voiture spartiate.
Parmi les techniciens qui se sont efforcés de créer des voitures adaptées aux besoins nouveaux, Panhard, le plus ancien nom de l’automobile, fort d’une expérience de plus d’un demi-siècle, a sorti son modèle « Dyna ».

Riche d’une clientèle fidèle, mais habituée aux véhicules puissants et luxueux d’avant-guerre, la firme de l’avenue d’Ivry s’est évertuée à tenir compte des désidératas de clients exigeants.

Tout en étant très économique, la Dyna-Panhard n’est pas sortie des limites de la classique voiture française : voiture de moyenne importance alliant des qualités exceptionnelles de rendements mécaniques à un maximum de sécurité, d’agrément et de confort.

Cette sécurité et cette tenue de route exceptionnelle, certains pourtant en dépassèrent les limites en course en se servant de talus façon tremplin : pour nous amuser deux rares photos de la Dyna dans cette position …

Car elle peut aussi bien servir l’usager sur les grands parcours routiers ou en ville, mais aussi le sportif qui aura entre les mains un condensé de qualités qui lui permettra de battre des voitures sportives plus puissantes.

Cette voiture fait largement honneur à la technique française. Malgré des données nouvelles qui vont « changer le monde », la Dyna a su conserver les qualités de fini et de rendement qui dans les années cinquante était la voiture qu’il fallait posséder pour gagner en course à moindre frais.

Quant à sa mécanique, elle fera le bonheur d’une foultitude d’artisans soucieux de garantir des performances exceptionnelles à leur auto d’un jour..

Charly RAMPAL (Photos L’automobile)