Champion de France 1960 et 1961 de la catégorie Sport, Gérard Laureau possède un des palmarès sportifs les plus flatteurs avec, notamment, plusieurs victoire à l’indice de performance aux 24H du Mans, aux 12H de Sebring, au Tourist Trophy , au Tour de France Automobile, sans parler des nombreux succès remportés dans sa classe sur tous les circuits, toujours au volant de voitures DB-Panhard.

– Dans quelles circonstances avez-vous utilisé pour la première fois des pneus V10 ?

« Je me trouvais à Bruxelles pour y disputer une épreuve réservée aux voitures de Grand Tourisme. J’avais une DB-Panhard carrosserie fermée. Il faisait très mauvais temps et je dois avouer que j’avais quelque appréhension au sujet de ces nouveaux pneus avec lesquels j’allais courir.

– Quelle fut votre impression après la course ?

« Je me suis vite rendu compte que j’avais affaire à un pneu extrêmement sain. »

– Qu’est-ce à dire ?

« J’entends par là que j’eux très vite confiance parce que ces pneus contribuèrent pour beaucoup à améliorer encore la tenue de route de ma voiture. »

– Pouvez-vous expliquer pourquoi ?

« Il est évident que les pneus sont un facteur déterminant dans le comportement d’une voiture, dans sa tenue de route. Dans le cas du pneu V10, j’ai trouvé qu’il était sain parce que je restais constamment maître du moment où je voulais faire glisser ma voiture comme l’exige la conduite en course. Je veux pouvoir sentir parfaitement les réactions du pneu à chaque instant. Il faut se sentir toujours en contact avec la route et le pneu joue ici le rôle d’un intermédiaire entre la voiture et le sol.
Je veux pouvoir amorcer un dérapage au moment précis que j’ai choisi et je veux aussi que ce dérapage cesse quand je l’ai décidé.
En usage normal, l’adhérence de ce pneu est remarquable et dans les conditions limites d’adhérence – lorsqu’on est obligé de glisser – il faut avoir une confiance totale sur cet intermédiaire ! »

– Ceci est valable pour les virages, mais est-ce aussi vrai lors des accélérations ou des coups de frein ?

« Sans aucun doute. Et plus encore lorsque la route est mouillée. Pour le freinage, le pneu V10 assure une décélération meilleure parce que, en se rappelant qu’en course nous cherchons toujours à réduire au minimum les distances de freinage, la limite du blocage des roues arrive beaucoup plus tard par suite de l’adhérence supérieure.
Les freins sont alors une efficacité maximale.
Quant aux accélérations, je dois dire que l’on cire très difficilement avec de tels pneus.
Ces qualités d’adhérence varient de très faibles limites que la route soir sèche ou mouillée.
Je m’en suis rendu compte en maintes occasions aussi bien en course que lorsque je faisais des reconnaissances sur routes. »
– Il s’agit donc d’une contribution importante au problème de la sécurité des usagers ?

« Tout à fait d’accord. Ce pneu est terriblement précis parce qu’on en fait ce que l’on veut.
On sait aussi qu’il ne vous réserve aucune surprise. Si l’on rentre trop vite dans un virage, l’amorce du dérapage est progressive et il n’est pas de meilleure sonnette d’alarme pour le conducteur qui commet l’erreur de surpasser ses propres limites.
Ce pneu élimine tous les impondérables. Il découle une conduite plus détendue, je dirais même d’autant plus détendue que l’on roule vite : on n’attend pas de surprise, on fatigue beaucoup moins. Tout cela vient d’une confiance totale. »

– Un dernier point : résistance et endurance ?

« Il est bien évident qu’en usage intensif l’usure est rapide. Mais l’on sait qu’en compétition cela n’a pas la même importance qu’en utilisation normale par les usagers.
Pour un automobiliste qui se sert normalement de sa voiture, l’endurance des pneus V10 est très largement satisfaisante. D’autant plus qu’il n’est absolument pas fragile des flancs si l’on circule sur de mauvaises routes. C’est aussi vrai pour les coups de trottoirs. »

– Votre conclusion ?

« A mon avis, il faut se pénétrer de l’idée que les pneus sont un facteur essentiel pour la meilleure utilisation d’une voiture.
Il faut aussi que les qualités d’adhérence, la sécurité de conduite prime toutes autres considérations dans le choix d’un type de pneu. Poyur ma part, j’ai fait mon bilan : j’ai choisi le pneu V10. »

Aujourd’hui le pneu Kléber a 100 ans !

En effet, il y a tout juste 100 ans naissait l’actuelle marque de pneumatiques Kleber et son usine située à Colombes. Le premier pneu sortit le 8 décembre 1911.
A l’époque l’entreprise était dénommée Goodrich.
En 1934, l’usine est rebaptisée du nom de la ville du siège : Goodrich-Colombes, avant de s’appeler Colombes-Goodrich.
Il faut attendre 1948 pour que l’entreprise commence à adopter le nom qu’on lui connaît aujourd’hui. Le siège déménageant avenue Kléber, Colombes-Goodrich devient Kléber-Colombes. Et c’est en 1968 que l’entreprise adopte enfin son nom définitif : Kleber.

Une innovation permanente
En 1953, Kléber-Colombes lance le pneu « Tubeless » qui adopte une nouvelle technologie encore utilisée aujourd’hui : un pneu sans chambre à air.
Mais c’est en 1960 que la marque lance son pneu mythique, le Kleber V10, qui lui permettra d’ouvrir pas moins de quatre nouvelles usines en 10 ans.
Dans les années 60, avec le V10 GT, elle équipe la plupart des grandes écuries.

Charly RAMPAL Extrait d’une pub d’époque.