VHC 1992 LE CASTELET : UNE DYNA X DANS LE GRAND BAIN
Un fort mistral accueillait les premiers arrivants du vendredi décidés à employer leur journée à des essais libres.
La trêve hivernale avait mis des fourmis dans les jambes et dans les pneus.
Si cette trêve fut trop longue pour la majorité des compétiteurs de l’an dernier, elle fut à peine suffisante pour le courageux JP Evrard qui avait décidé de se préparer une Dyna X pour participer au championnat VHC 1992 en catégorie Tourisme et non en touriste !
La Dyna X du Beausset était bien là, toute étonnée de se retrouver sur un circuit de Formule 1 trop rapide pour elle, plus à l’aise dans les lacets des Alpes où son agilité faisait merveille.
Sa robe gris perle aux coutures encore fraîches, elle effectua ses premiers tours de roue au milieu de bolides sans délicatesse pour elle.
Mais Jean-Pierre est un homme de challenge et il en avait vu d’autres au cours de sa carrière sportive, et ce n’est pas quelques effrontées italienne ou anglaises qui allaient l’émouvoir. D’autant qu’il avait mis le paquet sur une préparation irréprochable, après les déboires de l’an dernier avec sa Dyna Z1.
C’est Michel Norman, l’ingénieur d’Ifremer dont vous avez fait connaissance dans mon article sur le Castelet 1995. Il en avait profité pour expérimenter sur elle, ses nombreuses idées qui galopaient dans sa tête de professeur Tournesol !
Son habitude de piloter des sous-marins de poche à la moyenne de 4 km/h ne l’a pas empêché d’aller très vite sur la piste !
S’ajoutaient à ces 2 Panhard, les deux 24 CT de Perroton et de votre serviteur.
La présence Panhard commençait à avoir de la gueule dans ce plateau relevé des Tourismes.
Nous attendions aussi une autre 24 du Fan Club, préparée par Claude Piquet (que nous surnommions « Nelson »), mais ce fut toujours l’Arlésienne et que nous ne verrons jamais. Elle préférait sans doute se consacrer aux 24 heures Panhard à Dreux, terrain qui lui serait plus favorable.
En catégorie GTS, l’écurie Philippe était présente avec Denise et sa Barboni et Georges avec son DB Le Mans en 954 cc.
Au rayon des monoplaces, on notait l’apparition timide de Jacques Apied sur un DB-Racer et la MEP d’un indépendant.
Relégué au second rang par le championnat d’Europe, les Tourismes du national n’eurent droit à la piste que le samedi, nous transformant le dimanche en spectateurs obligés de regarder les autres faire le spectacle.
Heureusement que nos supporters du sud-est, de Nîmes et même de Bordeaux étaient là pour partager le Ricard (ce qui est normal au Castelet) et le cajot de pizza que « brioche » ne manque pas de nous apporter.
C’est donc au chant du coq que nous démarrions nos essais chronométrés.
Déjà un soleil écrasant mettait les 36 voitures sur le … grill de départ.
La hiérarchie pouvait s’établir.
Si tout se passa bien pour la majorité, il n’en fut pas de même pour Jean-Pierre Evrard : décidément pour lui, les mois d’Avril sont meurtriers !
En effet, voulant peut-être trop bien faire et aller chercher les dernières secondes, il chaussa sa Dyna X de Michelin AXS FF super adhérents.
Trop hélas pour cette voiture aux voies étroites et haute, habituée au mieux à de simple Michelin « pilote » et ce qui devait arriver arriva : au bout de la ligne droite des stands, le premier angle droit lui fut fatal sous la forme d’un tonneau complet !
Heureusement sans dommage pour Jean-Pierre, mais la belle Dyna avait un air un peu chiffonné !
Cela faisait certes un peu désordre pour pouvoir s’aligner quelques heures après pour les 14 tours de la course.
Mais le brave François Riou, le mécano pour tous, ne s’avoua pas battu et en tapant, tirant, camouflant avec des mètres d’adhésifs, la petite Dyna X redevint presque une vraie auto.
La course était partie.
Dans la ligne droite, la Dyna Z1 de Michel dépassa les deux 24 CT, comme une fusée !
Heureusement courbes et virages étaient là pour rétablir un certain équilibre compensatoire. Et à coup de volant bien orchestré, le pilotage compensa un rapport poids/puissance plus favorable à la Z1. Mais nous avions eu chaud.
Hélas, le pauvre Michel Norman eu peu de temps après des ennuis de moteur.
Deux goujons du cylindre droit cassèrent et l’ensemble bascula.
Voilà ce que c’est que de vouloir dépasser les limites du raisonnable en forçant un peu trop sur le rapport volumétrique !
Pour Jean-Pierre les malheurs continuèrent, à quelques tours de la fin, il s’arrêtait au pif-paf en panne d’alimentation.
Seules les 24 CT restaient en piste.
Pour ma part, pas de problèmes, je terminais devant celle de Bruno Perroton avec 2’05’’ d’avance, à seulement 13’’ d’une Volvo.
Résultat 23ème au scratch et victoire de classe.
En GTS, Denise avait mis au Musée son compresseur préférant s’appuyer sur l’excellente préparation de Georges. Gavée par deux double corps, la Barboni pétait le feu !
De son côté, Georges ne s’en laissait pas compter. Rivalisant avec les René Bonet et autres Gulietta, il terminait dans leurs pneus.
Pour nos monoplaces, Apied cherchait les bons réglages et ses performances s’en ressentirent : il était loin de sa prestation de Dijon.
La MEP par contre, très bien conduite (j’ai oublié le nom de son pilote), terminera 4ème.
Meilleurs temps des Panhard tout modèle confondu :
1 – Georges Philippe sur DB Le Mans = 2’11’’37
2 – Charly RAMPAL sur 24 CT = 2’11’’45
3 – Denise Philippe sur Barboni = 2’18’’
4 – Michel Norman sur Dyna Z1 = 2’19’’09
5 – Bruno Perroton sur 24 CT = 2’19’’77
6 – Jean-Pierre Evrad sur Dyna X = 2’21’’87
Charly RAMPAL
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