C’était au temps où Montlhéry nous appartenait ! Où la liberté de rouler avec nos voitures anciennes était encore possible, où les passionnés de Panhard écumaient les circuits…

Comme une apothéose, c’est sur le circuit mythique de la région parisienne un 14 septembre 1996 que des centaines de panhardistes sportifs avaient imposés leur dictat à cette 6ème édition des Damiers !

Place était faite aux modèles sportifs et aux dérivés de la marque de la Porte d’Ivry.

Une manifestation qui avait lieu tous les ans à l’automne et qui avait un relent de Coupe de l’Ages d’Or mais avec une ambiance plus conviviale, où les clubs se résumaient égoïstement en un seul : Panhard.

Au total, environ 75 Panhard et, fait rarissime, des dérivés venus en nombre.

Bien entendu, on pouvait y voir les Panhard badgées « Sport » avec tous les types de DB en porte drapeau, mais aussi plusieurs modèles de compétition, des Racers et des Monomill et un rare cabriolet Antem de notre ami Derge Mace dont je vous ai raconté son histoire et la restauration.

Plus rares, des berlinettes Monopole à porte papillon, des berlinettes Dolomites, dont je vous raconté aussi l’histoire dans un article paru fin avril 2018, une Callista

et une Arista, deux coupés Ghia-Aigle différents, dont l’un était une belle surprise puisque dans son jus, semblable, à la prise d’air près, au coupé exposé sur le stand Panhard au Salon de Genève de 1954.

En tout cas, elle était restée dans la région parisienne depuis très longtemps, comme en témoignait la plaque de Roger Loyer, spécialiste parisien des voitures de sport d’occasion dans les années 50 / 60.

Une Dyna Véritas et le coupé Barboni de Denise Philippe qui courrait ici même en VHC.

Une foultitude de Panhard CD, dont deux modèles ayant participé aux 24h du Mans.

Cerise sur le gâteau, même si les avant-guerres, n’avaient pas leur place, s’il n’en devait rester qu’une ce serait celle là : la véritable, l’authentique 35 cv des records et son 8 cylindres en ligne !

Elle avait battu entre 1926 et 1934 de nombreux records mondiaux aux mains de prestigieux pilotes comme Ortmans, Breton, Doré et Eyston.

Sortie pour l’occasion du Musée de Mulhouse, elle retrouvait ainsi son cadre naturel : celui de l’anneau de vitesse !

Un article lui sera consacré d’ici la fin de l’année, car elle le mérite…

25 voitures de compétition historique avaient repeint en bleu de France le circuit de Monthléry : toutes avec le bicylindre bien sûr !

Sur cette photo, on reconnait, au premier rang et de gauche à droite, la barquette DB HBR4 702 cc du Mans 1960, le coach DB surbaissé d’André Guilhaudin, surnommé « le Monstre » , qui participa au Tour de France auto de 1959 et propriété aujourd’hui de notre ami Roland Roy, la CD du Mans 1962, puis le CD à ailerons du Mans 1964, la fameuse « camionnette »  de la saison 1959, un coach HBR5.

Au second rang : le proto alu de Kiki Lumbroso qui participa aux 24 Heures du Mans en 1958, avec Bartholoni / Lallier :

un coach HBR5, le CD Hampe de Joël Brunel reconnaissable à ses optiques surdimensionnés, deux berlinettes Monopole à portes papillon et un coach HBR5.

Au troisième rang : 3 coaches et le rare cabriolet Antem de Serge Macé.

Au quatrième rang : le coupé Barboni de la famille Philippe et trois berlinettes Dolomites Pichon-Parat, et enfin, fermant ce cortège, les DB-Monomill et Racer 500.

A l’occasion de ce rendez-vous important pour notre marque, de nombreux clubs Panhard européens avaient fait le déplacement.

Pour retrouver cette page d’histoire, il y avait non seulement les voitures historiques mais aussi les pilotes qui les avaient me nées à la victoire et qui nous procura une intense émotion : Pierre Hémard, André Guilahudin, Robert Mougin, Jean Vinatier, Bernard Consten, Jacques Grelley, notre « américain », pilote et collectionneur, hélas depuis disparu et dont la collection a été dispersée récemment : il était venu du Texas avec une barquette HBR4 de 1958.

Pour quelques malchanceux, les tours de piste ne se passeront pas comme ils l’auraient souhaité. C’est ainsi que Grelley serra son moteur et Philippe Mouette eu des soucis avec le train avant de sa Monopole X86.

Lors de ces quelques tours de circuit , l’adrénaline de la compétition circula de nouveau dans les veines de nos pilotes et nous avons pu assister à des joutes serrées comme au bon vieux temps : « chassez le naturel, il revient au galop… »

Mais le moment que tout le monde attendait furent les tours de piste de la 35 CV des records qui démontra qu’elle en avait encore dans ses bielles !

Aujourd’hui, ces bons souvenirs resteront sur nos étagères de nos plaisirs partagés.

Il me reste de nouveau à remercier Christophe Pund, aujourd’hui gérant de « La galerie des Damiers » qui est à la fois un passionné et un personnage attachant qui entretient une folle passion pour les objets qui racontent une histoire, comme sa voiture :

S’il n’organise plus ces réunions sur le circuit de Monthléry qui mettaient à l’honneur des marques prestigieuses du sport automobile français, on peut le rencontrer à Rétromobile sur son stand où il propose toujours des voitures historiques de qualité.

Merci Christophe d’avoir mis notre marque de cœur au niveau des Matra, Alpine, Delahaye…

Quelques photos de notre amis Christian Simon propriétaire du DB HBR rouge, venu de la Haute-Savoie :

Charly  RAMPAL