MONTE-CARLO-1961
1961 : 3 PANHARD SUR LE PODIUM AU RALLYE MONTE-CARLO
Si la célèbre épreuve hivernale de la principauté avait concocté un règlement favorable aux petites cylindrées, il n’était pas assuré que Panhard, largement favori, remplisse son contrat.
Les qualités de vitesse, fiabilité et maniabilité restaient à, démontrer.
Pour répartir les chances de succès, Panhard avait conseillé à ses clients de choisir des points de départ différents.
C’est ainsi que nous trouvons des PL17 à Stockholm, Athènes, Varsovie, Monte-Carlo et Paris
Au totalo 11 voitures.
Les pilotes candidats à la victoire, ne s’étaient pas trompés en choisissant la PL17 cette année parmi les autres véhicules de cylindrée inférieure à 1.000 cm3 : la Panhard restant intouchable dans sa catégorie.
4 voitures partiront de la Principauté dont les futurs vainqueurs : Maurice Martin et Roger Bateau.
Si depuis la guerre, plusieurs marques françaises avaient réussi à accrocher à leur palmarès ce célèbre rallye, jamais Panhard était monté sur la plus haute marche au général.
Si les grosses cylindrées semblent d’emblée condamnées par l’introduction de racines carrées dans le règlement rendant impossible tout espoir de victoire, il restait encore de sérieux concurrents avec Auto-Union, DKW, Dauphine et surtout NSU interposés.
316 concurrents ont néanmoins pris le départ de cette trentième édition et qui comptait pour le championnat d’Europe des Rallyes.
Si l’équipage Walter-Loffler est LE favori, Panhard pourra toujours compter sur Martin-Bateau, Berger-Poidebard ou Jouanneaux-Coquillet.
Si une des Panhard bien conduite passe, on ne voit pas comment elle pourrait être battue.
Mais la concurrence ne doit pas être négligée. 7 ondines ont été engagées par Renault avec l’équipage vedette Féret-Montraise. Il faut compter aussi avec les conditions climatiques et si les Panhard ont une petite marge rien n’est fait au moment où les équipages s’élanceront sur le parcours de concentration, itinéraire long et fastidieux avant d’attaquer les spéciales.
C’est ainsi que la majorité des concurrents partis de la Principauté seront sérieusement pénalisés sur le secteur Valence / Le Puy très enneigé. Du côté de St Agrève également une pellicule de neige verglaçante venait à bout de plusieurs concurrents n’ayant pas pu chausser leurs pneus cloutés pour cause de contrôles trop rapprochés.
Par contre la nuit a été clémente pour ceux partis de Glasgow, Paris et Francfort.
Déjà 82 abandons au terme de cette première nuit. Hans Walter, le favori de chez Panhard marche à la perfection. Il a intelligemment troqué sa Porsche pour une PL17 dont il ne tarie pas d’éloges le comportement routier.
Au terme de cette concentration Monaco arborait ses couleurs rouges et blanches sous un soleil radieux.
S’il y eut beaucoup de pénalisés, le redoux amorcé depuis 3 jours rendit les difficultés de ce rallye plus acceptables.
Mais ce parcours a été plébiscité comme étant judicieusement sélectif.
Jean Guichet sur Ondine et rené Trautmann sur DS19 auront marqué cette concentration par leur performance et leur combativité. Mais Walter sur sa PL17 a aussi impressionné et c’est surtout la performance d’ensemble des Panhard qui force l’admiration : 9 sur 11 sont à l’arrivée.
Etienne de Valance peut être content, lui qui s’est donné à fond dans cette entreprise qu’il orchestre de mains de maître avec de tout petit moyen.
Après les spéciales, c’est la Panhard de Martin-Bateau qui occupe la première place devant Walter-Loffler, mais devant une Skoda (Eklund), une Saab (Carlsson), une BMW (Block), la PL17 de Jouanneaux et les Ondine de Guichet et Féret.
120 équipages vont subir l’épreuve complémentaire sur le circuit de Monaco.
Sur le célèbre circuit,, l’Allemand Walter tente en vain de battre son camarade d’écurie, le niçois Martin, où Jouanneaux triple le succès de la marque française !
En effet, la bataille était de simple prestige. Les deux hommes sont restés sur leur position et su Walter a réussi à rattraper un peu son retard, 9 points sur 26, il restera second.
Le bruit a couru qu’il cherchait à se faire effacer les 20 points de pénalisation technique qui lui ont été infligés parce qu’un concurrent a endommagé sa carrosserie à l’arrière.
De toute façon l’effort était voué à l’échec car le règlement ne faisait pas de différence entre ceux qui ont touché un obstacle et ceux qui ont été victime d’un accrochage. On peut le regretter, car sans cette stupide pénalisation, l’équipage Walter-Loffler eut été vainqueur.
Ce triplé Panhard nous comble, racontait Etienne de Valance, récompensant une maison et un homme qui n’a pas ménagé ses efforts, tant de préparation que pendant l’épreuve.
Les trois Panhard de tête étaient intouchables ; on aurait pu compter 6 Panhard aux six premières places, mais un succès aussi écrasant aurait été gênant pour le bénéficiaire.
Moins connus que les équipages vedettes, Martin et Bateau n’en furent pas moins valeureux.
Cela faisait des années qu’ils participaient brillamment à des épreuves sans avoir ce brin de chance qui transforme une belle prestation en succès.
Le premier, concessionnaire Panhard à Nice, il est donc bien placé pour exploiter les qualités de la PL17 dont aucun détail n’est secret pour lui.
Le second, est un commerçant en articles de sport. Ce succès est le fruit d’une collaboration parfaite entre un équipage et sa voiture.
RESUME DE L’EPREUVE EN IMAGE :
Panhard a donc réussi son pari en s’imposant brillamment dans cette épreuve dont l’impact commercial reste considérable.
Charly RAMPAL (Photos Archives Panhard)