24 : CONSTITUTION DE L’AVANT DE LA VOITURE
Il est composé de trois éléments principaux :
Le capot galbé comporte en son milieu une nervure longitudinale, en rappel de celle du pavillon et du couvercle de malle.
Il est encore renforcé à chaque extrémité par une traverse tubulaire.
Articulé à l’avant de la voiture, il se rabat sur des butées de caoutchouc disposées sur deux larges gouttières solidaires des flancs de proue et se verrouille à hauteur du pare-brise sur le tablier supérieur.
Les gouttières, soudées sur des brancards en forme d’oméga bordant les flancs de proue, participent à la rigidité de l’ensemble.
Extrêmement robuste mais léger, le capot n’exige aucun effort de levée.
Une béquille d’appui le tient ouvert.
LES RAISONS QUI ONT INSPIRE L’AVANT
La conception de l’avant en deux parties répond aux considérations suivantes.
Le capot étant une pièce d’utilisation beaucoup plus courante que les flancs de proue, il convenait :
- De lui donner son autonomie pour des raisons de maniabilité, mais à condition toutefois que sa largeur permette un accès facile à la mécanique, dans les opérations d’entretien usuelles.
- De l’articuler à l’avant pour une raison de sécurité, mais à condition également que la mécanique reste accessible et qu’il puisse se retirer aisément en cas d’opération plus importantes ou de réparations.
Toutes ces conditions ont été remplies grâce à un mécanisme indéréglable, d’une extrême simplicité.
La levée du capot s’amorce au moyen d’une tirette dissimulée sous la planche le bord et reliée par un câble à une serrure fixée sur le tablier de proue, en son milieu.
Cette serrure comporte une large entrée en V dans laquelle pénètre et se bloque une gâche, solidaire du tube traverse arrière du capot.
La tirette en libérant la gâche, entr’ouvre automatiquement le capot de quelques centimètres ce qui facilité sa prise en main et sa levée jusqu’à la position voisine de la verticale où la béquille l’immobilise.
Le capot est maintenu en position levé par une béquille articulée à sa partie inférieure sur le support de gouttière droit par un axe de pivotement fixe.
Sa partie supérieure comporte un guide et un axe engagé dans la fente longitudinale d’une glissière solidaire du capot.
A fond de course, lorsque le capot est à la verticale, l’axe se bloque automatiquement dans une encoche terminale de la glissière.
Pour rabattre le capot, deux mouvements combinés sont nécessaires ceci par mesure de sécurité pour éviter une retombée imprévue :
1- Léger recul du capot pour débloquer l’axe de l’encoche.
2- Léger soulèvement de la béquille pour la mettre en position de glissement et permettre ainsi le rabattement du capot.
Au repos, cette béquille est maintenue appliquée contre le capot par un support de caoutchouc où s’engage son extrémité.
En position levée, un deuxième support la maintient solidement.
Le capot, dont l’enlèvement n’est pas obligatoire vu l’accessibilité de la mécanique, peut cependant être libérer instantanément par un ingénieux dispositif d’articulation.
Chaque extrémité du tube traverse avant du capot se termine par un col de cygne porteur (photo 50) d’une équerre ((photo 51) de retenue formant charnière.
Cette équerre est engagée dans un embout fixé à chaque extrémité du tube entretoise de proue, dont le double rôle est de relier entre eux les flancs de proue et de servir l’axe de charnière.
Pour conserver un parfait centrage du capot dans les gouttières des flancs de proue, détail important pour l’esthétique et le silence, on a prévu le réglage de la serrure sur le tablier et le centrage de la gâche. L’entrée de serrure étant
en forme de V ce centrage est automatique.
Pour la douceur du fonctionnement, la gâche est munie d’un galet en nylon.
Pour retirer le capot, il suffit de l’amener à la position verticale, laquelle correspond au dégagement des équerres de retenue, et de le soulever légèrement.
COMMENT S’OPERE LE DEMONTAGE DES FLANCS DE PROUE
Les deux flancs de proue recouvrant des parties mécaniques rarement visitées, il aurait suffit de les rendre démontables pour faciliter les réparations.
Panhard a fait mieux, en ce sens qu’il est possible, sans pour cela les déposer, de les lever en les maintenant dans cette position. L’atelier y gagne en commodité de travail et les pièces sont à l’abri des heurts ou des rayures.
Pour éviter tout risque de déformation à la levée des flancs de proue, ces pièces demeurent reliées entre elles par l’entretoise supérieure de proue qui assure la rigidité de l’ensemble tout en étant elle-même démontable.
Il suffit, pour détacher l’ensemble des 3 pièces, de retirer les 8 boulons de fixation :
- sur le pare-chocs,
- sur le tablier,
- sur la partie inférieure de proue.
Il ne reste plus, après démontage rapide, qu’à soulever l’ensemble vers l’arrière jusqu’à la position choisie.
Toutefois, la forme arrière des flancs de proue exigeant leur dégagement préalable, le soulèvement doit s’opérer en deux temps, par une articulation appropriée.
Une glissière, à l’arrière du flanc de proue, est serrée à frottement doux entre les deux faces d’un guide fixé sur le tablier supérieur d’auvent.
Ces deux pièces sont rendues solidaires par un axe traversant le guide et coulissant dans la fente longitudinale de la glissière.
Le premier temps consiste à dégager l’ensemble en le tirant vers soi, horizontalement et vers l’avant, jusqu’au blocage de l’axe dans une encoche ménagée à l’extrémité de la fente.
Le deuxième temps consiste à soulever l’ensemble , l’axe à fond d’encoche formant charnière, jusqu’à la position arrière choisie, et à y maintenir par un étai.
Deux manœuvres inverses ramènent l’ensemble à la position de départ.
On peut se demander comment l’axe, bloqué dans l’encoche, peut se libérer pour assurer le coulissement de retour. Un ergot en saillie sur le guide, est chargé de ce soin.
Au moment où l’ensemble est revenu en position horizontale, la glissière, prenant appui sur l’ergot, forme levier et ramène automatiquement l’axe dans la fente pour assurer le coulissement de retour.
Pour permettre le va et vient de la glissière au cours des manœuvres, une fente a été ménagée dans le tablier supérieur d’auvent et complétée par un boîtier étanche.
L’axe de guide de la glissière étant facilement démontable, il est possible de retirer purement et simplement des flancs de proue si on le désire.
Dans un prochain article, nous étudierons la partie arrière de la 24, c'est-à-dire le coffre à bagages.
Charly RAMPAL (D’après la documentation et les photos du bureau d’Etudes Panhard)
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