Le circuit de vitesse automobile des Remparts, fêtait ses 73 ans d’existence avec toujours ce soucis de l’authenticité.

C’est en effet en 1938 sous l’impulsion de la section Charente de l’ACDSVC que nait le projet d’amener des voitures de course au cœur de la cité des Valois dès l’année suivante, en 1939.

Compte tenu du contexte historique de la déclaration de la Seconde Guerre Mondiale deux mois après la première édition du Circuit des Remparts, les épreuves seront suspendues pendant huit ans.

Ce ne sera que les 13-14 et 15 juin 1947 que se courra la deuxième édition.

Tous les grands pilotes du moment useront leurs pneumatiques sur ce circuit en ville spécifique : court, technique et assez dangereux pour celui qui se loupe !

En 1955, le drame des 24h du Mans du 11 juin, provoquera l’arrêt immédiat de tous les circuits urbains.

C’est en 1978 que le Phénix renaitra de ses cendres !

En 2006, suite au risque de disparition pour cause de limitation de la vitesse à 50 km/h, une nouvelle loi annule et remplace le décret de 1955 qui aurait pu causer la disparition du circuit.

Depuis, et chaque année à la fin septembre les courses historiques se succèderont et des personnalités comme Prost, Pescarolo, Beltoise, Jackie Stewart, Jabouille, apporteront leur image pour donner à cette manifestation ses lettres de noblesses.

C’est dans ce contexte historique et convivial que le Directeur Laurent SAZERAC avait mis sur pied trois gros marqueurs qui seront à la base de ce succès annuel : concours d’élégance, Rallye et courses.

Au concours d’élégance nous avons noté la participation de Pierre Duprat avec sa « barquette des glaces » : même pas peur !

Les courses ne pouvant avoir lieu que le dimanche à cause des nuisances sonores, c’est un concentré d’activités sportives de très haut niveau qui se déroulera sur une seule journée : Essais le matin et course l’après-midi.

Pour nous, panhardistes, deux plateaux retenaient notre attention : celui des MEP / Monomill

et celui baptisé « Gérard Larousse » où les survivants du plateau DB initialement prévu, se retrouvaient mélangés aux « laissés » pour compte des véhicules que l’on ne savait pas trop où placer !

Dommage que le forfait de quelques dbéistes qui clamaient pourtant haut et fort leur participation, avait fait annuler ce plateau des moteurs Panhard qui avait eu un grand succès en 2010.

Côté incident dans ce plateau : les difficultés d’alimentation par injection sur la Fairchild de Jean-Luc Renard et le tutoiement des rails sur tête-à-queue de notre ami Alain Petit dont le superbe HBR y laissera quelques morceaux de polyester.. !

LE PLATEAU MEP-MONOMILL EN VEDETTE

Cette année, c’est le plateau des MEP / Monomill qui avait le rang de VIP.

Aussi sa place était dans la cours d’honneur de la Mairie, ce qui permettait aux visiteurs non accrédités de pouvoir admirer nos voitures en toute liberté.
Autre avantage non négligeable : l’absence de poussière et de l’imbroglio des mises en grille qui étaient le point noir des années précédentes.

Les contrôles techniques du samedi après-midi donnèrent quelques frissons à certains pour non-conformité ou matériel de sécurité périmé. Mais l’intervention d’Honoré Durand, clé de voûte de notre plateau, leurs donnera le sursis nécessaire pour participer à cette dernière course de la saison (je n’ai pas dit « démonstration »).

C’est encore le plateau des MEP / Monomill qui allaient ouvrir les hostilités, dès 7h 30 le dimanche matin alors que le jour n’était pas encore levé, donnant une image assez cocasse des monoplaces dépourvues de lumières qui traversaient une partie de la ville pour se rendre prè-grille : on se serait cru à Singapour pour le GP de F1 ! (Toute proportion gardée évidemment..).

Sortie de la place d’honneur de la Mairie :

La petite rosée de la nuit rendait la piste glissante, mais après un tour, le naturel reprenait le dessus et notre rythme augmenta très fortement. Peu d’incidents à constater : commande d’accélérateur cassé pour Dominique Pascal,

Quelques soucis de reprise pour Rinaldi, Honoré Durand cassait le tube de son châssis qui tient la queue de boite : il participera quand même à la course malgré des passages de vitesses devenant de plus en plus imprécis et qui le contraindra à l’abandon.

Quelques inévitables accrochage sur ce circuit en ville « mono trajectoire », c’est ainsi que Stéphanie Gayraud ira se frotter avec Hubert Godefroy qui eut le latéral de son capot cassé, mais rien de grave, ni d’irrémédiable.

Mais c’est surtout Gilbert Lenoir qui eut le plus gros pépin : piston percé.
Pourtant équipé d’un BMW forgé, il du renoncer malgré l’intervention sympathique de Jean-Luc Renard (concurrent sur une Fairchild et ami de toujours) qui ne pouvait plus rien pour lui ! Moteur pourtant réalisé à l’époque par Alain Gawski.

Usant d’une stratégie de vieux briscard en se positionnant en tête de le pré-grille pour profiter d’un champs libre, Philippe Gayraud et son X27 affutée, occupera la pole devant, Benne, Dallois, Dominault… devant les 10 autres MEP X27 dégueulant de puissance à côté de nos pauvres bicylindres…

De mon côté tout allait bien devancé seulement par un magnifique Racer vert anglais de Matthieu Midy qui marchait du feu de Dieu !

Quelques références : Gilbert Lenoir sur son Racer était 11ème avant sa casse et Hubert Godefroy sur sa MEP X2 était 12ème !

Temps des essais :

LA COURSE

C’est à 13h30 précise que nous étions appelés à nous présenter sur la pré-grille.

Soupçonnant un repas bien arrosé, les organisateurs avaient conservé la bonne idée de faire souffler tous les concurrents pour déceler celui qui aurait usé ou abusé d’un élixir euphorisant en guise d’EPO…

Tout se passa bien et aucun d’entre nous n’eut à aller à la « case prison » !

Après un retard conséquent et non sans conséquence sous un soleil de plomb dans le parc fermé, pour laisser la place à quelques démonstrations « sponsorisantes » en mal de reconnaissance, l’ouverture du circuit s’offrait à nous.

La mise en place de la grille de départ fut laborieuse et c’est avec un gros retard que les 21 concurrents (du fait du forfait de Lenoir) lâchèrent leurs chevaux respectifs.

L’envol de Philippe Gayraud placé en première ligne ne soufra d’aucun contretemps : la piste s’ouvrait libre devant lui et il put mener à bien sa course sans une opposition vraiment marquée : du Sébastien Vettel quoi… Il va réussir le grand chelem : pole, meilleur tour en course, tous les tours en tête et victoire finale : bravo Philippe !

C’est sûr qu’il ne s’est pas beaucoup amusé dans sa course en solitaire, mais au moins, il put éviter tous les pièges d’une course en peloton. Seuls les dépassements des attardés qu’il rattrapa au moins deux fois, lui donna l’impression de se mêler à nos passes d’arme. On le voit ici dépasser Hubert Godefroy sur sa MEP X2.

Derrière lui les Benne, Roumanet, Claude Gayraud, Dallois et Dominault se crachaient dans les mains pour rester au contact..

Jean Michel Dallois aurait pu inquiéter le vainqueur sans les maladresses chroniques de Yves Dominault qui lui fermait la porte de manière assez peu sportive jusqu’à ce que Jean-Michel, exaspéré, le tape de l’arrière…

De mon côté, je tirai le maximum du vieux Monomill qui sous la torture d’un circuit exigeant et bosselé, perdait baguette alu et boulons de carrosserie, talonnant au raccordement sur la ligne droite et faisait jaillir à chaque passage des gerbes d’étincelles : j’avais chaud au cul !

Mais cette débauche d’énergie au-delà du raisonnable me permit de grimper à la 7ème place, devant les moteurs Panhard et même de me battre avec Claude Gayraud et sa MEP X27…

Hélas, comme l’an dernier, à deux tours de la fin, en quelques secondes de cliquetis annonciateurs, mon moteur explosa dans un panache de fumée caractéristique d’un piston percé : le droit encore !

Les miens n’étant pas forgés et en 850 classe 7, le trou était impressionnant. Une prise d’air sera par la suite diagnostiquée…

Je voyais ainsi passer tous mes petits camarades autrement qu’à travers mes rétroviseurs.
Il me reste du boulot pour cette fin d’année.
Le plus dur sera de trouver ces classes 7 avec gorge ouverte pour l’Uflex qui permet de lubrifier la jupe et espérer une meilleure tenue…

Seule et dernière satisfaction, les applaudissements du public à mon retour sur la dépanneuse sanctionnant une belle course..

Avec ce chat noir que je promène ici avec le Monomill, je crois qu’Angoulème se conjuguera désormais au passé..

Côté Racer, c’est Matthieu Midy qui remportait la palme après une très belle course qui le porta à la 5ème place, s’intercalant largement entre les MEP X27.

Résultat course :

Charly RAMPAL

Et pour résumer ce merveilleux week-end, une compilation issue du journal « Tout le Sport » de FR3