Le circuit sur lequel a été organisé le GP de Roubaix en 1953 développe 2,972 km. Il a été « dessiné » dans le parc de Barbieux.

Cette année là, les organisateurs du Grand Prix de Roubaix 1953, malgré les louables efforts de renouvellement des formules de course, ont connu un échec financier assez net qui amenera la mort pure et simple de ce Grand Prix, dans l’esprit actuel.
Il faut dire que c’est dommage, car la « formule handicap » possède des qualités indéniables.

Du côté de Champigny, DB avait engagé deux barquettes : une pour René Bonnet himself et l’autre sera pilotée par Alphonse De Burnay et portera ne n°4, dont on voit les deux exemplaire ci-dessous devant les stands :

Dès le départ, René Bonnet, au volant d’une DB 745cm3, se cracha dans les mains pour prendre le maximum de tours, distançant son grand adversaire du Mans, Chancel, sur Panhard que l’on voit ici sur la ligne de départ avec le tank Riffard et qui porte le n°6

Mières, qui partait sur sa Gordini 1.500 cm3 avec 17’53’’ de handicap derrière la DB, s’imposa très vite comme devant être le concurrent le plus redoutable de René Bonnet.

Parti en neuvième position, le jeune Argentin dont le style au volant enchantait la foule, dépassait Olivier (Porsche), Péron (OSCA), Barthe (SIMCA) et Lalisse (Panhard).

Tournant toujours régulièrement, Mières attaquait alors Plantivaux sur Panhard et passait en seconde position.

Cependant, René Bonnet n’avait que quinze tours à accomplir avant de boucler les 101 tours imposés et comptait encore trois tours d’avance !

On voit ci-dessous René Bonnet se retournant comme un motard pour se rassurer sur son avance :

Malgré tous ses efforts, le pilote de la Gordini ne parvenait pas à remonter celui de la DB qui enlevait ainsi ce Grand de Roubaix avec beaucoup de panache.

Chancel réussissait à conserver courageusement la troisième place malgré la course étourdissante de Jean Lucas sur Gordini 2,5 litres aui avait un handicap de 23’22’’. Ce dernier s’avéra être un beau lutteur, qui, prenant des risques, allait plusieurs fois taquiner les bottes de paille pour ne s’avouer vaincu qu’à, le dernière seconde.

Quant à l’autre DB engagé, elle du abandonner :

La victoire de la DB restera une belle récompense pour René Bonnet, constructeur avisé et fin pilote.

Cette victoire souligne encore sa modestie, sa recherche infatigable et son excellent travail pour le sport automobile français.

Mais il faut également rendre hommage aux Gordini qui ont été une fois encore les animatrices d’une course qui, sans elles, aurait perdu beaucoup de son intérêt.

Elles ont parfaitement tenu la distance et ont soulevé les applaudissements de la foule.

Pierre Chancel a démontré à la fois, sa virtuosité et les qualités de sa Panhard 745cm3.

Les grosses cylindrées par contre, ont déçu et en aucun moment n’ont paru menaçantes.

Les Jaguar, H.W.M. et Aston Martin (exception de celle de Whitehead) ont été les grandes vaincues de ce Grand Prix de Roubaix dont le handicap parait lourd sur ce circuit très bref, pour des voitures dont la puissance ne peut être exploitée à fond, laissant l’avantage aux petites cylindrées légères et plus agiles, surtout quand elles sont si bien pilotées.

Charly RAMPAL