L’année 1950 a été l’année des grands succès sportifs pour la mécanique Panhard, grâce surtout à Monopole et à DB.

Mais la piste est une chose et tout le monde ne peut pas courir. Aussi pour satisfaire les jeunes sportifs qui n’avaient guère de véhicules typés à se mettre sous les fesses, Deutsch et Bonnet pour aborder une carrière commerciale avec des modèles de petites séries, décidèrent de se lancer dans l’aventure en demandant au carrossier Antem de préparer un cabriolet au ligne agréable très représentatives de ce qui se faisait au début de cette décennie.

C’est le dessinateur Gedo qui la représente en avant première :

C’est ainsi qu’au Salon d’Octobre 1950, DB présentait sur leur stand ce petit bijou équipé d’un moteur de 743 cm3.

Cette mécanique a un taux de compression de 8,8 et un carburateur solex de 32 PBIC par cylindre qui poussent à 40 ch le brave petit bi-cylindre Panhard au régime de 5.500 t/mn.

Bien entendu, les autres éléments de la Dyna sont repris : boite, freins, suspension.

Celle arrière étant améliorée :

La vitesse est comprise entre 125 et 130 km/h, ce qui pour l’époque et ramené à la cylindrée est tout à fait remarquable.

Les freins sont des Bendix avec des tambours AV de 254 mm et AR de 180 mm ; la largeur des garnitures est de 35 mm à l’AV et de 30 mm à l’AR.

Le réservoir d’essence est placé derrière les sièges passagers et peut contenir de 35 litres, 45 et 60 (à la demande) selon la vocation de la voiture et de sa cylindrée.

Les dimensions de la voiture sont :

– longueur hors tout = 375 cm
– largeur hors tout = 145 cm
– hauteur avec capote = 110 cm
– hauteur sans pare-brise = 75 cm
– voie AV = 122 cm
– voie AR = 112 cm
– garde au sol 17 cm

Cet ensemble est très léger, aux alentours des 500 kg, en ordre de marche, permettant ainsi de brillantes accélérations.

Fidèle au label DB, le chassais est une poutre centrale de section carrée associée à des longerons et traverses perforées en tôles pliées.

Vu de ¾ arrière

de face :

Ce cabriolet DB-Antem ne manque pas d’élégance malgré des lignes simples.

Son tableau de bord est à l’image de la voiture : très dépouillé. Notez l’absence de conte tour. Il reprend essentiellement les organes visuels de la Dyna X.

Une version en 850 sera également produite sur demande, lui permettant d’atteindre les 140 km/h.

Après sa présentation au Grand-Palais, l’esprit sportif de la marque de Champigny, reprend le dessus.
Et même pendant le Salon, les 10 et 11 octobres 1950, les deux associés commencent l’année automobile sous d’heureux auspices en battant 14 records du monde à Monthléry dans les catégories 750 et 500 cm3 (voir mon article dans le rubrique « COMPETITION-CIRCUIT ») avec une barquette de ce type équipée du moteur 750 et du Racer 500 cm3.

Aux 24 Heures du Mans des 23 et 24 juin 1950, DB engagera 3 barquettes dont deux termineront en 21ème (celle de Bonnet-Bayol équipée du nouveau 850)

et 30ème position (sur 30 voitures à l’arrivée) celle de Aunaud-Pons à moteur 745,

la troisième étant déclassée pour aide non autorisée (Eggen-Beaulieu).

La version course quant à elle peut atteindre les 170 (version du Mans)

Une vingtaine d’exemplaires ont été produits en 1951.

Il sera aussi associé aux élégantes du moment en participant à des concours d’élégances :

Mais ce cabriolet n’est finalement pas tellement du goût de Deutsch et Bonnet qui le « laisse tomber » pour se tourner vers un coupé.

C’est ainsi qu’au printemps 1951, ils se tourneront vers Philippe Charbonneaux qui dessine un très joli modèle dont les plans sont fournis à Antem qui sera chargé de le construire.

Mais pour des raisons techniques et financières le projet ne se concrétisera pas, mais reverra le jour sous une autre forme au début de 1952.

Aujourd’hui, c’est notre ami Serge Mace qui en possède un bel exemplaire et qui n’hésite pas à l’utiliser non seulement pour son plaisir personnel, mais en démonstration. Il sera exposé à Rétromobile 2014 sur le stand de l’Amicale DB.

Charly RAMPAL