Venues de leur Cantal natal, les familles Chappe et Gessalin vont unir leur destin et participer à l’aventure automobile…

Origines de la famille Chappe

A proximité des centres miniers, installés près des canaux, des cours d’eau navigables et plus tard du réseau ferroviaire, s’est organisée une autre industrie : celle du feu.

Au fil des temps, des forges, des armureries, des clouteries s’y sont établies et profitent ainsi de ce combustible moins cher que le charbon de bois et le bois d’antan nécessaires à leur savoir-faire.

C’est ici que la famille Chappe exploite depuis la nuit des temps la forge, dans la commune de Ydes, plus précisément au hameau de Champagnac.

Ils sont forgerons, charrons ou maréchaux-ferrants, de père en fils.

Ils fabriquent ou réparent les roues des chariots et des carrioles utilisés pour l’activité tant minière qu’agricole.

Jean Chappe est né le 24 avril 1885 à Trizac, dans le Cantal. Il épouse le 4 août 1906, Marie dite Julie Cumenge, née le 25 novembre 1887 a Boisset.

C’est à l’âge de 31 ans que Jean succède à son père, dans la forge familiale.

De leur mariage naîtront 6 enfants : Marie Louise Antoinette, l’aînée, née le 4 novembre 1906, Marius François Eugene en 1910, Albert Marius François dit Abel, en 1912, Albert Eugène né en 1913, Marie Augustine née en 1915 et Eugène dit Louis, né en 1918.

Alors que la Première Guerre mondiale éclate, Jean Chappe devient maître d’apprentissage d’un jeune garçon nommé Amédée Gessalin, alors âgé de 11 ans et quelques mois. Les fils de Jean : Abel et Albert lui succèderont un jour, mais ils sont bien trop jeunes pour l’instant ! Ils n’ont que 5 et 4 ans. Quant à Louis, le petit dernier, il naîtra lorsque cette fichue guerre sera terminée !

Origines de la famille Gessalin

L’histoire de la famille d’Amédée GESSALIN commence quant à elle, le 17 novembre 1885 à Sauvat, par le mariage de Charles Gessalin et d’Antoinette Lavialle.

Charles est né le 19 décembre 1849 à Saignes. Il y décédera le 27 mai 1930 dans sa 81ème année.

Antoinette a vu le jour à Sauvat le 15 novembre 1864, un petit village situé juste a côté de Saignes.

De l’union de Charles Gessalin et Antoinette naîtront, à Saignes, huit enfants . Marie en 1886, Jeanne en 1887 puis Victor en 1890, Rose en 1892, Antonin en 1894, Justin en 1899, Therèse en 1903 et le plus jeune, Amédée le 11 novembre 1905. (le petit apprenti de Jean Chappe),

Dans cette petite région du Cantal, la vie s’écoule ainsi, douce et tranquille jusqu’au jour où l’activité de la mine ralentit.

Jusqu’au jour où il n’y a plus assez de travail pour nourrir la famille …

Julie, l’épouse de Jean Chappe, pressent que l’avenir de la famille n’est plus ici, en Auvergne.

C’est elle, le coeur de la famille. Une maman qui persuade les siens de tenter leur chance à Paris. Tout au long de sa vie elle : « … sut établir et maintenir des liens familiaux très forts » écrira son fils Albert.

LES CARROSSIERS

Amédée, est devenu un homme, il part en « éclaireur» et monte ainsi à Paris en 1928 dans l’objectif d’apprendre ce tout nouveau métier qui semble nourrir l’espoir d’un meilleur avenir : celui de carrossier.

Abel le rejoint quelques temps après. Tous deux sont embauchés chez un carrossier.

Mais avant ce départ vers un nouvel horizon, Amédée, épouse le 8 juin 1928, Marie Louise Pierrette Chappe à Ydes, la fille aînée du Maître d’apprentissage.

De leur mariage naîtront deux enfants : Juliette en 1929 et Jean en 1933. La famille s’installe en 1928 à Mézières sur Seine, près de Mantes.

 C’est là que la petite Juliette ouvre les yeux sur le monde en 1929.

Amédée exploite un fonds de Charbon. En parallèle, il ajoute à son commerce, une autre activité : le charronnage.

Toute la famille se regroupe à Saint-Maur des Fossés, dès 1930, où Jean Chappe, le grand-père, continue à ferrer les chevaux des livreurs de glace et des laitiers.

Abel et Albert, quant à eux, ont grandi et travaillent aux chantiers d’électrification des lignes du chemin de fer.

En attendant que Julie n’ouvre sa propre boutique, elle vend avec Marie-Louise et Augustine, la femme d’Albert, des produits d’Auvergne sur les marchés.

Amédée Gessalin, trouve un emploi de carrossier.

II fonde avec ses trois beau-frères une petite entreprise installée à Saint Maur des Fossés, avenue d’Alma.

C’est, ainsi que les quatre jeunes gens, vont apprendre, sur le tas, la réparation puis ensuite la carrosserie.

Ils deviennent carrossiers-habilleurs pour des véhicules utilitaires.

Le petit atelier, avenue d’Alma, déménage ensuite au 15 boulevard des Corneilles où la Carrosserie Chappe voit-le jour en 1932.

Dans les premiers temps, ce petit atelier, habille les châssis d’automobiles, dont les carrosseries sont : en … bois ! Le bois est d’ailleurs la passion d’Amédée Gessalin.

Le deuxième enfant d’Amédée et Marie Louise naît le 28 septembre 1933 au N°15 du boulevard des Corneilles à Saint-Maur des Fossés. Il s’appelle Jean … comme son grand-père !

Amédée Gessalin continue sa formation et apprend le traçage d’une carrosserie.

Abel a une grande expérience de la forge et de la menuiserie.

Il est aussi formeur de tôle et surtout, il a la passion de la mécanique : « c’est en démontant et en reconstruisant des voitures accidentées que nous avons appris la mécanique » affirme son frère Albert.

Ce dernier est gestionnaire dans l’âme, c’est lui qui reçoit les clients, établit les devis et assure les salaires mais ne rechigne jamais à revenir vers la tôlerie, sa formation première, quand l’activité le requiert.

Sa spécialité sont les galbes à grands rayons … un don hérité directement de la forge paternelle.

Louis, le plus jeune se forme aux métiers de la sellerie, mais il exerce aussi son art sur le métal acier, aluminium, laiton. Aucune feuille ne lui résiste. Entre ses mains, elle devient aile ou auvent, calandre ou portière. . .

Jean Chappe, en 1937 cède son atelier à ses deux fils aînés, Abel et Albert.

Ce dernier en assure la gestion. Louis et Amédée Gessalin leur beau-frère, continuent à y travailler.

Alors que la Seconde Guerre mondiale éclate, les quatre jeunes hommes sont mobilisés.

Le reste de la famille part en exode à Saignes, à bord d’une grande berline Talbot de 7 places que la famille a construit elle-même en 1935.

Seul, Abel, rentre en 1940 et remet l’atelier en route.

Louis et Albert, qui est blessé, sont emmenés en captivité.

Amédée est capturé à Dunkerque.

Albert sera libéré un an plus tard mais Louis et Amédée ne seront libérés qu’en 1945, ils ne pourront pas assister aux funérailles de Jean et de Julie Chappe qui décèdent en juillet et août 1944.

Dès la fin 1945 le clan des « quatre » est reformé.

Le pays est en pleine reconstruction de son parc automobile, mais les matières premières et les pièces détachées manquent.

Albert Chappe se souvient : « Nous nous sommes mis à la recherche de travail pour occuper tout le personnel reconstitué. Nous avons pris contact avec les usines Delahaye qui nous ont passé commande de carrosseries de cabines pour deux types de camions. A l’époque elles étaient construites en bois et tôle : ce n’était pas encore le tout acier. Les commandes Delahaye se sont poursuivies plusieurs années. ce qui constituait un bon capital de travail ».

La société Delahaye est une grosse société à cette époque. C’est elle qui fournit dès 1906, en association avec les établissements Farcot, une gamme de véhicules pour lutter contre les incendies.

C’est à Paris qu’apparaissent pour la première fois, les premiers véhicules de Sapeurs-Pompiers équipés d’un moteur à pétrole.

En 1917 les Sapeurs-Pompiers de Paris disposent de 32 autopompes, 27 véhicules de Premier Secours et 26 porteurs d’échelle.

En ce tout début de 20ème siècle, les portes, le plancher, les auvents des camions, les camionnettes et automobiles sont, en leur majorité, faits de bois.

La carrosserie est, soit de type « boulangère », c’est à dire à capote fixe, soit « normande » c’est à dire décapotable.

De 1920, et jusqu’à 1936, l’Allemand DKW fabrique même des voitures avec du contreplaqué. Pour en démontrer sa résistance, le constructeur n’hésite pas à présenter son véhicule, posé sur deux tréteaux, avec 30 ouvriers à l’intérieur, soit plus de deux tonnes de charge !

Cette voiture, en structure bois, possède de grandes roues, un héritage des diligences, mais surtout leur diamètre imposant permet une plus forte démultiplication

Les frères Chappe réalisent ainsi les cabines des camions pour la lutte contre les incendies pour la société Delahaye. « Lorsqu’un client de Delahaye voulait faire habiller entièrement son camion, Delahaye l’adressait directement Chez Chappe » confirme Albert Chappe., a Jean Gessalin, son neveu, d’ajouter : « L’habileté des ouvriers devait permettre de récupérer et de faire circuler nouveau ces beautés. C’était à mes yeux, à chaque fois que l’une d’elles sortait de l’atelier, un miracle. Elle retrouvait sa splendeur, tout y était l’éclat, la couleur, même l’odeur du neuf. Je participais déjà à cette résurrection, en admiration devant ces maîtres ouvriers qui, par leur travail acharné et leur habileté, redonnaient une seconde vie à toutes ces voitures blessées, voir pratiquement hors d’usage après des années d’occupation ».

En 1946, les frères Chappe s’associent avec leur beau-frère, Amédée et donnent naissance à la « Carrosserie Chappe Frères et Gessalin »

Dans les années 1950, les commandes de la société Delahaye faiblissent.

Il faut vite se diversifier pour sauver la « Carrosserie Chappe Freres et Gessalin ».

De carrossiers-habilleurs, les frères Chappe et Gessalin se tournent dans un premier temps. vers la réparation d’automobiles de tourisme et de sport.

LA REPARATION AUTOMOBILE AUSSI…

En juillet 1950 Jean Gessalin obtient son CAP de menuiserie en automobile commencé en 1947, dans les locaux de la Chambre Syndicale de la Carrosserie, rue Desrenaudes à Paris.

Son père Amédée est son maître d’apprentissage.

A ces trois années font suite deux autres, de perfectionnement, en cours du soir.

Là, Jean apprend la parfaite maîtrise du dessin pour réaliser une carrosserie complète à l’échelle1/1.

Ses diplômes sont signés d’un certain Henri Chapron, un carrossier hors pair décédé en 1978.

Celui-ci exerça sa passion pendant près de 50 ans et donna à l’automobile une de ses plus belles avancées techniques du 20ème siècle. Il habillera les Delage, Panhard, ou encore Delahaye.

Jean est aussi passionné d’automobile et doué, très doué en dessin …

Au fil du temps, le petit atelier développe son savoir-faire et s’adapte à l’évolution de la technique.

Les carrossiers travaillent très vite d’autres matières comme l’acier ou le duralumin.

Dès 1950, ils œuvreront à la carrosserie du Tank, sur la base Talbot, d’un certain … Charles Pozzi, un passionné de compétitions automobiles dont la voiture revient rarement intacte !

Charles Pozzi affronte sur les différents circuits les Rosier, Trintignant, Gordini, Bonnet et Raph (Georges Raphaël Béthenod de Montbressieux).

En 1968 Charles Pozzi, l’ami d’Enzo Ferrari, deviendra importateur en France de Ferrari.

C’est lui qui lancera pour la première fois, aux 24 heures du Mans, la 308 GTB, aux couleurs de Ferrari France.

Carlos Alberto Pozzi décèdera à Levallois-Perret le 28 février 2001 à l’âge de 91 ans.

Ces artistes utilisent aussi « aluminium comme par exemple celle conçue et étudiée chez D.B. est réalisée chez les Chappe et Gessalin.

Dans ces années 50 la « Carrosserie Chappe Frères et Gessalin » découvre une matière encore inconnue en Europe : La résine polyester armée de fibre de verre.

Un tout nouveau produit alliant légèreté et résistance.

L’utilisation première de ce matériau s’opère aux Etats-Unis. Elle est réservée à la construction des coques de bateaux.

Le procédé est avantageux pour l’élaboration des prototypes.

Les carrosseries en « stratifié » nécessitent un véritable travail artisanal et un savoir-faire exigeant pour cette matière inédite en France.

Peu de carrossiers possèdent ces compétences : voir le fiasco commercial de «The Marquis » à cause de la société Plasticar qui ne maîtrisait pas la résine polyester.

Dans notre pays, une seule société importe ce matériau : Les Etablissements Arnaud.

Ce polyester fera la renommée de l’entreprise familiale.

Mais avant cela, il faut apprendre à le travailler.

Le polyester apporte une réelle solidité à l’automobile : « Avant de recevoir les couches de tissu «Roving» imprégnées de résine (3 et 4 couches dans les parties renforcées), ce qui fait une épaisseur moyenne de 2,5 mm, le moule reçoit une application de peinture vinylique additionnée de solvant pour éviter l’attache au démoulage ; ensuite vient la projection du «gel-coat « au pistolet . Après que celui-ci sera polymérisé, on procédera à la stratification ( …) Tous les éléments intérieurs comprennent des pré-perçages afin d’avoir, à l’assemblage, un positionnement correct et rapide. Ils sont réalisés en résine appliquée au pistolet avec projection de fils coupés (renforts de tissus de verre placés judicieusement ) ». Extrait de la Revue Technique Automobile.

 MAI 1973 «CG, une affaire familiale dynamique ».

« Ensuite est venue la période où nous avons commencé à être catalogués comme des « spécialistes du stratifié » et nous étions souvent appelés à la rescousse sur des travaux en difficulté comme la Stera de Jean Bernardet ou par des confrères débordés comme Bonnet pour faire en stratifié le nez de ses Monomill » Explique Albert Chappe

Je vous ai raconté, l’histoire de la STERA de Jean Bernardet dans un article du le 12 août 2012 (Lien : panhard-racing-team.fr/ ?page_id=3072 )

L’objectif de ce prototype, réalisé en deux exemplaires dont le but est de surmonter les aléas inhérents à cette nouvelle matière.

DES REPARATIONS A LA TRANSFORMATION DES VOITURES DE COMPETITION

Le tissu Chappe …

A force de ténacité, de travail et d’ingéniosité, la famille Chappe et Gessalin arrive à mettre au point un tissu plus aéré afin d’obtenir une imprégnation plus facile, sans créer de surépaisseur et donc de surpoids, l’ennemi des compétitions.

Les établissements Chaumarat, importateurs également de ce polyester, proposeront pendant de nombreuses années ce produit à tous leurs clients sous le nom de « tissu Chappe ».

Petit à petit, délaissant la réparation, la société Chappe Frères et Gessalin se dirige vers la transformation des voitures de compétition comme la « Bosvin-Michel-Spéciale », une barquette en aluminium conçue et construite par Camille Bosvin.

PENDANT CE TEMPS LA, CHEZ LES FRERES CHAPPE ET GESSALIN PERE ET FILS Après les Delahaye, Pozzi et dans le même temps que la BMS, les « Carrosseries Chappe Frère et Gessalin » collaborent avec les plus grands noms de l’artisanat et de la construction automobile tels que : D.B (Deutsch et Bonnet) pour la partie de la caisse du cabriolet « Le Mans » mais aussi pour certains prototypes de courses comme la Monomill.

Après la Stera de 1953, le premier grand chantier polyester commencera effectivement avec le nez des Monomill en 1954.

Car les pilotes, souvent chevronnés, prenaient ces courses comme des récréations et attaquaient comme des fous. Devant l’hécatombe de nez et de capots dès la première course il fallait trouver une solution : ce fut le polyester.(…)

On estime qu’environ 30 Monomills furent produits d’avril à juin 1954. Mais beaucoup plus de nez polyester furent produits.

La catastrophe du Mans en 1955 mit fin au « cirque Monomill » et ils ne furent relancés qu’en 1957 après que les voitures aient été vendues à des particuliers (…) Mettre en forme un nez demandait une semaine de travail à un ouvrier qualifié

La renommée des ateliers est si vaste qu’il arrive souvent à la famillede travailler au même moment pour des grands noms concurrents tels que René Bonnet, CD et Alpine.

L’atelier est donc divisé en petits box fermés pour que les rivaux ne voient pas la réalisation des autres ! 

Le succès est tel que les ateliers deviennent trop petits obligeant la société à déménager à Brie –Comte Robert en 1960 dans des locaux construits sur un terrain acheté en 1957.

Une nouvelle aventure commence…

Doucement, va naître une ambition familiale, restée silencieuse jusque lors : Devenir CONSTRUCTEURS

Après la séparation de Deutsch et Bonnet, en 1961, la société collabore pour Deutsch associé à Panhard pour la production de la carrosserie des CD et les premières Panhard-CD : C’est la rencontre avec Bernard Boyer qui travaille alors pour Moteur Moderne comme mécanicien..

Quelques années plus tard, Bernard Boyer épousera la fille d’Albert Chappe.

Sa mission est de monter la partie mécanique d’une première CD prévue pour participer aux essais d’avril et trois autres destinées à la course de juin pour le Mans.

Il témoignera un peu plus tard de cette rencontre : « Dès mon arrivée, une réunion spontanée s’est organisée dans l’atelier (…). Les trois frères Chappe s’étaient regroupés avec Amédée et Jean Gessalin sans que l’un d’entre eux n’appelle les autres. Dès ce premier contact, je découvrais le fonctionnement et la force « des Chappe » (…) J’étais face à une tâche immense, observé par cet attroupement, je me sentais seul. très seul (…) Dans le clan « Chappe », seul Jean Gessalin était de ma génération ( ) Tous m’observaient en ne disant pas grand chose. Il n’y avait pas d’hostilité dans le comportement « des Chappe » mais j’avais bien compris qu’ils attendaient de me voir à l’œuvre avant de me donner leur confiance. Après quelques semaines, j’étais adopté, pas besoin d’un dessin, j’étais entré dans le système des mini-réunions : dès qu’un problème se présentait, le petit groupe se formait, chacun cherchait à comprendre, proposait une solution puis repartait sans perdre de temps… Cette entraide réciproque était une des forces « des Chappe »  qui faisait progresser rapidement la qualité de leur productions, tout en créant un style bien à eux qui inspirait la confiance et le respect de leurs clients » Didier Malga, président du groupe compétition de la marque CG-Sport dit de Bernard Boyer«  C’est un grand ingénieur auto, self-made-man de surcroît » … Un bel hommage pour et homme que j’ai toujours admiré : CG lui doit la conception du CG a moteur central.

Ce n’est qu’à partir de 1969 que tous les modèles CG seront placés sous le signe du Coq. « Un Coq pas comme les autres, puisqu’il s’agit d’un Coq — bien Gaulois — dû à la patte « magistrale » de notre ami Uderzo ».

C’est par ces mots que débutait le prospectus/tarif de 1969 de Chappe et Gessalin.

Et le texte publicitaire de continuer : « Pourquoi ce Coq CG ? L’association Coq Gaulois — « CG » s’est en fait imposée d’emblée. Elle rappelle en effet, non seulement, bien sûr, la France, mais aussi notre raison Sociale « Chappe Frères et Gessalin » et l’adresse de notre siège Social rappelons-le « rue du Coq Gaulois .,. ! Puisse ce gaulois parrainage porter bien haut les couleurs de notre marque ! »

A force de persévérance, d’ingéniosité et surtout d’habileté, une innovation naît dans ce petit atelier de Brie-Comte-Robert. Une innovation telle, qu’il faudra attendre 7 ans pour en voir les essais en Formule 1 : Le TURBO …

Même s’il ne s’appelle que compresseur à cette époque ! Bernard Boyer persuade Jean Gessalin d’adapter un compresseur entraîné mécaniquement par le moteur.

Le carburateur qui alimente le compresseur est un carburateur de « Solex » double corps horizontal ! CC passe aux essais. Le résultat est une véritable surprise. A la fois douceur et puissance sont au rendez-vous !

Ce moteur suralimenté apporte enfin la puissance indispensable. Les victoires CG vont se succéder, mais cela est une autre histoire qui n’est plus liée à Panhard…

Charly RAMPAL avec l’aide de Sophie Tabesse avec laquelle nous avons échangé nos documents pour son livre « Le poisson dieppois » qui pour ma part portaient sur la STERA et CD.