Le démarrage de la chaîne de montage des Dyna Z1 s’est fait en douceur.

Néanmoins les premières voitures commercialisées ont souffert de quelques faiblesses, notamment dans le domaine de l’étanchéité.

En effet, il fallait repartir d’une page blanche : carrosserie entièrement nouvelle et organisation des chaînes de montage entièrement revue.

C’est finalement au mois de décembre que la chaine se met en route : 96 voitures sont produites ce mois là.

C’est le rythme que la chaine devra atteindre quotidiennement quand elle tournera à plein régime.

210 voitures sont fabriquées en février et la Dyna Z1 est exposée au Salon de Bruxelles.

Au même moment, l’assemblage démarre en Belgique et les premières voitures de série sont confiées à la Presse.

La Dyna a reçu ses premières modifications :

  • une grille protège maintenant le ventilateur

et les boules de caoutchouc des barres de torsion de la suspension arrière ont été supprimées :

Dans le n° 93 de janvier 1954, le mensuel « L’Automobile » publie le premier essai de la Dyna et titre « En atteignant les 100 km/h en 25 secondes, en tenant le 127 km/h sur l’anneau de Monthléry, la Dyna 54 a justifié tout le battage fait autour de sa naissance. »

Les journalistes ont enthousiastes que l’on pourrait résumer par « Conduire une Dyna 54 est un régal : on aimerait que beaucoup de voitures dites de sport, soient aussi brillantes ! ».

Il n’y a que l’Auto-Journal dans son n° du 15 avril 1954 qui critiquera la Dyna et Panhard, ce qui deviendra son habitude : insonorisation, maniabilité de la boite, étanchéité déficiente, vibrations dans le train avant au freinage, ainsi que son prix très élevé.

Mais il faut dire qu’il n’avait pas tort !

Au niveau des satisfécits, il loue les performances, la sobriété, la tenue de route, la finition et l’équipement.

Dans l’intervalle, la Dyna a continué le tour des salons par New-York, Amsterdam, Bogota et Genève.

La clientèle doit être patiente et Panhard, soucieux de soutenir sa cotation en bourse, a décidé de privilégier les acheteurs justifiant de l’achat d’au moins cinquante actions et prêts à ne pas s’en défaire avant 6 mois, en leur livrant leur Dyna en priorité !

Proposées en deux versions : la berline luxe à 699.000 FF et la Dyna Luxe spéciale à 760.000 qui bénéficie d’un moteur 850 Sprint, antivol et chauffage Avialex que je vous ai présenté dans un article indépendant.

La nouvelle Dyna connaitra vite un grand succès malgré son handicap de prix qui la situe entre l’Aronde Grand-Large et le cabriolet Peugeot 203.

Un exemple de fiche de livraison de la n°104 livrée aux établissements Singla, concessionnaire Panhard à Saint-Afrique, dans l’Aveyron : cette voiture existe toujours et se targue d’être la plus ancienne.

Devant cet engouement, les cadences de production de la Dyna type « VLL » (nom de code usine donné à la Dyna 54) vont augmenter et dépasseront dès l’été 54 celles enregistrées au plus fort de la production des « VP2 » (les Dyna X), qui, dans leur meilleure année (1951) atteignaient en moyenne 1.300 unités par mois.

Dès avril, la production mensuelle passait la barre des 1.000 unités, pour se stabiliser provisoirement à 1.500 dès septembre et franchir le cap des 2.000 en mars 1955..

La Dyna Z est considérée comme en avance sur son temps par sa sécurité passive : planche de bord rembourrée, des formes lisses, réservoir d’essence sus la banquette arrière, pare-brise éjectable, caisse à grand visibilité, phare anti-brouillard et phare de recul.

Quant à la sécurité active, sa tenue de route légendaire la sortira des faux pas !

Un ensemble de principes de précautions qui plairaient à nos censeurs d’aujourd’hui !

Quant aux sportifs, je ne peux pas m’empêcher d’en parler car le sport-auto étant dans mes gènes, ils étaient déjà accros de la mécanique Panhard, mais avec la Dyna Z et ses dérivées, ils vont tutoyer le sublime.

Le 23 janvier 1954, Gérard Welter, un panhardiste sportif anversois bien connu, s’aligne au départ du G.P. des voitures de série à Francorchamps et remporte brillamment sa classe à 118,621 km/h de moyenne.

En janvier 1955, Gillard et Dugat se classent à la deuxième place, toutes catégories au rallye de Monte-Carlo qui rassemble cette année-là 318 concurrents.

Deux exemple qui prouvent que malgré sa taille imposante, la Dyna ne craint pas de s’aligner en compétition, pour le plus grand plaisir de ses pilotes, au passé sportif  en Dyna X et avant l’étape supérieure en D.B. ou dérivés.

Aujourd’hui encore elle séduit les sportifs, comme P.H. Mahul dont je vous ai relaté les exploits en Rallies historiques,

de notre ami Meunier, ici au Bourbonnais

De Jean Favarel aux 24 Heures de Dreux  où Jean Pagès en avait teste la solidité de la structure :

Ou de la mienne aux Deux Tours d’Horloge au Castelet :

La Dyna Z1 = que du bonheur…!

Charly  RAMPAL  (ma Docuthèque + Archives Panhard)