C’est en 2007 que Chausson fêtait le centenaire de la marque.

Contacté à l’occasion de Rétromobile par le responsable de la communication, j’avais donné ma parole sur ma participation.

Il souhaitait en effet la présence d’un véhicule Panhard pour cet anniversaire sur le lieu même des anciennes usines à Asnières sur Seine.

Nous étions deux panhardistes en cette matinée ensoleillée du mois de mai : lui avec une magnifique Dyna Z1 verte et moi avec ma 24BT. 

De nombreuses autres marques de voitures étaient représentées.

Il faut dire que Chausson a été un sous-traitant important dans les années cinquante pour les grandes marques automobile comme Renault, Ford et Peugeot.

Je ne vous parlerai pas des cars Chausson largement connus et répandu dans la planète automobile.

Des cars réputés pour leur qualité de fabrication et la sûreté de leur conception.

Tous les anciens ouvriers et cadres de Chausson étaient présents.

Ce fut un réel plaisir de côtoyer ces personnages qui ont fait l’histoire d’une grande marque.

Ce fut très émouvant de les voir se congratuler au gré de leur retrouvaille et essuyer une larme au coin de leurs yeux bien fatigués.

Impressionnant de les voir figé à jamais dans l’attitude que leurs avait donné leur  posture au travail.

S’embrassant ou se serrant les mains aux doigts meurtris ou déformés par la dureté des outils qu’ils manipulaient.

Plaisir de revoir Robert Sobeau qui avait travaillé avec eux et que j’avais contacté pour qu’il vienne avec son DB-HBR jaune : il l’a fait.

Il en connaissait la majorité et le voir passer d’un groupe à l’autre avec la même émotion me ravissait.

Après une allocution du Député-maire de la Ville devant le fronton de l’usine, seule relique de cette entreprise, nous étions conviés à un généreux cocktail.

Puis, en tant qu’invité de marque, nous sommes allés déjeuner dans à grand Hôtel-Restaurant non loin de ce lieu magique.

Là, les discussions allaient bon train entre ces hommes admirables.

Il est dommage que notre marque n’ait pas eu plus de reconnaissance en cette journée.

Tout s’en va, tout s’oublie !

En admiration pour ces hommes, je ne pouvais pas laisser passer l’occasion de vous résumer l’histoire de cette grande marque et vous faire partager ces rares photos de la naissance de nos voitures à Asnières.

L’HISTOIRE

La Société des usines Chausson a été fondée à Asnières-sur-Seine en 1907 sous le nom des Ateliers Chausson Frères par trois frères (Jules, Gaston et Paul Chausson).

La suprématie du constructeur sur le marché de l’époque s’explique par la fabrication de ses véhicules.

Leader dans sa catégorie, l’usine chausson avait adapté un mode de fabrication venu des Etats-Unis.

En effet, sa méthode de fabrication est caractérisée par la formule de la caisse-poutre à revêtement travaillant.

Ce procédé consiste en une construction des caisses entièrement basée sur une pré-fabrication d’éléments en tôle assemblés en sous-ensembles pour finir par le montage de la caisse par assemblage des sous-ensembles, cela permet d’éviter une multiplication des outillages d’emboutissage, ce qui donne un design très simple au car chausson.

La conception des véhicules de l’usine chausson se divise en trois phases et sur trois sites différents, Meudon, Gennevilliers et Argenteuil.

L’usine de Meudon a pour objectif la coupe, l’emboutissage et le pliage des différentes pièces.

Ces pièces, sont ensuite transférées vers Gennevilliers qui assure le montage des bus chaussons.

Enfin, les opérations de finition se font sur le site d’Argenteuil.

En 1952, décision est prise de centraliser à Argenteuil tous les services commerciaux et après-vente, ainsi que l’atelier de réparation des cars.

En 1953, le constructeur affirme que le temps de conception d’un car chausson dure 3 semaines et qu’il y a en permanence 60 véhicules dans les ateliers de conception.

Ses moyens de production très modernes valent à la société une image très attractive et beaucoup plus productive que ses concurrents directs.

En 1956, les usines chaussons fêtent leurs 10.000ème cars alors que Renault enregistre seulement 5 000 véhicules.

En 1959, les usines chaussons s’associent à Saviem.

A partir de cette date, la construction ne se fait plus uniquement sur Paris mais également en Ardèche où sont transférées des caisses nues motorisées avec à leur bord des pièces détachées.

DE LA DYNA X A LA 24 Pour Panhard, Chausson travailla sur les caisses des Dyna X, Dyna Z et des PL17 de 1949 à 1963.

Puis sur les caisses des 24 :

L’usine d’Annonay assure les opérations de peinture, la pose des revêtements intérieurs et effectue les livraisons.

Le site d’Argenteuil permet alors d’accueillir un magasin central où se trouvent toutes les pièces de rechanges des deux marques.

Spécialisée dans la construction automobile (carrosserie et échangeurs thermiques) elle a été un acteur important de l’industrie automobile en France, en tant que constructeur (cars Chausson après la Seconde Guerre mondiale) puis en tant que sous-traitant de ses deux principaux actionnaires, les groupes Peugeot et Renault.

Pendant les années 1970, période de son plus important développement – environ 13000 salariés), le groupe possédait des usines à Asnières, Gennevilliers, Meudon, Reims, Creil, Maubeuge, Laval.

Il avait absorbé ou filialisé d’autres sociétés du secteur automobile telles que Chenard et Walcker, Brissonneau et Lotz.

Il a ensuite été démantelé dans les années 1990.

CHAUSSON ET D.B.

C’est à l’usine de Gennevilliers Chausson que Robert Sobeau, embauché le 1er octibre1953, va réaliser avec son équipe le prototype du coach qui sortira le 4 octobre 1954, direction le Salon automobile de Paris.

En effet, la Société des Usines Chausson avait créé en juin 1953 un département plastique, convaincu de l’avenir de ce matériau.

Ce département sera composé de 4 sections, chacune ayant son propre responsable.

  1. Laboratoire et préparation des produits
  2. Etudes et recherches sur les mousses souples et rigides pouvant entrer dans la construction d’un véhicule (habillage intérieur, planche de bord, panneaux de portes, isolations, etc)
  3.  Atelier de modelage : maître modèles pour la réalisation des outils d’emboutissage, maquette de contrôle, reproducteur, modèle Keller, tout cela réalisé à partir de résine sans retrait araldite « M » permettant des coulées en masse.
  4. Atelier de construction des carrosseries automobile en STR.VP 

C’est là que sortira tous les éléments du futur coach pour la série et qui seront ensuite livrés à Champigny pour le montage sur châssis avec tous ses éléments de trains roulants, suspension et mécanique.

UNE PRODUCTION TRES DIVERSIFIEE Plus qu’un long discours sur des véhicules étrangers à Panhard, ci-dessous un éventail des véhicules ayant utilisés des composants réalisés chez Chausson.

  Charly RAMPAL   (Documentation Chausson)